AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Les chroniques de Victor Pelham, tome 1 : La fleur méca.. (19)

Sans échanger un seul mot, tous les enfants mangèrent, avec leurs mains, le contenu de leur assiette. Ils ne pouvaient manger que le matin et le soir. Chacun d’entre eux souffrait de carences alimentaires. Victor lui-même en souffrait ; il était frêle et plutôt petit pour ses 15 ans. Son visage était généralement pâle et marqué de profonds cernes de fatigue accumulée. Malgré leur manque de nourriture, les institutrices ne se gênaient pas pour se goinfrer à toute heure devant les jeunes, en utilisant de petits objets en métal qu’elles appelaient « ustensiles » ; luxe auquel Victor et ses camarades n’avaient certainement pas droit.
Commenter  J’apprécie          20
Tout était maintenant noir, impossible pour Victor de voir où s’en allait la créature mécanique. Abasourdi par les événements, l’adolescent ne savait pas vraiment comment réagir, mais il devait à tout prix se sauver de ce lieu qui l’effrayait maintenant plus que tout au monde. Soudain, Victor vit qu’une lueur jaune éclairait le conduit d’aération ; la sentinelle venait d’activer les lumières sur son dos. L’adolescent sentit alors la sentinelle se hisser dans un conduit vertical, ce qui lui rendit encore plus difficile de s’agripper à elle. Victor regarda derrière lui et ne vit que des étincelles, créées par la vitesse foudroyante des crochets au bout des pattes de la sentinelle, illuminant partiellement le conduit d’aération. Ramenant son regard vers le haut, il vit une hélice tournoyer rapidement, bloquant leur chemin. Drext accéléra et Victor se mit à gémir de peur. À quelques centimètres de distance à peine, le scorpion mécanique tendit l’une de ses pinces et sans difficulté, il bloqua l’hélice. De son autre pince, la sentinelle l’arracha. Dans un puissant bond, la sentinelle s’extirpa du conduit d’aération et Victor put sentir contre sa peau l’air frais de la nuit.
Commenter  J’apprécie          10
Tu n’étais pas toi-même durant toutes les années que tu as vécues ici. Tu étais retenu, contre ton propre gré, pour servir les besoins de ce lieu infâme.
Commenter  J’apprécie          10
La peur qui empoisonnait Victor se dissipa peu à peu et bientôt, il la reconnut ; c’était madame Berthelot. L’adolescent voulut dire quelque chose, mais sa langue lui semblait encore trop lourde.

— Victor, Victor, dit-elle d’une voix apaisante. Ne t’en fais pas, tout ira bien. Tu es en sécurité, maintenant…

L’adolescent sentit du réconfort naître au plus profond de son cœur.

— Viens, lui dit-elle de sa douce voix, aussi faible qu’un murmure. N’aie pas peur, je suis ton amie…
Commenter  J’apprécie          10
C’est alors qu’il vit, du coin de l’œil, un faible mouvement d’une des pinces de la sentinelle. Aussitôt, un bruit de pierre coulissante survint. Victor regarda autour de lui, se demandant s’il était seul à assister à l’étrange spectacle. Juste en face de la sentinelle, un étroit passage venait de s’ouvrir dans l’obscurité. L’adolescent, toujours figé sur place, regardait la sentinelle avec attention.

— Veuillez entrer dans la salle de retenue, ordonna la voix robotisée de la sentinelle.

Victor s’avança donc, sans poser de question, et pénétra doucement dans l’embouchure. C’était la pénombre totale. En utilisant sa béquille pour sonder le sol devant lui, il s’avança dans le couloir. Soudain, le même son de pierre coulissante se fit entendre. Victor se retourna instinctivement et put voir le couloir sombre disparaître sous une nappe totale de noirceur. Un frisson parcourut son corps en entier. Quelque chose n’allait pas, mais Victor réussit à reprendre ses esprits.
Commenter  J’apprécie          10
Une question s’éveilla au plus profond de lui-même. Pourquoi certains visages qu’il avait fréquentés depuis si longtemps avaient-ils disparu ? Il y avait autrefois beaucoup d’enfants, plus vieux que lui. Où étaient-ils ? La question sombra aussitôt dans une zone inconnue de sa conscience. Victor n’y pensait plus.
Commenter  J’apprécie          10
Victor ressentit un court soulagement lorsqu’il réalisa que la directrice ne lui parlait pas. Elle adressait la parole à un autre garçon, arrivé en retard.

— Je m’excuse, madame la directrice, dit-il d’un ton sans émotion. Je suis tombé dans l’escalier.

— Tu crois que c’est une excuse pour arriver en retard ? lui reprocha-t-elle d’un ton doux, affichant un sourire bourré de malice.

— Non, madame. Ce n’est pas une excuse.

Elle le regarda d’un air triomphant, convaincue d’avoir attrapé un malfaiteur. La directrice démontrait un certain plaisir.

— Tu seras donc puni, cela t’apprendra la ponctualité, lui dit-elle d’une voix mielleuse.

— Oui, madame, répondit le jeune garçon, acceptant son sort sans sourciller.

— Sentinelle trois, dit-elle en s’éloignant. Emmenez ce jeune homme à la salle de discipline.
Commenter  J’apprécie          10
Des picotements lui envahirent le dos quand il se souvint d’une de leurs rencontres : lorsqu’il était plus jeune, il avait été affecté à la buanderie de l’Institut, dans laquelle il lavait les vêtements avec d’autres enfants. Étant arrivé en retard, à cause de sa canne qui s’était brisée, il avait écopé d’une séance de flagellation dans son bureau.
Commenter  J’apprécie          10
Victor remarqua la présence d’une créature mécanique, qui faisait près de deux fois sa taille, juste au-dessus de l’escalier ; c’était une sentinelle. Ces bêtes étaient des êtres ressemblant un peu à des scorpions, avec la tête ancrée au corps, et dotées d’une coquille en métal. Les sentinelles possédaient aussi une queue d’une longueur de deux mètres, divisée en plusieurs segments encastrés les uns dans les autres. Au bout de leur queue se trouvait un long crochet courbé. Elles avaient deux pinces mécaniques, ajustables et menaçantes, qui ressemblaient à d’énormes clés à molette. Huit petites lumières jaunes étaient généralement visibles sur elles, mais cette fois elles étaient éteintes. Elles étaient soutenues par trois longues et minces paires de pattes, et à leur extrémité se trouvaient d’intimidants crochets. Sous leur abdomen, les sentinelles étaient munies d’une paire de propulseurs pour leur permettre de voler.
Commenter  J’apprécie          10
Le dirigeable s’était amarré, sans doute pour se réapprovisionner, à un des nombreux quais de ravitaillement situés dans cette ville que Victor n’avait jamais visitée. Par manque de chance, le dirigeable avait choisi le quai qui cachait le céleste spectacle de Victor. Épuisé, celui-ci se laissa tomber sur son lit, les pieds toujours sur le sol, ignorant maintenant l’image dérangeante du mastodonte volant éclairé par la faible lueur de la Lune. Une autre journée venait de se terminer, et le lendemain, une nouvelle commencerait, comme toutes les autres qu’il avait vécues depuis son plus lointain souvenir. Victor n’en éprouvait pas de déception, il était entièrement passif. À vrai dire, il n’éprouvait rien du tout, sauf à quelques étranges moments, lors desquels il ressentait quelque chose au fond de lui, l’incitant à user de sa curiosité et à détourner la tête de son quotidien. Rares étaient ces occasions.
Commenter  J’apprécie          10






    Lecteurs (24) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Les plus grands classiques de la science-fiction

    Qui a écrit 1984

    George Orwell
    Aldous Huxley
    H.G. Wells
    Pierre Boulle

    10 questions
    4908 lecteurs ont répondu
    Thèmes : science-fictionCréer un quiz sur ce livre

    {* *}