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Critique de Baldrico


Ce livre est un bel objet inclassable. Il est multiple, riche, par certains côtés déconcertant et par d'autres passionnant.
C'est un recueil de poèmes chinois de la dynastie Tang (618-907), traduits par Dong Qiang, centré surtout sur les poètes Li Bai et Du Fu (8e siècle).
C'est aussi la narration et la description de la rencontre de le Clézio avec cette poésie.
C'est encore un exposé très éclairant sur la métrique chinoise.
C'est enfin un magnifique album de peinture.
Il s'en dégage une harmonie douce.
Pourtant, la période était particulièrement agitée et nos deux poètes, qui étaient amis, ont eu une vie chahutée, même tragique. Mais ils étaient aussi taoïstes et cherchaient l'union des contraires: la permanence dans l'impermanence, la création dans la destruction.
Le Clézio évoque le contexte et la nature de cette poésie. Si l'on est habitué à le lire, on sera peut-être décontenancé par cette écriture descriptive, très simple. On en sera peut-être un peu déçu.
Il n'est pas facile non plus de rentrer dans cette poésie dont nous ne possédons pas les codes. Elle nous paraît parfois fade.
Mais peut-être est-ce simplement parce que la traduction peine à en rendre toutes les dimensions.
Comment rendre en traduction l'effet pictural immédiat d'un poème chinois? En Chine, la poésie est aussi peinture et calligraphie indissociablement. La disposition même des pictogrammes participe de l'effet poétique comme l'explique Dong Qiang de façon lumineuse.
Alors traduire simplement les mots ne rend qu'une seule de ces diverses dimensions.
Ce n'est pas que la poésie chinoise ne soit pas universelle. C'est qu'elle s'exprime dans des codes difficilement transposables.
Ce beau livre en est toutefois un début de révélation.

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