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Critique de montmartin


La narratrice s'appelle Laurence Baraqués, elle est née à Rouen à la fin des années 50, d'un père médecin et d'une mère au foyer. le choix du roi : avoir un garçon et une fille. « C'est une fille », c'est ainsi que Laurence est accueillie le jour de sa naissance, une nouvelle décevante, on espérait tant un garçon, il y a déjà Claude la soeur aînée. Ce n'est pas que le père soit malheureux, mais bon, il manque quelque chose à son bonheur, voilà tout.
Surnommée Gras-du-bide par son père, Laurence va nous raconter son enfance, son adolescence, sa vie de femme et de mère.

Les premières années d'école, la découverte que les garçons ont entre les jambes un bout de tuyau d'arrosage qui leur permet de faire pipi debout. Il y a du petit Nicolas dans la première partie de ce roman, mais un petit Nicolas en jupe. C'est frais, tendre et drôle.
La main du tonton qui déboutonne son short et passe sous sa culotte. Ce n'est que du tripotage, les hommes, c'est des pulsions on n'y peut rien. Il leur faut la bagatelle. le linge sale se lave en famille. Motus et bouche cousue.
Elle lit « Salut les copains », écoute des 45 tours sur le Teppaz de sa copine, en s'enfilant des fraises Tagada, participe à des boums garage, découvre le plaisir et le désir. Savoir comment séduire les garçons.

Le deuil d'un enfant mort, devenir la mère d'Alice, un garçon manqué, son objectif en faire une fille réussie.
Ce roman est un moment de lecture très agréable, une réflexion subtile sur le statut des filles par rapport aux garçons, un roman féministe, mais qui nous interroge utilement sur les préjugés, les inégalités dues au langage, sur les violences silencieuses et insidieuses, « Les femmes ont peur tout le temps, à toutes les époques, une femme menacée c'est un pléonasme. »

L'écriture de Camille Laurens qui est légère et remplie d'humour sait se faire grave et émouvante pour nous raconter la difficulté de naître fille, de se construire, de devenir une femme, une mère. La dernière phrase du livre résume tout :

« Tu as raison, ma chérie, ai-je dit, c'est merveilleux une fille. »


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