patage 14 octobre 2020
Que dire, sinon s'enduire de tous ces mots/maux …
Une petite paraphrase de Bashung, qui va bien à ce livre hors du commun, loin des sentiers battus, ce qui rassure.
Le temps passe inexorablement, le voyage est inerte dans l'antre de l'écrivain, un modeste appartement du Havre. La vie est difficile sans le sou, mais elle est dominée par la soif d'écrire, coute que coute, pour la gloire pourquoi pas, à quoi bon, pour exister surtout, pour ne pas sombrer.
Ce voyageur immobile,
Arthur Zingaro, ce double qui se joue de la pudeur de son auteur ventriloque, cultive un humour ravageur, son oeil est acerbe, sa plume aiguisée pourfend les travers du genre humain, et la tâche est ardue…
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Même les extincteurs rêvent de gloire » est une oeuvre poétique sans faille, d'une humanité viscérale.
L'énergie qui s'en dégage est une onde positive, malgré la noirceur du propos. On rit beaucoup, et les bons mots de « la gamine » comme il l'appelle, y sont pour quelque chose, sans parler des séances chez le psy !
L'autre attrait de ce livre, et pas des moindres, ce sont les caricatures de Portraits Katialb, dessins hilarants, ravageurs qui électrisent et entérinent les propos de l'auteur.
Sans nul doute, le duo fait mouche à tous les coups, une belle maitrise, une belle complicité, une réussite totale.
Ce que
Arthur Zingaro met en exergue tout au long du livre, c'est une âme d'écorché vif qui traine sa carcasse bon gré, mal gré, entre deux godets de whisky.
Son observation du monde est juste, caustique, son humour est décapant, son verbe est virtuose, d'une précision de snipper. Cette maitrise de l'écriture force le respect et l'admiration.
Un léger regret, le chapitre, « règlement de compte » visant les pseudo critiques.
Bien qu'aussi brillamment écrit que le reste, on a envie de dire à l'auteur qu'il vaut mieux que ça, que la sincérité et le brio de sa plume n'ont pas à se soucier de ce genre d'olibrius dont le seul talent est de démolir des oeuvres qu'il n'a pas lus et qu'il serait bien incapable d'écrire.
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Même les extincteurs rêvent de gloire » Un livre qui met le feu aux poudres.