Un ensemble de six nouvelles, dont le point commun est qu'elles sont toutes situées dans la ville nom nommée de Sarajevo, ville assiégée. Mort, Destin fatalisme, malheur, et croyances sont conjugués dans ces nouvelles. Il n'y a pas de ligne de front, personne n'est cités seuls des assiégés dans un cercle et "hors du cercle qui enserre la ville assiégée, se trouve un homme dont la couleur des yeux siérait à la reproduction de mauvaises grenouilles". Un ennemi obscur invisible.
La première nouvelle démarre avec l'histoire de Dafna, une jeune fille née sous une mauvaise étoile, surnommée par les siens Pehfogl (porteur de poisse Pechvogel), qui portera sa croix toute sa vie. le malheur c'est l'affaire de quelques dixièmes de seconde que l'on expie des années durant. Une métaphore peine voilée de ce conflit.
"Un bonjour de la ville assiégée", la narratrice essaye de protéger un fils de
la mort et de son concept. Elle transforme la fin du livre pour enfant L'éventail de Séville de Paul jacques Bonzon afin de cacher
la mort du héros Pablo. Mais en fait on préférerait lui donner à lire "
la mort" de Jean
Jankélévitch de préférence en Français dans le texte original. "Comme ça, bien avant de se familiariser avec
la mort, il le fera avec le Français. Ensuite tout coulera comme du lait...". Mais malgré cela
la mort est tout autour de ces assiégés.
La ville était belle et bien assiégée, ce qui ne laissait guère présager de fin heureuse. Sur elle tombait des obus incandescents qui, en un clin d'oeil, muent les corps en petits amas de chair sanguinolente. le plus terrible, et malheureusement pas le moins fréquent, c'est quand une mère penchée sur ce petit amas de chair appelle son enfant...
Mais également un groupe d'étudiant qui souhaite que la fin d'Anna Karénine soit également modifiée afin d'avoir une happy end.
La dernière nouvelle est celle qui porte le titre de l'ouvrage. Une histoire surréaliste un questionnaire est envoyé à une centaine de personnes de cette ville assiégée concernant le bonheur, leurs craintes, ou ils souhaiteraient vivre et Comment souhaiteriez-vous mourir. Questionnaire dont les réponses seront déposées au musée d'art moderne de NY
Que des nouvelles 'dérangeantes' emplies de symboles. Un livre très fort, poignant poétique mais rempli de réflexions mêlant absurdité et fatalisme désabusé, d'une vie qui parait surréaliste sous ce siège. Un quotidien qui essaie de se dérouler tant bien que mal, mais ou les obus de phosphore tombent au hasard. Un témoignage d'une ville assassinée très proche de chez nous, de nos frontières. J'ai à ce jour rarement lu d'écrivain de Bosnie, ni de témoignages de ce conflit. Une auteure à découvrir. le roman a également reçu le prix de l'association des écrivains de Bosnie-Herzégovie