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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Publié en 2009, "Dernière adresse" est le premier roman de la française Hélène le Chatelier.
A 17 ans, Niamh a quitté son Irlande natale pour rejoindre la France où elle rencontrera Georges, cet homme merveilleux qui deviendra son mari et le père de ses enfants.
Bien des années plus tard, Niamh se voit contrainte de quitter son foyer pour rejoindre une maison de retraite, sa dernière adresse.
Dans cet endroit où rôde la mort, Niamh raconte ce quotidien ennuyeux et sans tendresse dont elle s'échappe en se remémorant les peines et les joies qui peuplèrent sa vie.

"Dernière adresse" débute par la déclaration ouverte de Niamh à ce mari qui l'a aimée jusqu'à respecter chaque jour son besoin d'indépendance et à ses enfants qu'elle a mis au monde, aimés, protégés.
Mais à l'évocation de ces souvenirs succède rapidement le constat d'un quotidien qui - elle se l'avoue à demi-mots - devient difficile à gérer.
Si elle conserve encore une lucidité et un sens de l'humour intacts, devant ce corps qui la lâche petit à petit, la vieille femme impuissante est bien obligée de se rendre à l'évidence : les trajets en voiture lui deviennent pénibles, sa démarche se veut moins assurée et se nourrir exclusivement de Flanby n'est pas vraiment raisonnable...

Niamh représente typiquement la vieille dame "entre deux chaises", désormais incapable de se suffire à elle-même parce que son corps la lâche mais en pleine possession de ses facultés intellectuelles.
En songeant à ma vieillesse à venir, je me suis toujours dit que je préférerais mille fois finir dans une chaise que de perdre la boule !
Mais finalement à l'issue de ce roman, j'ai revu mon jugement...
Car cette femme-là n'est pas plus heureuse que le légume à côté d'elle. Que du contraire, lui ne se rend compte de rien alors qu'elle, entre les regards vitreux des autres pensionnaires, l'air toujours coupable et obligé de ses proches et l'absence de chaleur du personnel soignant, elle sent seule et aimerait bien qu'on la remarque, qu'on lui prodigue de la tendresse, qu'on la laisse encore faire montre de coquetterie.

Je me suis beaucoup attachée à cette vieille dame lucide et pleine de vie qui ne demande qu'à en profiter jusqu'au bout. Un portrait beaucoup plus réaliste que celui de "Cora Sledge"(dont j'avais certes apprécié l'humour).
Si "Dernière adresse" s'achève par l'aveu d'un lourd secret (loin d'être indispensable comme l'ont dit certaines avant moi), ce court roman apparaît avant tout comme un témoignage terriblement juste qui porte en lui de belles réflexions sur la vieillesse - qui n'est ici pas synonyme de sénilité - et sur le sort qui lui est bien souvent réservé à force de généralisations et d'idées fausses.
Lien : http://contesdefaits.blogspo..
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J'ai beaucoup aimé ce livre, cette histoire émouvante d'une vieille dame qui nous raconte ses derniers jours parait sur le coup un peu" rasoir" comme on dit et peu intéressante mais au bout de quelques pages on est plongé dans le livre et on ne veut plus, ne peut plus arrêter notre lecture...
J'ai ressenti de l'admiration, de l'empathie et de la compassion pour cette femme. Quelle belle aventure !
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Il est difficile de rendre compte de ce livre, émouvant et réaliste, dans lequel s'exprime une amoureuse de la vie qui vit la maison de retraite comme un enfermement, cherche à déjouer facétieusement la mort tout en visitant les périodes tristes et joyeuses de son existence, bien que tout n'ait plus vraiment d'importance. La vieillesse vécue comme dépouillement, regard mélancolique vers sa propre vie. Un beau livre, triste, mais qui malgré sa brièveté, ou plutôt grâce à sa brièveté, touche des thèmes essentiels, le sel de la vie.
Lien : http://lectiole.canalblog.co..
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Hélène le Chatelier m'a bluffée. Elle m'a tout simplement bluffée. Sans que je ne m'y attende, d'ailleurs. Ceux qui ne sont pas de mauvaise foi l'attesteraient pourtant, que je ne suis pas de nature influençable. Ni facilement malléable. Les quelques personnages qui ont cru pouvoir me rallier à eux s'en sont brûlé les doigts. Mais le Chatelier, elle, elle m'a eue. Elle m'a dupée. Elle a rangé l'iconoclaste que je dis être au placard. Elle l'a enfermée à double tour. Et le temps de 91 pages, elle l'a soumise à son talent – un talent qui, jugé par son premier roman, est grand. Bien grand...
Lien : http://publikart.net/dernier..
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La collection 1er mille des éditions Arléa nous offre toujours des textes ficelés dans le style et dur dans le sujet abordé, même s'il est loin, dissimulé, à peine évoqué. Ce roman s'inscrit dans cette lignée, les zones d'ombre sont à peine effleurées, ce qui transcende justement la force du texte. Il est question ici d'une vieille femme que ses enfants placent dans une maison de retraite, elle repense à son autrefois, ses voyages, son amour, tout en prenant de plein fouet la froideur des lieux, le manque de contact, la façon qu'on a de la laver de la même manière que l'on lave sa chambre, machinalement, sans humanité... C'est là un texte très beau, très fort, qui va à l'essentiel puisque court, mais sans décrire réellement le malheur, ce qui sublime naturellement sa puissance...
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J'ai beaucoup aimé cette histoire. La vieillesse vue par les yeux d'une "sénior". Ce qu'elle ressent et que nous n'entendons pas.
Lien : http://jolismots.e-monsite.c..
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