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Critique de missk_paris


C'est un roman un peu autobiographique paraît-il. C'est surtout un récit féministe à la Simone de Beauvoir, à moins qu'il ne m'évoque aussi les romans (eux aussi très autobiographiques) d'Annie Ernaux.
1959, Laurence Barraqué naît. Son père trouve « qu'une fille, c'est bien aussi ». Et Laurence nous embarque dans son récit sur plusieurs années, au milieu de ses parents (père médecin, mère femme au foyer), de sa famille (sa grand mère, son tonton aux mains baladeuses ...). Très vite, elle perçoit que les garçons ne sont pas soumis aux mêmes règles que les filles et que c'est un problème. D'ailleurs, cela ne commence t-il pas avant la naissance lorsque l'échographe « ne voit rien » ; c'est donc une fille !
Laurence est curieuse et érudite. Elle cherche la signification des mots que son père emploie régulièrement lors d'envolées absolument incroyables, pleines de certitudes sur les femmes, leur condition et le rôle qu'elles doivent tenir. Un mot retient son attention : garce. le féminin de garçon n'est-il pas garce ! « Garçon c'est un constat. Garce c'est un jugement ». Sans compter que tout le monde sait que le masculin l'emporte sur le féminin.
Mais comment une fille se construit dans cet univers très patriarcal ? Nous avons la réponse de Laurence (est-elle universelle ? Je ne l'espère pas !), puisque nous la suivons jusqu'à ce qu'elle devienne mère et même un peu au-delà.
Livre choc qu'il est difficile de lâcher une fois que l'on est lancé. C'est un livre à la fois intime, puissant, émouvant et révoltant. C'est aussi un livre politique, car les sujets portés par toute une génération de femmes fortes qui ont combattu pour le droit des femmes perdurent. Oui des choses ont bougé, mais il reste tant à faire. Comme le dit si bien Alice, la fille de Laurence, « la différence, maman, entre hommes et femmes, tu vois, c'est que les hommes ont peur pour leur honneur, tandis que les femmes, c'est pour leur vie. le ridicule ne tue pas, la violence, si ».
Alors oui, j'ai parfois eu envie de dire à Laurence « mais répond à ton père, ne le laisse pas dire des inepties pareilles ». Malgré cela, je retiendrai avant tout la force et la qualité de la plume de ce récit sur l'émancipation féminine, et le jeu avec les mots de la langue française qui valorisent tant les hommes.
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