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Critique de annie


Au début du XVIIIe siècle, l'envoyé du roi du Danemark arrive en Islande pour saisir de la vieille cloche de Thingvellir, symbole national de l'indépendance islandaise, pour en faire des canons. Il est assassiné. Jón Hreggvidsson, un pauvre paysan, présumé assassin, porte plainte contre le magistrat qui l'a condamné à mort. Il est soutenu par Amas Amaeus, le bibliothécaire du roi, mais aussi amant de la belle Snæfrídur, fille du magistrat… Amas n'est autre qu'Arni Magnusson, le sauveteur des anciens manuscrits des sagas, un des héros de l'histoire islandaise.

C'est la grande trilogie de Laxness, à la fois roman picaresque, tragédie amoureuse et drame historique évoquant des personnages qui ont réellement vécus en Islande à la fin du XVIIe siècle. Cette oeuvre est un hommage à la tradition islandaise et au refus de la tyrannie (celle du Danemark à l'époque) écrit à l'époque où l'Islande accédait à l'indépendance.

« La trilogie Íslandsklukkan (1943-1946, La Cloche d'Islande ) est une oeuvre dont l'action se passe au commencement du XVIIIe siècle, alors que le peuple islandais subissait encore l'absolutisme danois, mais les événements historiques dont il est question sont un biais commode pour évoquer les avatars de l'Islande actuelle en face des grandes puissances qui pourraient menacer son indépendance. le livre date de l'époque où les Islandais rompaient définitivement leurs liens avec le roi de Danemark pour fonder une nouvelle République (1944). C'est en même temps un message de victoire, l'image de la virilité et de la culture qui légitiment l'indépendance d'un si petit peuple et un message d'avertissement, un tableau de la misère qui avait accablé le peuple sous une domination étrangère maladroite. Un des héros de la Cloche d'Islande , le paysan Jón Hreggvidsson, personnage haut en couleur qui symbolise la rude énergie du peuple islandais, est condamné à mort pour avoir assassiné le gouverneur du roi, malgré l'absence de preuves. Après une fuite mouvementée, des errances et un long procès, il évite le billot grâce à l'intervention d'un savant islandais vivant à Copenhague, Arnas Arneus; ce dernier sait quels trésors possèdent les Islandais en fait d'anciens livres ou de manuscrits. le savant a parcouru le pays pour les rassembler et, un jour, il a pu mettre la main sur des fragments d'un précieux parchemin, précisément dans la petite ferme du paysan Jón Hreggvidsson. La comparaison s'impose avec Árni Magnússon qui parvint à rassembler l'impressionnante collection d'anciens manuscrits islandais que posséda longtemps la Bibliothèque royale de Copenhague. Laxness a adapté, en 1950, La Cloche d'Islande pour le théâtre sous le titre de Snaefrídur Íslandssól (Snaefridur, soleil d'Islande). Peu de pièces furent aussi populaires. »
Régis Boyer, l'Encyclopédia Universalis édition 2000.

« Aucun autre auteur islandais n'a décrit avec autant de compréhension le rôle vital de la littérature dans l'existence de l'individu et du peuple, sa valeur humaine nationale et par conséquent universelle.
Ainsi fait Laxness dans La Cloche d'Islande, roman en trois parties où il prend pour modèle de son héros le grand collectionneur de manuscrits Arni Magnusson (qui vécut aux environs de 1700). Cette oeuvre est l'une des plus riches et des plus grandioses de l'auteur; en même temps elle marque une ligne de partage dans l'ensemble de ses écrits. Jusque-là il n'avait donné que des romans contemporains, mais maintenant vers l'âge de quarante ans, il écrit son premier ouvrage historique. Au moment où il nous parle de l'importance vitale de la littérature islandaise ancienne, il est peut-être indiqué de s'arrêter un instant, de regarder en arrière, d'examiner l'influence que cette littérature ancienne eut sur Laxness, et de voir l'attitude du poète à son égard, comme à l'égard de la langue islandaise et de tout l'héritage littéraire en général.
Il faut ici signaler également des influences des sagas anciennes dans la psychologie des héros et dans le style. Il ne s'agit pas du tout d'une imitation. " La Cloche " malgré cela a son propre son. Dans Lumière du monde nous avions trouvé, par places, une narration large, des descriptions prolixes, une éloquence dégagée. Maintenant le style est plus resserré, nous avons quelques traits brefs, clairs, des phrases courtes, des répliques fortement taillées qui touchent leur but. C'est le style des sagas anciennes recréé dans un autre milieu avec une autre allure ! Avant tout, c'est le style personnel de l'auteur qui, pour l'essentiel, vise à rendre la narration et le dialogue plus concis, plus ramassé. » Steingrimur J. Thorsteinsson.
Lien : http://mazel-livres.blogspot..
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