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Critique de JIEMDE


"Non merci pas pour moi !" comme disait Dalida...

Je referme avec soulagement ce polar-pavé loufoque qui ravira sans doute - et tant mieux - d'autres lecteurs et notamment mes co-jurés du Prix du meilleur polar Points 2016, mais ma lecture fut fastidieuse.

Pas tant pour l'histoire de cet ex-flic paumé, dérangé et libidineux, Henri Vallès, embarqué dans un coup monté qui le dépasse sur fond de complot politico-sectaire. L'ensemble est une succession d'incohérences mais si l'on adopte le parti-pris du second (ou 3e, 4e, voire au-delà) degré et que l'on considère que Tango Parano est une forme de pastiche de polar où les caricatures s'enfilent, alors pourquoi pas. Il y a même plusieurs passages assez drôles et où la langue est bien maniée.

Mais en fait, ce qui m'a le plus dérangé tient dans la longueur et dans le style.

"C'est curieux chez les marins ce besoin de faire des phrases". Après Dalida, j'ose le grand écart et en appelle à Audiard. Que c'est long ! Tirant parfois - souvent - à la ligne avec un nombre de passages "de transition" n'apportant rien à l'intrigue et très peu à l'atmosphère ou à la compréhension de la personnalité de Vallès. Certaines phrases font des lignes et des lignes, comme autant d'exercices de styles, qui finissent par devenir lassants.

Idem côté style. le Corre nous dit (page 112) : "On me pardonnera sans doute l'abus de métaphores". Oui, bien sûr, je pardonne. Sauf qu'elles sont omniprésentes. Drôles parfois, intrigantes au début, elles deviennent vite rébarbatives et on a envie de crier à l'auteur "Pitié, une phrase toute simple SVP...". de même, l'usage systématique du passé simple et de l'imparfait du subjonctif ne rend pas la lecture agréable, loin s'en faut.

J'avais gardé un meilleur souvenir d'Hervé le Corre lors de ma lecture d'Après la guerre, même si déjà, quelques longueurs inutiles m'avaient gênées. Tango Parano est une oeuvre plus ancienne de l'auteur, écrite en 2005, initialement publiée chez un éditeur régional aquitain et rééditée chez Points ce qui lui permettra, n'en doutons pas, de toucher un public plus large.

Un dernier point positif pour finir : l'amour de Bordeaux que l'on sent chez l'auteur tout au long du livre. Hervé le Corre ne tombe pas dans le piège des longues descriptions quasi-touristiques de sa ville de coeur, mais nous en distille l'atmosphère petit à petit, nous la rendant particulièrement attachante. Bravo pour cela !
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