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Critique de ghislainemota


Je poste enfin mon commentaire sur le roman de Caroline Laurent avant de lire les nombreuses autres critiques.
Ce livre prêtée par une amie durant le confinement de mars 2020 m'attendait patiemment car je n'aime pas me précipiter sur les nouveautés comme une affamée qui n'a rien à lire. Je préfère passer la vague des médias.
Dans "Rivage de la colère" l'auteure développe le thème de l'exil et de la spoliation pour nous sensibiliser à la cause des Chagossiens, habitants des îles Chagos dans l'océan indien.
Lorsqu'en 1967 l'île Maurice obtient son indépendance, elle s'engage à laisser aux mains des Britanniques cette colonie.
L'une d'elles Diego Garcia deviendra une base militaire américaine stratégique. Mais avant que les B 52 ne s'installent , le malheur va frapper les îlois ignorants les négociations entre Maurice et le Royaume-Uni.
A travers une romance entre un couple socialement différent nous découvrons le sort de vies humaines qui n'ont aucune prise sur leurs vies.
De l'île paradisiaque où ils vivaient ils vont se retrouver à Port Louis dans des bidonvilles travaillant dans la canne à sucre pour une misère. Expulsés indignement de leur terre, et dans des conditions déplorables, la vie de Marie aux pieds nus va basculer entraînant la mort de sa fille Suzanne. Elle travaillera comme nénène chez la soeur de son amour Gabriel dont elle croit être abandonnée.
La rage va s'emparer d'elle en se sachant manipulée par le gouvernement et Gabriel. Désormais son espoir de retour s'exerce par un combat que son fils Joséphin va poursuivre en menant des procés.
Ce déchirement que souligne Caroline Laurent est toujours d'actualité car les Chagossiens n'ont toujours pas retrouvé leurs racines.
50 ans après le combat continue car" chaque procès gagné par les Chagossiens a été renversé ensuite par la justice britannique".
Ce roman émouvant et aux personnages attachants souligne les dérives de la décolonisation que tant de gens ont subis.
En tant qu'exilée moi-même je m'interroge.
Après tant d'années de luttes, je ne suis pas sûr que les descendants souhaitent vivre dans une île défigurée par l'asphalte et où ils n'ont jamais mis les pieds.
Cette lutte est donc un combat pour la mémoire de ceux qui ont été simplement ignorés et maltraités.
Souhaitons qu'enfin leur cause soit entendue et que les Britanniques acceptent leurs erreurs.
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