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Critique de 1967fleurs


En toute décontraction, j'ai commencé la lecture de fille de Camille Laurens… pourtant une amie babéliote, m'avait prévenue !

Tout d'abord, j'ai été subjuguée par l'écriture de cette auteure, sa précision, sa maîtrise, elle joue avec les mots, elle bouscule et elle nous amène au goût amer d'une mère et surtout d'un père qui aurait préféré au moins un garçon.

Quand la vie, donne deux filles à la famille Barraqué, on imagine vu le portrait du père médecin, qu'il n'aurait pas été gêné que la cadette s'enroule le cordon autour du cou…

Laurence va prendre cher, d'être née fille, abusée par son oncle en toute impunité, elle va être en quête d'absolu pour vivre son enfance pour plaire à ses parents, elle est sous la domination de ce père si imposant et face à cette mère, si tolérante qui banalise. Laurence oscille entre l'empreinte protectrice et destructrice de ce père.

Elle va d'abord engendrer la mort avant de pouvoir donner la vie. Je n'en dévoilerai pas plus.

Cette histoire a été pour moi pesante, j'ai fait un saut dans mon passé auquel je ne m'attendais pas.

Alors oui, je dois en convenir je suis sortie de ma zone de confort, et j'ai bu ses paroles dans la deuxième partie du livre, bouleversée aux larmes.

Je me suis interrogée sur la transmission à nos enfants, sur le poids de notre passé qui peut rejaillir sur notre descendance et ses conséquences pour leur vie.

Il n'y a pas de parents parfaits, la difficulté réside dans notre capacité à s'affranchir de l'emprise, du joug qui nous fait courber l'échine, de la culpabilité de vouloir être libre d'être une femme.

L'admiration de nos parents se mêle souvent à la colère de ne pas avoir été l'enfant que nous aurions voulu être à leur yeux. C'est un long chemin d'acceptation et de deuils.

C'est pointure souffrance, mais à un moment il faut parvenir à retirer nos souliers qui nous enserrent pieds et poings liés. La fille en attente d'un père, d'une mère est prête à tout pour transformer ce lien en cordage d'amour.

Etre libre de l'amour de nos parents, c'est se délivrer de toutes nos attentes, de cet héritage de les avoir idéalisés au regard duquel nous devions être une fille parfaite à défaut d'être née garçon.
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