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Critique de Denis_76


Voici le principe de Peter : "Chaque employé tend à s'élever à son niveau d'incompétence."
Intrigué depuis longtemps, j'ai enfin eu le livre sous la main.
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Peter est peut être un peu Asperger. Déjà en 1969, il a une vue d'ensemble de la société qui fait actuellement frémir :

"Devant la menace d'une incompétence humaine totale et vitale ( pollution, guerre nucléaire, famine générale ), nous ferions bien d'appliquer la prophylaxie de Peter."
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Ça, c'est pour moi le plus intéressant, mais c'est à la fin du livre. Il y a d'abord tout un processus et un protocole d'analyses des promotions de centaines d'individus, analyses après lesquelles il tire son fameux principe, et sa "science", la hiérarchologie.
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Son style au départ, m'a déçu, car trop incohérent. J'ai eu du mal à rentrer dans sa réflexion : trop analytique, trop proche de notes de recherche, pas assez synthétique, pas assez lissé. Ce n'est qu'à la fin que je m'éclate vraiment, quand il propose ses solutions au problème posé.
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Car, quel est le problème posé ?
C'est, en fait, qu'au fur et à mesure que les gens sont promus, ils réussissent leur tâches, jusqu'au moment où ils arrivent à leur niveau d'incompétence. Et là, il n'y a plus de vraie promotion possible. Soit ils stagnent à ce niveau, et font de la représentation sans assumer leur tâche réelle, soit ils sont mutés dans un poste inutile : ainsi, dans une société, Laurence J. Peter a constaté qu'il y avait 14 PDG-adjoints !
Le côté intéressant de l'analyse est que Peter a remarqué qu'on doit changer de compétence en montant de niveau :
ainsi, parmi les nombreux cas cités, le mécanicien qui devient contre-maître continue à fourrer son nez dans les moteurs au lieu de diriger les hommes.
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Pour ce qui est des fonctionnaires, celui qui a atteint son niveau d'incompétence est harcelé ou humilié par sa hiérarchie.
Personnellement, j'ai enseigné toute ma carrière en collège "normal", sauf à la fin, en ZEP / REP+ pour me rapprocher de mon lieu d'habitation.
C'est alors que j'ai été harcelé par ma hiérarchie, car je ne savais pas gérer certains élèves. Mais philosophe, je ne me faisais pas de mouron : je savais ce qui clochait, et demandais la solution que tout le monde, apparemment, trouvait évidente sauf moi. Car sans changer de niveau, j'avais changé de compétence : de professeur, j'étais devenu éducateur. Mais je n'étais pas au courant en demandant ce poste, et surtout, formaté pour enseigner, je ne savais pas gérer 25 élèves excités...
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Bref, comme beaucoup de travailleurs, j'avais atteint mon niveau d'incompétence !
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