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Critique de Anassete


On ne crie pas au génie quand on finit cette BD, mais quelle intelligence d'entremêler la vie de Cervantès et l'histoire de Don Quichotte au road-trip d'un soldat revenu d'Afghanistan ! Christian Lax nous pond une nouvelle version du chef-d'oeuvre de l'espagnol dans une Amérique du XXIème siècle. Ceux qui ont lu le roman aimeront les clins d'oeil et apprécieront les déplacements d'événements. Les autres découvriront une histoire poignante sur la vérité de notre époque : 1500, 2010, toujours les mêmes enjeux : la censure, l'attaque des faibles et le poids de notre "destin".
N'oublions pas que le cadre est aussi les Etats-Unis, donc des références cinématographiques et sur la période du far west, en veux-tu, en voilà. Le sujet est assez bien amené pour que le lecteur qui ne connaît rien à Don Quichotte et à son créateur ne fuit pas et y trouve son compte.

J'ai mis un peu de temps à rentrer dans l'histoire. Les récits de soldats de retour d'Afghanistan ou d'Irak n'ont jamais été ma tasse de thé. Pas que j'avais peur de tomber à nouveau sur un discours chauviniste (on y est pas du tout), mais il y a certains standards américains qui le sortent un peu des yeux et qui finissent par être usé.
Christian Lax arrive à bien rebondir et dès que son Mike Cervantès trouve un emploi de réinsertion dans la bibliothèque, c'est là que tout bascule. Censure, liberté d'expression, libre arbitre, vie privée, internet... On ne pensait pas du tout à retrouver autant de thèmes universels, bien dosés dans leur traitement.

En ce qui concerne l'aspect purement graphique, malgré un dessin réaliste on reste sur un décor réaliste mais minimaliste pour aérer les pages et la lecture. Certains cases font penser à des plans cinématographiques et les visages arrivent même parfois à vous surprendre tant le dessin nous paraît vrai. Le trait est dynamique mais pas nerveux ni rigide. Quand on pense que les dessins sont faits la plume, cela signifie que Christian Fax maîtrise parfaitement son art. Ses personnages sont typés, mais pas trop, ce qui favorise l'identification. Très étrange dans une BD où l'imagination, la folie et la liberté sont au cœur du discours.

Alors pourquoi pas la note maximale ? Si l'aventure est plutôt sympathique et qu'on s'attache plus ou moins à Mike Cervantès, je suis restée distante des autres personnages. Un peu comme si le film se déroulait et qu'on en restait spectateur.
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