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Critique de harmoney


Elle court, elle court, la rumeur

Quand une rumeur est lancée, il est parfois difficile de l'arrêter, encore plus quand on est timide et qu'on ose peu parler, comme Tarir, de la tribu amazonienne des Zapiro, qui se voit un beau jour traité de “mangeur de capincho”, la pire insulte possible. Personne ne veut être traité de mangeur de capincho, cette créature si frêle et timide que quand elle voit un prédateur, elle s'offre d'elle-même à la mort sans se battre.
Dans ce court roman jeunesse, Thomas Lavachery nous livre un conte sur le poids des rumeurs et des médisances, le tout agrémenté de splendides illustrations qui nous plongent dans l'ambiance de jungle amazonienne où se déroule l'histoire…

Rumeur” est un roman qui, dès la lecture de la 4e de couverture, m'a rendue extrêmement curieuse, notamment à cause de sa thématique principale : les rumeurs. Roman jeunesse agrémenté d'illustrations de l'auteur, “Rumeur” raconte l'histoire de Tarir, jeune Indien Zapiro, qui suite à une rumeur lancée sur son compte, se voit forcé de fuir sa tribu pour éviter la honte et le déshonneur.

De manière générale, je tendrai à couper le roman en deux parties (correspondant aux des sections de part et d'autre du recueil d'illustrations central), car elles sont pour moi très distinctes et le placement de cet ensemble d'illustration n'a, selon moi, pas été placé ainsi au hasard. J'ai beaucoup apprécié la première section de l'histoire, la mise en place de cette ambiance tropicale et la présentation de la tribu amazonienne, que j'estime être une sorte de miroir de notre société actuelle : ceux qui ont une grande gueule sont les forts, et les plus timides ou effacés sont souvent leurs victimes de prédilection, quand il s'agit de se mettre sur un piédestal pour se mettre en valeur. Comme quoi, ici ou ailleurs, dénigrer les autres en lançant des rumeurs semble être une pratique courante. Dans cette première partie, le style est clair, plutôt agréable, la lecture est fluide et s'adresse clairement un public plus jeune, car très accessible au niveau du vocabulaire et de la construction des phrases.

Hélas, la seconde moitié du roman ne m'a pas convaincue. J'y ai trouvé le style inégal, plus compliqué que dans la première section (bien que toujours abordable). L'histoire, également, m'a moins transportée, peut-être parce que je suis plus rurale que citadine ? Quoi qu'il en soit, j'ai trouvé cette deuxième partie moins aboutie, elle m'a laissé un goût de trop peu, d'inachevé… à plusieurs moments on nous introduit des éléments nouveaux qui auraient pu donner de sympathiques rebondissements (je pense notamment à l'histoire des champs de caoutchouc), mais qui sont finalement restés à l'état de “éléments introduits sans suite”, ce que j'ai trouvé dommage. La fin, également, ne m'a pas convaincue. Je doi avouer que je m'attendais à tout à fait autre chose, et j'ai trouvé la fin assez plate, presque inachevée, comme s'il manquait quelques pages au livre.

Un élément que j'ai adoré dans ce roman, ce sont les illustrations : je les ai trouvées magnifiques, complétant le texte et permettant de s'immerger dans ce monde créé par Thomas Lavachery, cette jungle inspirée par les voyages de son grand-père, cette tribu étrange et passionnante.

J'ai apprécié les personnages présentés dans ce roman car il est assez facile de s'identifier à eux, selon notre caractère. Clairement, je suis plus un Tarir qu'un Churu. J'ai eu plus de mal à accrocher aux personnages de la seconde section du livre, mis à part ceux que l'on croise au Pays Mort, mais c'est probablement lié au fait que cette fameuse seconde section me parlait moins que la première.

C'est un livre que je conseillerais malgré tout à des plus jeunes, pour leur faire comprendre les dégâts qu'une rumeur peut causer, que les mots sont porteur de pouvoir et qu'il faut y faire attention. Même si ce n'est pas un livre coup de coeur, j'en ai apprécié la lecture, et je n'hésiterai pas à me plonger dans d'autres oeuvres de Thomas Lavachery, notamment Bjorn qui m'a fortement été conseillé.
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