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Critique de ileana


Un livre d'entretiens : Woody Allen en huit chapitres. J'ai appris plein de choses sur les sources d'inspiration, la genèse, les rebondissements en cours de route, les anecdotes de tournage, la part d'improvisation ou, au contraire, le refus de compromis.
J'ai découvert qu'il privilégie le plan séquence au détriment de champ-contrechamp. C'est parce qu'il est fainéant, dit-il. Cela lui permet d'avancer vite, sans devoir filmer dix fois la même scène. (Mais « il oublie » d'évoquer l'autre contrainte : le budget serré ; cela dit, il parle bien du budget, mais dans un autre contexte …)

Si le chapitre sur le montage est plutôt aride, celui sur la musique (association et synchronisation musique / image) est agréable à lire.

J'ai appris que ses idoles sont Bob Hope et Ingmar Bergman. Et j'ai compris, dans les grandes lignes, quelles sont les influences de ses chefs opérateurs successifs, à commencer par le meilleur, Gordon Willis (qui a marqué les années 1970).

Woody Allen carbure au plaisir de faire des films. le produit fini ? Aux autres de juger, il passe à autre chose. Lorsqu'il commence à travailler avec Mia Farrow, qui était auparavant dans le monde du cinéma commercial, il lui dit : « Tu vas découvrir un monde complètement différent, un monde dans lequel on ne travaille pas pour l'argent, ni pour l'affiche, mais pour le plaisir. Oublie les autres considérations. » (p 176)

Mais cela est le résultat d'un processus. Car en 1973, lorsqu'il tournait Woody et les robots, WA déclare à Eric Lax, l'initiateur de ces entretiens : « Au lieu de sortir dans de petites salles de New York, et de savoir que le film sera juste amorti, j'aimerais que mes films sortent comme les James Bond, qu'ils aient des millions de spectateurs. J'aimerais que mes films rapportent trente millions de dollars. Je ne dis pas ça pour moi : cet argent pourrait aussi bien aller à une fondation contre le cancer. Il n'y a aucune raison de considérer ces films comme des objets d'art. Ce n'est pas de l'art. » Ah bon ?! Mouais, c'était en 1973, au début. (p 275)

Pour finir, un clin d'oeil qui date de 2006 : « Si je réalisais une parodie de mes films, il y aurait un générique en noir et blanc avec du jazz, disons Duke Ellington, et il y aurait quelqu'un qui s'adresse aux spectateurs, et fait un laïus sur le sens de la vie » (p 356).
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