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Citations sur Comment ma cousine a été assassinée (9)

La porte du hall était ouverte, et j'entrai dans un vestibule obscur, mal éclairé, et n'y trouvai personne. Toutefois, je n'eus pas à attendre longtemps dans cette pénible situation ; avant que mon bagage eût été déposé dans la maison, et avant même que j'eusse enlevé ma cape et autres mitaines afin de pouvoir regarder plus à l'aise autour de moi, une jeune fille accourait d'un pas léger dans le hall, et m'embrassant avec chaleur et d'une façon quelque peu impétueuse, elle s'exclama :
"Ma chère cousine, ma chère Margaret, je suis si ravie, tellement essoufflée, on ne t'attendait pas avant dix heures ; mon père est quelque part dans les lieux, il ne doit pas être loin. James, Corney, allez avertir votre maître ; mon frère est rarement à la maison, en tout cas jamais à une heure raisonnable ; tu dois être si fatiguée, si épuisée, laisse-moi t'accompagner à ta chambre ; assurez-vous que les bagages de Lady Margaret sont tous montés ; tu dois t'étendre et te reposer. Deborah, monte du café à l'étage - on s'y rend par cet escalier ; nous sommes si ravis de te voir, tu ne peux savoir à quel point j'ai été seule ; que cet escalier est raide, n'est-ce pas ? Je suis si contente que tu sois venue - je pouvais à peine croire que tu allais venir pour de bon ; que tu as bien fait, chère Lady Margaret."
L'accueil de ma cousine trahissait une nature bonne, du ravissement et une sorte d'abandon dans ses manières qui me mit tout de suite à l'aise et me plaça aussitôt sur un pied d'intimité avec elle.
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Mon oncle, Sir Arthur Tyrrell, était un homme gai et extravagant, et entre autres vices il s'adonnait au jeu à un degré dispendieux. Cette inclination malheureuse, même après que sa fortune en eut si gravement souffert qu'elle rendit impératif un train de vie réduit, ne cessa pourtant pas de l'absorber, presque à l'exclusion de tout autre activité. C'était, toutefois, un homme fier, ou plutôt vaniteux, et il ne pouvait pas se faire à l'idée que l'amoindrissement de ses revenus fût cause de triomphe pour ceux avec qui il avait joué par le passé. En conséquence, il ne fréquentait plus les lieux ruineux de sa dissipation, et il s'était retiré du monde des plaisirs, laissant sa coterie en découvrir de son mieux les raisons. Mais il n'abandonna toutefois pas son vice préféré : bien qu'il ne pût rendre un culte à sa grande divinité dans ces temples coûteux où jadis il avait sa place, il lui fut cependant tout à fait possible de s'entourer d'un nombre suffisant d'adorateurs de jeux de hasard pour parvenir à ses fins. Ainsi à Carrickleigh, qui était la résidence de mon oncle, il y avait toujours un ou plusieurs de ces visiteurs que j'ai décrits.
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Je perdis ma mère alors que j'étais jeune encore, et je ne garde nul souvenir d'elle, pas même le plus ténu. Suite à cette disparition mon éducation fut assurée par mon unique parent encore en vie. Il entreprit cette tâche avec l'attention particulière que la situation exigeait de lui. Mon instruction religieuse fut poursuivie avec un souci presque exagéré ; et, comme il se doit, j'avais les meilleurs maîtres pour me perfectionner dans tous les domaines que mon rang et mes biens semblaient exiger. Mon père était ce qu'on appelle un original, et sa façon de m'élever, quoique constamment bienveillante, était dictée moins par l'affection ou la tendresse que par un sens élevé et sans faille du devoir. En effet, je le voyais et lui parlais rarement, sauf aux heures des repas, et en de telles occasions, bien qu'il fût doux, il était ordinairement réservé et d'humeur sombre. Il passait ses heures de loisir, qui étaient nombreuses, soit dans son bureau, soit en promenades solitaires ; bref, il semblait ne prendre, dans ce qu'il fallait d'intérêt à mon bonheur ou à mon éducation, que ce que le respect consciencieux de son propre devoir semblait imposer.
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Cette histoire de Pairie irlandaise a été écrite,autant que faire se peut, avec les mots mêmes employés par son "héroïne", feu la comtesse D*, et ainsi est racontée à la première personne.
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" Et ils dressent l'embuscade de leur propre
sang : ils sont à l'affût de la vie des leurs.
Tels sont les agissements de celui qui est âpre
au gain ; qui ôte la vie à celui qui la possède."
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Je le considérais avec cette crainte mêlée de répugnance que l’on ressent à la vue de ce qui nous a tourmenté dans un cauchemar.
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Non, pensai-je, le Dieu qui m'a conduite jusqu'à présent à travers la vallée de l'ombre de la mort ne m'abandonnera pas maintenant.
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La porte avait été fermée à double-tour de l'intérieur, comme le prouvait la présence de la clé, toujours enfoncée dans la serrure. La fenêtre, bien que non verrouillée de l'intérieur, était fermée, circonstance plutôt curieuse, car elle constituait la seule autre façon possible de s'échapper de la pièce.
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Non, pensai-je, le Dieu qui m'a conduite jusqu'à présent à travers la vallée de l'ombre de la mort ne m'abandonnera pas maintenant.
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