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Critique de Sharon


Je me suis replongée dans la littérature irlandaise avec cette nouvelle de le Fanu, que je connaissais simplement comme étant l'auteur de Carmilla. Dès le début du récit, nous savons déjà l'issue. En effet, le texte se présente comme la transcription (par qui ? le mystère n'est pas levé) du récit rétrospectif de la jeunesse de la comtesse D*. Restent à savoir comment les événements se sont déroulés.
Ce qui me frappe d'abord est l'absence de mère. Margaret n'a aucun souvenir de la sienne, celle d'Emily est décédée également. Les deux jeunes filles sont donc livrées à la merci des hommes, qu'ils soient leur père, leur oncle ou leur frère. Je n'éprouve guère de sympathie pour le père de Margaret. Sa piété, son sens du devoir, sa volonté de préserver son nom sont causes de la tragédie qui suivra. Margaret semble toujours vouloir dédouaner son père, sa douceur ne fait que renforcer l'incroyable aveuglement de celui-ci.
Margaret est isolée, toujours, durant son enfance, puis pendant l'année qu'elle passera chez son oncle - cette volonté de se tenir à l'écart du monde est un trait commun aux deux hommes. Qui dit isolement dit aussi enfermement. Margaret ne quitte la demeure de son enfance que pour être enfermée dans le domaine de Carrickleigh, à la merci du plan très bien conçu de son oncle et de son cousin. Les seuls issues qui s'offrent à elle sont le mariage avec son cousin ou la mort - ou bien le mariage puis la mort.
Sauf que la foi de Margaret la sauvera - mais elle n'épargnera pas son innocente cousine. Serait-ce une volonté de le Fanu, d'opposer le discours religieux hypocrite et efficace d'Arthur Tyrell contre la foi sincère et la volonté de rester sans tache de Margaret ? Quel serait alors le crime d'Emily, avoir été droguée par son père - ou avoir trop aimé sa jolie cousine, dont elle n'hésite pas à partager le lit, préfigurant ainsi Carmilla ?
Des zones d'ombre subsistent donc, et assure la complicité avec le lecteur qui sait comment se sont terminées les vies d'Arthur et d'Edward. Plus qu'une nouvelle fantastique, Comment ma cousine a été assasinée m'a fait penser à un conte de fée qui aurait mal tourné. Si j'en crois la postface, il réutilisera le thème de cette nouvelle treize ans plus tard, dans Uncle Silas.
Lien : http://le.blog.de.sharon.ove..
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