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Critique de MilleCab


L'histoire était d'emblée très intrigante : cette famille qui disparait comme par magie un soir de 1974, pendant le diner, laissant tout en l'état sans signe de lutte ou autre, laissant aux enquêteurs une scène comme figée dans le temps, à l'exception de la plus jeune de la famille, Ebba, un an, qui est retrouvée hurlant, pleurant et courant dans la pièce, perdue.

Notre curiosité est piquée, que s'est-il donc passé ? Comment cinq personnes peuvent-elles disparaître ainsi, comme s'évanouir de la surface de la terre, et pourquoi la petite dernière ne fait pas partie des disparus ? Et que s'est-il donc vraiment passé avec ces 5 garçons partis en bateau pour pêcher toute la journée, et rentrant après le drame qui a été rapporté anonymement à la police? Les adolescents à l'époque sont écartés de l'affaire, mais le lecteur a des doutes, il est difficile de ne pas trouver ces garçons suspects. D'autant plus que le livre va tous les mettre en scène trente ans plus tard.

J'adore l'environnement dans lequel se déroule l'intrigue, le contexte, cette grande maison blanche située sur une petite île isolée de la côte, l'île de Valö, ancienne colonie de vacances, ancien pensionnat pour garçons à l'époque de la disparition sous la direction du père de famille strict et intransigeant, véritable chef et bourreau.

Le troisième élément qui m'a attirée et beaucoup plu dans ce livre, c'est bien sûr l'histoire de la Faiseuse d'Ange, qui est liée, on le comprend très vite, à Ebba. Cette femme coupable de meurtre sur nourrissons et enfants, condamnée à mort et décapité début 1900, c'est une histoire qui fait froid dans le dos, et l'histoire de sa fille Dagmar va se révéler aussi triste et tragique, tout au long du roman.
J'ai beaucoup aimé ces retours dans le passé, ces scènes se passant à différents moments de la vie de Dagmar, sur fond historique, retraçant ses luttes, souffrances et désillusions.

Bref, ce thriller avait tout pour me plaire, et il m'a beaucoup plu, l'écriture de Camilla Läckberg est toujours aussi fluide et agréable à lire. Cependant, je ne ressors pas entièrement satisfaite de cette enquête.

Trop de personnages, avec un focus donné à tous de la même façon, équitablement, qui fait qu'on a l'impression de lire une exposition de faits et d'événements mais pas une véritable enquête en suivant le cheminement de pensées d'un enquêteur, de Patrick ou de Erica par exemple. Il y a tous les acteurs du commissariat de Fjällbacka, Erica et sa famille, Ebba et son mari, un journaliste, plus à côté les 5 anciens élèves du pensionnat, seul témoin de la disparition de la famille, qu'on retrouve et suit dans leur vie, leurs combats et enjeux alors qu'ils sont maintenant cinquantenaire et que le retour de Ebba sur l'île réveille le passé qui les lie.

Le thème de ce roman est indéniablement le lien entre une mère et sa fille, le rôle maternel, la place de l'enfant, que ce soit avec l'exposition de l'histoire de Dagmar et sa fille Laura, l'histoire d'Ebba et son fils Vincent décédé dans de mystérieuses conditions, l'histoire d'Erica et ses trois enfants qui lui mènent la vie dure... Mais j'ai trouvé certains passages très pesants, trop poussés dans le mélodramatique, surtout par rapport à Ebba et son mari et le deuil de leur enfant, dont la perte semble insurmontable. Que de souffrance, ça prend aux tripes et serre la gorge. Et détourne un peu l'attention de l'intrigue.

J'ai trouvé certains événements un peu facile, un peu vite expédiés, à la fin de toute l'aventure notamment. La conclusion du livre me laisse une étrange impression, comme si des choses pourtant précieuses et importantes m'avaient été jetées au visage sans douceur, sans subtilité, sans précaution, et qu'on m'avait claqué la porte au nez.
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