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Critique de SZRAMOWO


Ce livre a été à l'origine d'un hasard curieux, un signe à la Paulo Coelho, qui m'a troublé durant toute la lecture.
J'avais à peine commencé à lire que j'apprenais, par mon journal favori du soir - édition du 20/11/2010 -, la mort de Mimi Perrin, le 16 novembre 2010, à l'âge de 84 ans, une des deux traductrices de l'ouvrage, l'autre étant isabelle Perrin, sa fille.
John le Carré en avait fait ses traductrices attitrées, et exclusives.
Mimi fut connue dans les années 1960 pour avoir crée un groupe de jazz vocal, les double-six, répertoire de Quincy Jones, Dizzy Gillespie...mais un voile au poumon met fin à sa carrière en 1965.
Bref, me dis-je, me voilà dans de sales draps, qui va maintenant traduire John le Carré, à supposer qu'il écrive encore beaucoup de romans ?
Le directeur de nuit explore des pans secrets de la personnalité des héros, la séduction, l'attrait pour la femme d'autrui.
La trame de l'histoire repose en effet sur le talent de séducteur de Jonathan Pyne, directeur de nuit dans un grand palace de Zurich, amant de Sophie, l'ex maîtresse d'un trafiquant d'armes international, Richard Roper.
Pour venger la mort de Sophie, dont il se considère responsable (je ne vous dis pas pourquoi), Jonathan décide de la venger en "ciblant" la nouvelle compagne de Richard Roper, Jed.
Pour cela, il infiltre, via les services secrets britanniques, sous une identité et une personnalité trafiquées, comme seuls les britanniques peuvent en imaginer, le réseau de ventes d'arme de Roper.
Il y arrive auréolée de gloire, avec un CV à faire pâlir n'importe quel honorable correspondant, aussi titré soit-il.
Comme d'habitude chez John le Carré, les ficelles ne sont ni grossières, ni rugueuses, on est dans la haute couture, le point de croix, les boutonnières passepoilées, le revers large, la coupe ajustée.
L'intrigue s'appuie autant sur les activités de Roper, le trafiquant, dont les agissements et leurs adhérences avec des états voyous sont détaillées avec beaucoup de réalité, que sur la relation Sophie-Jonathan, puis Jed-jonathan, et la volonté de ce dernier, de racheter avec Jed, les péchés qu'il a commis avec Sophie.
Il y a dans la façon dont Jonathan conçoit sa relation avec ces deux femmes, un côté religieux, quasi rédempteur, il veut leur bonheur et pour atteindre cet objectif n'hésite par à régler ses comptes tant au trafiquant d'armes international, qu'aux services secrets britanniques.
Comme souvent chez John le Carré, un héros seul, certain de ses convictions, prêt à tout.
Un livre extrêmement attachant.
En le terminant, j'ai eu à nouveau une pensée émue pour mimi Perrin.
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