AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782869598690
89 pages
Arléa (03/09/2009)
3.59/5   16 notes
Résumé :

Cette vieille dame irlandaise qui a tant aimé la vie n'a plus l'âge d'être raisonnable. Comment l'être quand on doit quitter sa maison et tout laisser derrière soi ? Elle se regarde vieillir avec lucidité et ironie, et revoit les zones troubles de son enfance pour aboutir, peut-être, à un détachement plus serein.

Que lire après Dernière adresseVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
3,59

sur 16 notes
5
1 avis
4
6 avis
3
2 avis
2
0 avis
1
0 avis
Publié en 2009, "Dernière adresse" est le premier roman de la française Hélène le Chatelier.
A 17 ans, Niamh a quitté son Irlande natale pour rejoindre la France où elle rencontrera Georges, cet homme merveilleux qui deviendra son mari et le père de ses enfants.
Bien des années plus tard, Niamh se voit contrainte de quitter son foyer pour rejoindre une maison de retraite, sa dernière adresse.
Dans cet endroit où rôde la mort, Niamh raconte ce quotidien ennuyeux et sans tendresse dont elle s'échappe en se remémorant les peines et les joies qui peuplèrent sa vie.

"Dernière adresse" débute par la déclaration ouverte de Niamh à ce mari qui l'a aimée jusqu'à respecter chaque jour son besoin d'indépendance et à ses enfants qu'elle a mis au monde, aimés, protégés.
Mais à l'évocation de ces souvenirs succède rapidement le constat d'un quotidien qui - elle se l'avoue à demi-mots - devient difficile à gérer.
Si elle conserve encore une lucidité et un sens de l'humour intacts, devant ce corps qui la lâche petit à petit, la vieille femme impuissante est bien obligée de se rendre à l'évidence : les trajets en voiture lui deviennent pénibles, sa démarche se veut moins assurée et se nourrir exclusivement de Flanby n'est pas vraiment raisonnable...

Niamh représente typiquement la vieille dame "entre deux chaises", désormais incapable de se suffire à elle-même parce que son corps la lâche mais en pleine possession de ses facultés intellectuelles.
En songeant à ma vieillesse à venir, je me suis toujours dit que je préférerais mille fois finir dans une chaise que de perdre la boule !
Mais finalement à l'issue de ce roman, j'ai revu mon jugement...
Car cette femme-là n'est pas plus heureuse que le légume à côté d'elle. Que du contraire, lui ne se rend compte de rien alors qu'elle, entre les regards vitreux des autres pensionnaires, l'air toujours coupable et obligé de ses proches et l'absence de chaleur du personnel soignant, elle sent seule et aimerait bien qu'on la remarque, qu'on lui prodigue de la tendresse, qu'on la laisse encore faire montre de coquetterie.

Je me suis beaucoup attachée à cette vieille dame lucide et pleine de vie qui ne demande qu'à en profiter jusqu'au bout. Un portrait beaucoup plus réaliste que celui de "Cora Sledge"(dont j'avais certes apprécié l'humour).
Si "Dernière adresse" s'achève par l'aveu d'un lourd secret (loin d'être indispensable comme l'ont dit certaines avant moi), ce court roman apparaît avant tout comme un témoignage terriblement juste qui porte en lui de belles réflexions sur la vieillesse - qui n'est ici pas synonyme de sénilité - et sur le sort qui lui est bien souvent réservé à force de généralisations et d'idées fausses.
Lien : http://contesdefaits.blogspo..
Commenter  J’apprécie          82
Je viens juste de refermer ce livre et une envie de partager ce coup de coeur. Un court roman sur la vieillesse, cruel, dur parfois caustique mais tellement vrai. On retrouve cette ambiance solitaire qui nous prend dès que l'on pénètre dans une maison de retraite... ou une nursing home, mot que préfère le personnage principal, Niamh.
On s'attache vite à Niamh, à cette femme qui a toujours été libre, qui est facétieuse et d'une lucidité mordante. On s'attache à son vieillissement, à ce chemin inévitable vers la maison de retraite et surtout sa vie quotidienne dans ce lieu. Ses sursauts de "lutte", de pied de nez... On s'attache aussi aux souvenirs et confidences qu'elle nous fait, à nous lecteurs. A son enfance qui a conditionné sa vie, à ses regrets d'enfance.
Hélène le Chateler écrit ici un roman superbe sur la vieillesse mais aussi sur l'enfance. Merci pour ce bouleversement offert en 91 pages.
Commenter  J’apprécie          43
Sa "dernière adresse", elle ne l'a pas choisie. Les années ont passé vite, trop vite. Aujourd'hui cette femme se voit changer, vieillir. Certes, elle a conservé toutes ses facultés mentales, ses envies, ses idées, mais son corps, lui, ne suit plus. Pour son "bien", ses enfants la place en maison de retraite. Elle doit alors tout quitter.
C'est l'histoire de cette grand-mère qui se refuse de vivre sans humanité, sans dignité ni féminité, à attendre...
Elle, est bien vivante, se nourrit de ses souvenirs et entend bien s'octroyer encore quelques petits plaisirs; ceux ce la vieillesse ne peut encore atteindre.
Un court roman, à la fois juste et bouleversant.
Commenter  J’apprécie          10
La collection 1er mille des éditions Arléa nous offre toujours des textes ficelés dans le style et dur dans le sujet abordé, même s'il est loin, dissimulé, à peine évoqué. Ce roman s'inscrit dans cette lignée, les zones d'ombre sont à peine effleurées, ce qui transcende justement la force du texte. Il est question ici d'une vieille femme que ses enfants placent dans une maison de retraite, elle repense à son autrefois, ses voyages, son amour, tout en prenant de plein fouet la froideur des lieux, le manque de contact, la façon qu'on a de la laver de la même manière que l'on lave sa chambre, machinalement, sans humanité... C'est là un texte très beau, très fort, qui va à l'essentiel puisque court, mais sans décrire réellement le malheur, ce qui sublime naturellement sa puissance...
Commenter  J’apprécie          00
J'ai beaucoup aimé ce livre, cette histoire émouvante d'une vieille dame qui nous raconte ses derniers jours parait sur le coup un peu" rasoir" comme on dit et peu intéressante mais au bout de quelques pages on est plongé dans le livre et on ne veut plus, ne peut plus arrêter notre lecture...
J'ai ressenti de l'admiration, de l'empathie et de la compassion pour cette femme. Quelle belle aventure !
Commenter  J’apprécie          10

Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Je me ramollis de partout. Je me répands, je me liquéfie. "Tu redeviendras poussière." Mon cul, oui ! Tu te ramolliras, tu te liquéfieras et tu te répandras. Rien de grave, rassure-toi !
Quelqu'un viendra et passera un coup de serpillière.
Et puis, comme tous ceux qui sont passés avant toi, et tous ceux qui viendront après toi, on t'oubliera. C'est aussi simple que ça !
Tu te répands. Hop ! Un coup de serpillière, et voilà. Ni vu, ni connu ! p.37
Commenter  J’apprécie          20
Quitter le réel, c'est ce que je cherche justement ! Je parle toute seule, et alors ? J'assaisonne ma vie à ma façon. Je ne suis pas démente, j'ai de l'imagination. C'est tout. Ce n'est pas la même chose. p.83
Commenter  J’apprécie          50
J'entends déjà tour à tour l'accordéon et le synthétiseur Bontempi - bon, tant pis - de l'homme orchestre, spécialisé dans l'animation pour le vieux, dont aura loué les services. Il entamera et reprendra les éternelles ritournelles de Tino Rossi et Maurice Chevalier, tandis que les plus alertes oseront quelques pas de danse. Les femmes danseront ensemble, flirtant dangereusement avec l'ostéoporose.
Commenter  J’apprécie          20
Merveilleuse utopie : je rêve d'une maison de retraite où le personnel prendrait le temps de gestes dérisoires pour maquiller les femmes en fin de vie, les vieilles peaux, les poches sous les yeux et les cous de chien.
Les femmes en fin de vie n'en demeurent pas moins des femmes.
Et la prochaine fois que quelqu'un me maquillera, je serai sûrement complètement refroidie. p.58
Commenter  J’apprécie          10
Dans tous les cas, vieillir c'est perdre. Perdre et se résigner à perdre. Se dépouiller de toutes ces choses parfois si chèrement acquises. C'est ça.
On passe la fin de sa vie à se défaire de ce qu'on a mis tant de temps à acquérir. p.81
Commenter  J’apprécie          20

autres livres classés : vieillesseVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus

Lecteurs (30) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (2 - littérature francophone )

Françoise Sagan : "Le miroir ***"

brisé
fendu
égaré
perdu

20 questions
3667 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , littérature française , littérature francophoneCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..