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Critique de Luniver


La première partie de cet essai pourrait être sous-titrée "introduction au racisme pour les nuls". le but de Gustave le Bon est de démontrer que l'égalité entre tous les hommes est une idée totalement farfelue et sans aucun fondement, et que les sciences démontrent le contraire. Il conteste dès le départ l'idée que tous les humains ont la même origine, mais qu'au contraire l'humanité comprend plusieurs espèces qui ont évolué séparément. Il y décrit quatre races : les races primitives (les papous australiens), les races inférieures (les noirs), les races moyennes (asiatiques et sémites) et les races supérieures (les indo-européens, bien que les hindous soient clairement inférieurs aux européens, puisqu'ils ne se sont élevés QUE dans les arts, les lettres et la philosophie, alors que les européens ont découvert la vapeur et l'électricité). À noter que ces différences ne valent que pour les hommes, les femmes sont par contre à peu égales quelles que soient les races, et situées entre les races inférieures et moyennes.

L'auteur voit avec effroi progresser le socialisme, qui prétend que tous les humains seront égaux s'ils reçoivent la même instruction et les mêmes institutions. Cette doctrine, "contraire au plus élémentaire bon sens", "ramenera la civilisation à des formes d'évolution tout à fait inférieures". L'instruction des races inférieures ne leur donnera qu'un vernis superficiel, sans que jamais ils n'accèdent au caractère des occidentaux. Quant à l'instruction des femmes, n'en parlons pas : "C'est [au nom de l'idée égalitaire] que la femme moderne, oubliant les différences mentales profondes qui la séparent de l'homme, réclame les mêmes droits, la même instruction que lui et finira, si elle triomphe, par faire de l'Européen un nomade sans foyer ni famille." le raisonnement est identique pour les institutions : "Quand les métis de blancs et de nègres ont hérité par hasard, comme à Saint-Domingue, d'une civilisation supérieure, cette civilisation est rapidement tombée dans une misérable décadence." Gustave le Bon met en garde contre le métissage, qui ne peut produire que des populations très inférieures.

On pourrait presque en rire si ce genre d'argumentation n'avait pas servi à justifier les colonisations et les politiques d'eugénisme, et n'avait pas contribué à constituer le nazisme, fascisme, et autres joyeusetés du vingtième siècle.

La deuxième partie porte sur l'évolution des éléments de civilisation. On y montre que la force d'inertie est très importante, et qu'une société passe très lentement d'une idée à l'autre, la clarté des preuves de la nouvelle idée ou des réfutations de l'ancienne n'a que peu d'importance. de la même manière, une idée se mélange toujours à la culture déjà présente. Ainsi, les démocraties aux quatres coins du globe auront des visages très différents et une religion qui supplante l'ancienne incorpore toujours les cultes qui existaient avant elle.

Lecture surprennante, et au contenu bien éloigné de ce que j'en attendais. Pas inintéressante cependant pour comprendre le climat de l'époque.
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