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Critique de ElsaK


Arthur est écrivain. Il vit dans un tout petit appart avec sa compagne Marilyn, avec qui il partage pas mal de disputes, d'élans passionnés et une belle complicité.
Il picole pas mal aussi, histoire de faire venir l'inspiration, ou la concentration, ou d'atténuer les contours trop aiguisés de la réalité .
Puis il observe son reflet déformé dans le miroir : sans concession.
Arthur que sa fille La P'tite bouscule avec son énergie dévastatrice de gamine et sa langue bien pendue ,tornade.
Entre deux tranches de la vie d'Arthur, on suit Ludovic, personnage du roman qu'il est en train d'écrire. Ludovic évolue dans un monde qui m'a évoqué autant Philip K.Dick que certains romans « anticipation » de Serge Brussolo . Des passages franchement jubilatoires.
Arthur aussi vit dans un monde déjanté : le nôtre. Et là c'est à " L'Écume des Jours " que j'ai irrésistiblement pensé. Les perspectives un peu faussées, les mots qui gigotent tous seuls et ont leur vie propre . Un monde qui a perdu son bon sens , et ses valeurs. Un peu de sa beauté aussi. C'est un brin désenchanté, à travers les yeux du romancier. Déformé. Il dit que son « corps contient plus de colère que d'eau »  , c'est peut-être ça qui déforme, qui donne cette sensation d'une vie crue et bancale, en constant déséquilibre ?
J'ai eu envie de le secouer au début, Arthur. Qu'il tienne ses engagements, donne des nouvelles à ses amis. Je voulais qu'il se bouge et qu'il défende son livre, qu'il tienne ses engagements même si c'est pour aller s'ennuyer au fond de la campagne dans un village paumé se montrer dans une obscure médiathèque. Je l'ai trouvé un tantinet râleur-méprisant. Mais, vite, irrésistiblement drôle, et pertinent. Et triste. Parce que forcément, c'est une peur immense qui se planque derrière cette grande gueule.
La quatrième de couverture parle d'antihéros pour définir Arthur, mais ce n'est pas comme ça que je l'ai perçu.Il a roulé sa bosse, a vécu des aventures à l'étranger, c'est un peu l'heure du premier bilan, celui de la quarantaine. Au fond il a la trouille, et il montre les dents par peur d'être mordu. Plus on avance plus on sent sa peur, et plus il la dévoile finalement.
"Même les extincteurs rêvent de gloire" m'a beaucoup plu, je ne l'ai pas lâché une fois commencé et les illustrations de Katia L.B. sont vraiment excellentes. L'auteur mélange les registres de langue, c'est une écriture qui m'a réjoui, vivante, loin du pré-mâché pré-digéré bien pensant. C'est amusant, poétique, à la fois rugueux et tendre .
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