Les effluves indélébiles

Ils sont quatre amis de longue date. La Biche, Brioche, Rousine et Vince se retrouvent quotidiennement au café tenu par Brigitte pour écluser dans l'alcool toutes leurs peines. Sous une routine en apparence bien huilée, chacun tente pourtant de faire face au terrible drame survenu quelques années plus tôt. En effet, ils ont perdu leur meilleur ami dans un accident. S'ils n'en parlent presque jamais entre eux, leur amitié est malgré tout indéfectible et chaque membre de ce groupe d'amis est profondément bouleversé.

Inutile de tergiverser bien longtemps. Ce roman a été pour ma part un véritable coup de coeur. Pourtant, au début de cette lecture, rien ne laissait présager cela, je dois bien le dire. Après un commencement qui servira de base à cette histoire, je me suis laissée peu à peu embarquer dans le quotidien de ce groupe d'amis, dont les histoires personnelles se dévoilent peu à peu.

L'auteur a su brosser une galerie de personnages bien campés et tout en nuances. Ils sont tous très différents et jamais statiques. Leur amitié est le pilier de ce roman, et l'auteur égrène leur quotidien avec beaucoup de simplicité.

Tout au fil des pages, chaque personnage se dévoile peu à peu et le lecteur pourra ainsi se rendre compte comment chacun d'entre eux a tenté de faire face au terrible drame survenu quelques années plus tôt. Chacun réagit différemment et pourtant, ils restent unis dans cette épreuve.

La plume de l'auteur m'a totalement conquise. J'ai rarement lu un texte auto-édité de cette qualité. le style est très soigné, et les phrases sont très bien tournées. J'ai beaucoup aimé l'habileté de Tom Lavallée au niveau de l'écriture. Les chapitres alternent les points de vue entre les personnages et j'ai trouvé cela très judicieux, puisque cela permet au lecteur d'éviter une certaine monotonie.

Un roman original. Une plume de haute qualité. Une amitié indéfectible entre quatre hommes qui ont subi une terrible épreuve. Ce sont les ingrédients de ce roman surprenant et atypique. À découvrir sans hésiter.

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Quelque part dans les environs de Nantes, un petit village où la vie des habitants s'écoule sans surprise, où l'alcool joue un grand rôle. L'auteur nous fait découvrir quatre « potes » figés dans une routine anesthésiante, entre les beuveries au café, ou les uns chez les autres. Ils n'ont qu'une trentaine d'années, on dirait qu'ils en ont trente de plus. Ils sont tous célibataires, n'ont aucun projet. On a l'impression qu'il ne leur reste plus rien à vivre.
Vous m'auriez dit à ce moment que j'allais aimer ce bouquin, j'aurais doucement rigolé. Et pourtant…
Petit à petit, leur histoire se précise : leur jeunesse a été brutalement interrompue par la mort de l'un d'eux, et chacun essaye sans grand succès de surmonter ce choc. Chacun seul dans son coin : il ne faut surtout pas dépasser, surtout pas montrer que l'on souffre plus que les autres. L'amitié est silencieuse, ils ne savent pas se parler. Ils ne sont pourtant pas des brutes : on va découvrir les talents cachés de certains. La non plus, le partage ne leur semble pas possible. Cette situation qui pourrait rester inchangée pendant encore de nombreuses années va se dénouer lors de l'achat par l'un d'entre eux d'un livre qui relate les évènements d'il y a dix ans : Qui l'a écrit ? Comment tous les détails sont-ils connus de l'auteur ? Et de fil en aiguille, de prises de conscience en aveux les uns envers les autres, ils vont se dévoiler et dévoiler la vérité.
L'auteur décrit très bien ce milieu et les contraintes qu'il impose, comment chacun s'interdit de sortir du lot. La psychologie de chacun des quatre protagonistes est finement analysée. On suit avec l'auteur les méfaits du non-dit, de cette pudeur masculine qui leur interdit de parler : cela fait tellement longtemps qu'ils se taisent qu'ils ne savent plus communiquer les uns avec les autres. Ils restent chacun dans leur souffrance, leur culpabilité, et noient leurs sentiments dans l'alcool. L'alcool est un exutoire et le seul moyen de communication qu'ils ont trouvé. La découverte du livre va les forcer à sortir de ce fonctionnement, mais qu'ils sont compliqués ces premiers échanges. Que les mots ont du mal à sortir.
Un roman tout en retenue, une écriture pleine d'humanité et de tendresse avec en introduction à chaque chapitre des extraits du livre : des mots magnifiques pour exprimer le ressenti de l'auteur, le deuil impossible. L'auteur m'a peu à peu embarquée dans son histoire, je me suis attachée à ces anti-héros si maladroits et si touchants. Je le remercie vivement d'avoir partagé son roman avec moi, je ne l'aurais sans doute jamais découvert sinon. Et cela aurait été bien dommage #Leseffluvesindélébiles #NetGalleyFrance

Ce récit tourne autour des quatre amis. Nous entrons dans leurs méandres embrumées par l'alcool. Nous sommes attristés de voir ce qu'ils sont devenus, ce que la mort de Yoan, impunie, a provoqué. On s'attache plus ou moins à eux. Lorsqu'ils sont a jeun, on les trouve plutôt gentils ; mais lorsqu'ils sont ivres, ils nous inspirent du dégoût. Globalement, ils font plutôt pitié. Leur histoire malheureuse leur a tracé un avenir tout aussi affligeant. Même si on comprend leur détresse, on a envie de les bousculer pour qu'ils se reprennent en main. À seulement 30 ans, ils ne sont que l'ombre des hommes qu'ils devraient être, presque des épaves. C'est à la fois émouvant et consternant.

Entraînés dans l'intrigue, nous assistons impuissants à leur déchéance. Notre curiosité est piquée lorsqu'un grain de sable enraye leur machine bien huilée... Ce grain, c'est la découverte du livre. Les répercussions seront étonnantes et salvatrices. Dans une ambiance sombre, j'ai été captivée et touchée par l'histoire de ces jeunes. D'autant plus qu'il doit exister une multitudes de Charles, Antoine, Vincent et Benoît dans le monde... Authentique, la plume de Tom Lavallée est soignée et transmet beaucoup d'émotions.

(Chronique complète sur le blog)
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Avis : INCONTOURNABLE

Au détour des nombreux livres d'une PAL, il y a la surprise, le premier roman d'un auteur qui vous fait dire : tous les mots ne font pas la même musique et ici, c'est de l'opéra ! Oui, c'est lourd, c'est noir, c'est rural et c'est tellement humain. Dans ce style de roman, je n'aime pas le misérabilisme ; il n'y en pas un soupçon, j'ai donc été comblée.
Comment décrire sans appauvrir l'histoire ce que l'auteur a voulu nous faire vivre ? Vince, Brioche, La Biche et Rousine sont quatre trentenaires qui ont perdu un ami commun et qui noient dans l'alcool leurs souvenirs, leurs regrets et peut-être leurs remords. Un drame qui en soi n'a rien d'original dans le malheur, mais qui est si bien traité, tout en intériorités, qu'il est source de silences, de non-dits, d'incompréhensions. Un évènement fera remonter les souvenirs à la surface et face aux interrogations, les vraies personnalités se dévoileront, chacun cherchant néanmoins à ne jamais « dépasser ». Tout ceci sur fond de vie en France profonde autour du bar du village, réalité sociale que certains regardent sans vouloir voir.
Après un début prometteur mais laborieux, l'intrigue se met en place et ne nous permet plus de lâcher les Pourquoi et les Comment. L'auteur joue avec nos nerfs en déroulant les existences de personnages à la fois détruits et pleins d'idéaux et d'envies. le trop plein d'alcool qui nous semble être leur raison d'être s'effiloche pour n'être plus que le délassement du week-end, l'occasion d'avoir une vie sociale et amicale, après une semaine de travail normal. Un monde de gens intelligents et doués s'impose quand la lorgnette s'éloigne pour que l'angle de vue s'agrandisse.
Toute la force et le talent de ce jeune auteur résident dans l'extrême simplicité de l'écriture faite de vocabulaire simple et quelquefois local, épurée comme le visuel de couverture, âpre comme les vies qu'il décrit. Il y a une histoire commune, un suspense poignant, des vérités à connaître, des hommes qui doivent se pardonner. C'est beau, c'est grand.
Je ne suis pas surprise que ce roman soit 3ème au prix des étoiles Librinova 2020, c'est un petit bijou de roman social. Je lui souhaite de trouver très vite la Maison d'Édition qui lui donnera toutes ses chances pour gagner le coeur du plus grand nombre.
Je remercie #NetGalleyFrance et Librinova pour l'envoi de #leseffluvesindélébiles en service presse.

Les effluves indélébiles de Tom Lavallée nous emmène dans un petit village de l'ouest de la France, où tout le monde se connaît, avec son bistrot et ses piliers de bars.
Nous suivons l'histoire de 4 copains d'enfance, trentenaires maintenant, dont la vie se résume à se retrouver Chez Brigitte à trinquer sans soif, à se raconter la dernière anecdote de beuverie ou à se chambrer. Cependant, derrière cette routine se cache un drame vécu quelques années auparavant, et chacun garde enfoui en eux cette douleur, cette rage, cette culpabilité de ce deuil inacceptable. Car ici à la campagne, la pudeur des sentiments est religion. Mais une découverte va briser cet omerta.

Ce roman nous transporte dans ce monde rural dès son écriture avec le patois du bocage. On reconnait bien certains personnes et cet ambiance de village et de son bistrot. L'auteur sait nous transmettre toutes les émotions des personnages, qui m'ont vraiment émue. C'est un roman touchant, plein de sensibilité que je ne peux que vous recommander et que je conseillerais même à des ados.

Encore une fois, c'est un groupe Facebook qui m'a fait connaître ce livre. Un retour de lecture plutôt bien tourné, puisque j'ai aussitôt cliqué sur le lien Amazon pour mettre le titre dans ma Kindle. Comme quoi le retours de lecture peuvent être de bonnes choses pour les auteurs.

J'ai plongé dedans. Ou plutôt, j'ai juste trempé les pieds au début, considérant que ce roman avait un peu de mal à démarrer. Quelques longueurs ont bien failli avoir raison de ma volonté de terminer ce livre. Mais le style me plaisait bien, malgré les longueurs, j'avais envie de connaître la suite. Je me suis résigner à sauter quelques paragraphes (on a le droit, hein, c'est pas tricher…) et d'un coup, je me suis pris d'amour pour ces personnages hors du commun, liés entre eux par l'alcool, une amitié indestructible et un malheur commun. Et je le suis mis à avoir de l'empathie pour tout le monde. Pour tous ces trainards qui visiblement ne travaillent pas et se retrouvent uniquement pour se saouler, jouer de la musique et revenir sans cesse sur cette histoire qui les a soudés.

Et c'est au moment où Vince a acheté ce livre que s'est opérée en moi une sorte d'alchimie. Impossible de faire autre chose que de lire, lire et lire encore tant que je n'aurai pas la solution. On découvre alors que chacun a son petit secret qu'il n'ose dévoiler aux autres et que la découverte du livre va foutre le bordel dans ces langues jusque là liées. Tout le monde va être au courant des secrets des autres. Et l'amitié sincère entre tous les membres de la clique ne va pas être altérée par ces découvertes. C'est là la véritable amitié. C'est là que l'on voit que ce n'est pas seulement l'alcool qui les unit.

Une belle ode à l'amitié sincère. Un superbe bouquin que je conseille à tout le monde de dévorer comme je l'ai fait !

A travers cette histoire, l'auteur nous plonge au coeur de la vie d'un village de campagne où tout le monde se connait et où tout se sait, du moins en apparence. Nous faisons la connaissance de quatre amis, quatre hommes qui ont dû surmonter la perte d'un membre de leur bande quand ils étaient jeunes. Cette perte les a tous marqués au plus profond d'eux-mêmes, mais ils essaient d'avancer comme ils peuvent, sans vraiment percer l'abcès qui les ronge.

Nous les suivons dans leur quotidien bien ritualisé et bien huilé, qui leur évite de revivre de trop près cet événement douloureux et son impact sur leur vie. Nous découvrons leurs différentes personnalités au fil des chapitres, tout en sentant bien planer le fantôme de cet absent dont le deuil n'est pas vraiment fait. le lecteur s'attache rapidement à eux et aimerait bien les aider, d'autant plus quand un événement va venir chambouler cette petite vie bien rodée.

Cet événement, c'est un livre écrit par une personne inconnue, mais qui semble relater totalement les événements de cette nuit-là et leur vie après cette perte. Qui l'a écrit? Et pourquoi? C'est forcément une personne proche de leur groupe pour connaître autant de détails... C'est alors que les langues vont se délier et que l'histoire va prendre un tournant bien plus dramatique et inattendu.

Ce rebondissement va tout remettre en question et la psychologie des nos personnages n'en devient que plus intéressante à partir de là. Les voir oser dire les choses et reprendre le fil de cette nuit tragique est passionnant et douloureux en même temps. L'auteur met en avant la difficulté de faire son deuil dans de telles circonstances et à quel point le fait de ne pas passer ce cap peut totalement vous ronger de l'intérieur. C'est passionnant, touchant, douloureux et tellement réaliste! Et je ne parle même pas des révélations finales qui montrent jusqu'à quel point un drame peut détruire de très nombreuses vies...

En bref, ce récit est poignant et nous emporte au coeur d'une histoire d'un réalisme saisissant.

Les effluves indélébiles de Tom Lavallée, autoédition Librinova avril 2020, 298 pages.
Lecture accrocheuse et entraînante grâce à des personnages attachants et une histoire captivante. le décor est rural, sur fond d'amitié et de consommation d'alcool, festive à la base puis addictive au fil du temps. Ils boivent comme d'autres prendraient des anxiolytiques et autres anti-dépresseurs pour oublier. Mais oublier quoi ?
Ils étaient cinq amis d'à peine 20 ans, plein d'insouciance et de joie de vivre. Ils aimaient faire la fête du vendredi soir au dimanche. Il y avait Benoît dit La biche, Charles dit Brioche, Antoine dit Rousine, Vincent dit Vince et son cousin Yoan. Ils étaient indissociables comme les cinq doigts d'une main et Yoan en était le pouce, celui qui est le plus indispensable. Mais voilà, après une soirée bien arrosée, nos compères sont sur la route du retour. Yoan, sur sa mobylette plus puissante, part comme d'habitude en éclaireur pour ses amis. Il est chargé de les prévenir en cas de contrôle ou de difficultés sur la route. Malheureusement il va être fauché par une voiture qui lui coûtera la vie et le chauffard s'est enfui.
On retrouve nos quatre amis 11 ans plus tard. Pas trop de changement à leurs vieilles habitudes, ils se retrouvent tous les vendredis soir « chez Brigitte », le seul bar/tabac du village pour leur we de défonce alcoolique qu'ils sont devenus hélas depuis cette tragique nuit. Chacun essaye de faire croire aux autres que tout va bien, que la vie a repris une existence presque normale et qu'ensemble ils continuent à vivre comme avant mais à 4.Et c'est bien là le problème car aucun n'a réussit à faire son travail de deuil. Ils se sont refusé toute aide extérieur et surtout ils ne se parlent jamais de cette nuit là. C'est de l'autodestruction, de l'automutilation psychologique. Alors chacun cherche un exutoire, comme la musique, la bouffe, la lecture et l'écriture.
Qui l'a écrit et pourquoi raviver les vieux démons. Qui est le chauffard ?
J'ai adoré ce roman noir empli d'humanité, de tendresse et de tristesse aussi. Au fil des pages on ressent la douleur des protagonistes. Pas facile d'être à la fois pilier de comptoir, bout en train mais surtout un écorché vif. Dans ce village rurale où tout le monde connait tout le monde, est au courant de tout on n'a pas envie de se dévoiler, de se mettre à nu, trop de pudeur, de fierté.
L'écriture de Tom Lavallée est fraîche, riche en émotions diverses. Il nous livre un récit plein de force, noir à certains moments, brillant de sincérité. Il nous transporte dans son histoire et nous fait partager leurs périodes de désespoir, leur impuissance face au deuil mais avec des parenthèses d'humour et de tendresse qui s'expriment à quelques reprises au travers du récit. Premier livre d'un auteur bourré de talents que je suivrai avec grand plaisir.

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Ce roman vous plonge direct dans le passé, dans votre passé ! Au travers des turpitudes de la joyeuse bande, des bouts de notre adolescence refont surface inexorablement.

J'ai vraiment apprécié ce clin d'oeil d'une époque où dans un petit village, tout le monde se connaissait et obligé tout le monde avait un surnom c'était comme ça; C'était convivial mais aussi empreint du moindre commérage, s'il arrivait quelque chose à quelqu'un, le village entier était au courant 12 heures après… c'était une tradition certes malsaine parfois, mais quelques fois protectrice également. Je ne dis pas que ça n'existe plus, disons que c'est un peu moins courant maintenant.

L'écriture de l'auteur, Tom Lavallée est fluide, le vocabulaire utilisé est surprenant et immersif. Tout est raconté de telle sorte que vous vous sentez projeté dans ce village.

Notamment, au travers de cette bande de grand garçons qui continue de vivre comme s'ils avaient 16 ans, la vitalité et la joie en moins; l'auteur nous montre bien que ses personnages sont restés coincés 11 ans en arrière; Ils n'ont pas réussi à évoluer, à avancer. Ce drame a pris une ampleur inimaginable qui les a quasiment tuer en même temps, il ne se sont pas vraiment accordé de vivre. Ils continuent leurs traditionnelles rencontres de beuverie encore et toujours, comme s'ils avaient peur de passer à autre chose et finalement peur d'oublier peut-être…

Paradoxalement, aucun personnage n'aborde jamais le drame au sein du groupe, comme si cet évènement était tabou, jusqu'à ce que Vince trouve le Livre qui raconte tout. Alors à partir de ce moment c'est l'explosion de la bulle protectrice ou plutôt la bulle qui les retenait prisonnier.

L'auteur aborde les sentiments refoulés de ses personnages avec beaucoup de pudeur; Leur tristesse, leur craquelures sont très touchante; Leur maladresse quand ils commencent à parler chacun leur tour de leur sentiment de culpabilité, propre à chacun, différent d'un personnage à un autre. Nos gaillards se sont enfermés dans leur spirale avec évidement des culpabilités infondées et réductrices mais l'âge adolescent n'est déjà pas facile et les sentiments sont toujours ambivalents, contradictoires…


En Bref

Un récit étonnamment puissant, mais aussi pudique et touchant.

Des personnages très réalistes, parfois rudes mais toujours attachants.

Merci beaucoup à l'auteur Tom Lavallée, pour cette petite suggestion de retour dans le passé, merci pour cette lecture qui touche un sujet délicat et qui est abordé avec beaucoup de pudeur.
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Je remercie chaleureusement Tom Lavallée pour sa proposition. En effet, j'ai eu la joie de trouver un message dans ma boite mail me proposant une lecture de son premier roman. Honnêtement, j'espère que ce ne sera pas le dernier. Voilà une lecture frappante, marquante et bourrée de réalisme. Ce roman est percutant, cela ne fait aucun doute. Pour tout vous dire, je ne m'attendais pas à cela.

On fait la rencontre de quatre jeunes trentenaires : Vince, Brioche (Charles), La Biche (Benoît) et Rousine (Antoine). Ce sont quatre amis de toujours qui vivent dans un petit village en pleine campagne. Ce qui est déjà frappant, c'est que j'avais l'impression d'avoir des cinquantenaires en face de moi et non des trentenaires. Leur rythme de vie, leurs activités, tout cela m'a fait penser à des personnes plus proches des 50 ans que des 30. Je pense que c'est voulu mais c'est assez percutant. Vince, Brioche, La Biche et Rousine sont des amis de toujours, ils étaient 5, ils ne sont plus que 4. Un des leurs a été frappé par la mort il y a 11 ans. Qui ? Pourquoi ? Comment ? le mystère plane depuis 11 ans.

C'est un roman qui a un rythme tranquille. On entre dans la routine des personnages. On les retrouve chez eux, on apprend à les connaitre individuellement et en groupe. Ainsi, les caractères et les psychologies se dessinent. On en apprend plus sur le malheur qui les a tous touché : la mort de Yoan. On va vraiment s'immerger dans le quotidien des personnages.

J'ai adoré le fait que l'auteur mette en avant cette vie à la campagne qui a un rythme bien différent de celui de la ville. Tous les vendredis, les quatre amis se retrouvent chez Brigitte pour leur beuverie hebdomadaire. Tous les week-ends ils noient leurs souvenirs et leur tristesse dans l'alcool. Après 11 ans de silence sur la mort de Yoan, la vie des quatre garçons va prendre un autre tournant. Révélations et confessions vont tomber, c'est l'hécatombe ! Comment vont-ils réagir en découvrant les mystères planant autour de la mort de Yoan et surtout sur l'identité du chauffard ?

Cette routine qui s'est installée au fil des ans est plutôt marquante. En effet, personne ne parle de cette nuit fatidique. Tout le monde fait comme si tout allait bien dans la vie mais finalement, tout le monde panse ses blessures dans son coin, n'osant pas parler de la peine que leur inflige la mort de Yoan. Quand la vie s'effondre après la disparition d'un pilier, on cherche une bouée à laquelle s'accrocher. Les garçons vont le faire par le biais de la musique, de la nourriture, de l'écriture ou encore de la lecture. le travail de deuil est important, ici, il brille par son absence. Personne n'a su faire son deuil.

La quantité d'alcool que ces hommes ingurgitent est juste énorme. Ce sont des alcooliques et ça m'a fait beaucoup de peine de les voir s'infliger ça, encore et encore. Je pense que c'est un acte qui traduit leur tristesse. On a envie de prendre les quatre hommes sous notre aile. On a envie de les aider et de leur promettre que ça ira mieux.

En définitive, ce roman est atypique. Roman noir mais rempli d'espoir. C'est particulier, cela ajoute une dimension très agréable. Je suis vraiment sous le charme de cette plume porteuse d'espoir. L'amitié qui lie ces cinq hommes est très forte. Même Yoan est présent malgré le fait que ça soit le grand absent de cette histoire. J'ai particulièrement apprécié cette idée de vie à la campagne, dans un petit village. On se rend compte que c'est assez anxiogène dans certains cas. En effet, dans un bourg, on sait tout sur tout le monde, quand on ne voit pas quelqu'un, on en parle à la boulangère, au docteur, on se renseigne. C'est vraiment particulier. On ne peut pas forcément avoir de petits secrets. Ces quatre personnages principaux sont tous attachants avec leurs blessures, leurs défauts mais aussi leurs qualités. J'ai beaucoup aimé Charles qui m'a touchée. Cette intrigue est sublimée par une plume touchante, déversant des flots d'émotions et nous proposant une plongée incroyable dans un quotidien rural bluffant de réalisme.
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