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Critique de lnfiorot


Le désenchantement pâteux d'un Bukowski mâtiné de Burroughs (à moins que ce ne soit l'inverse), le surréalisme vibrionnant d'un Vian, la drôlerie loufoque d'un Fante et la tendresse hallucinée d'un Saroyan : dans son premier opus en solo, Arthur Zingaro ne saurait renier ses auteurs de référence – que ceux-ci soient cités, ou non, en exergue.
Dans cette autofiction polymorphe et farfelue, il est tour à tour question de logement insalubre et d'échappées belles, de voisins bruyants et de silences insomniaques, de déboires littéraires et de cuites littérales, de romans marquants pour la vie et d'auteurs marqués par la vie, d'amitié artistique et de jalousie amoureuse, de scène de ménage (avec didascalies, s'il vous plaît !) et de passion charnelle – bref, de tout ce qui constitue le quotidien du narrateur, auteur en quête de reconnaissance vivant d'amour et d'eau, ou plutôt de bière, fraîche.
Louvoyant entre cynisme et tendresse, Arthur Zingaro explore sans complexe diverses formes d'écriture en lardant son récit pseudo-autobiographique de poèmes incisifs reflétant l'humeur du moment ou d'extraits de son roman surréaliste en cours d'écriture ; il explose sans vergogne les conventions typographiques en jonglant avec les majuscules, les polices de caractère, les passages en italique et autres alinéas décalés – sans compter les illustrations pointues de Katia L.B. qui rythment le roman avec peps et humour.
Ayant placé son ouvrage sous l'égide ignifuge d'extincteurs rêveurs, Arthur Zingaro peut toutefois se vanter d'attiser la flamme du lecteur à travers cette « autobiokaléidoscopie » qui lance des éclats de toutes les couleurs, des plus sombres quand il évoque la société actuelle aux plus acidulées quand il parle de sa fille, en passant par les plus flamboyantes lorsqu'il est question de l'amour de sa vie. Ce roman éclaté est quelquefois déstabilisant, amusant souvent et toujours vivifiant : merci et bravo, Monsieur Zingaro !
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