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Critique de Charmichael
"La vallée des roses" est un récit indépendant dans la série des Théodore Poussin. Les autres opus (14 à ce jour) forment une fresque (jusqu'au tome 6) puis une série de récits dans la veine des aventures d'Henry de Monfreid ou de Corto Maltese : Théodore Poussin se présente comme un jeune matelot adulte, sillonnant les mers d'Asie dans la période de l'entre deux-guerres, intervenant dans divers intrigues mêlant pirates, autorités locales corrompues, quête des origines en mer de Chine...
Cette bande dessinée Tome 7, par son humeur de pluie, sa texture de souvenir, son empreinte terrienne, sa saveur provinciale (qui évoque Marcel Proust et ses jeunes filles en fleurs), est tout-à-fait à part. Elle est une parenthèse en arrière, le temps d'un tome, pour découvrir le passé de son héros à la veille de la première Guerre Mondiale.
BD découverte à l'adolescence, relue une décennie plus tard, avec les mêmes attendrissements, les mêmes noeuds à la gorge.
Le lecteur ressentira le paradis perdu de ces petits détails touchants; du grenier plein de bricoles fécondes pour l'imagination des enfants ; de cette balançoire cassée ; du rire de la petite soeur; ou de la voisine qui faisait des confitures "tellement bonnes" avec ses mains sales.
On verra le petit d'homme dire au revoir à l'enfance, tandis que le père sur le départ le charge de responsabilités lourdes à porter. Mais que le fils assume façon moussaillon prêt au combat. La guerre de 14, chienne de guerre, emporte avec elle les rires des enfants, des parents, des grands-parents.
Un texte superbe pour des illustrations à la belle ligne claire, aux couleurs délavées comme un vieux linge. Un monde renaît de pages en pages, un monde en suspens, un monde au bord du gouffre - gouffre de l'innocence dissoute dans la barbarie des adultes.
On pense aux générations qui nous ont précédés, figées dans des photos souvenirs.
Les dernières pages sont parmi les plus émouvantes qu'il m'ait été donné de lire en bandes dessinées. Découverte par hasard, je souhaite à tous de la découvrir par hasard.
Cette bande dessinée Tome 7, par son humeur de pluie, sa texture de souvenir, son empreinte terrienne, sa saveur provinciale (qui évoque Marcel Proust et ses jeunes filles en fleurs), est tout-à-fait à part. Elle est une parenthèse en arrière, le temps d'un tome, pour découvrir le passé de son héros à la veille de la première Guerre Mondiale.
BD découverte à l'adolescence, relue une décennie plus tard, avec les mêmes attendrissements, les mêmes noeuds à la gorge.
Le lecteur ressentira le paradis perdu de ces petits détails touchants; du grenier plein de bricoles fécondes pour l'imagination des enfants ; de cette balançoire cassée ; du rire de la petite soeur; ou de la voisine qui faisait des confitures "tellement bonnes" avec ses mains sales.
On verra le petit d'homme dire au revoir à l'enfance, tandis que le père sur le départ le charge de responsabilités lourdes à porter. Mais que le fils assume façon moussaillon prêt au combat. La guerre de 14, chienne de guerre, emporte avec elle les rires des enfants, des parents, des grands-parents.
Un texte superbe pour des illustrations à la belle ligne claire, aux couleurs délavées comme un vieux linge. Un monde renaît de pages en pages, un monde en suspens, un monde au bord du gouffre - gouffre de l'innocence dissoute dans la barbarie des adultes.
On pense aux générations qui nous ont précédés, figées dans des photos souvenirs.
Les dernières pages sont parmi les plus émouvantes qu'il m'ait été donné de lire en bandes dessinées. Découverte par hasard, je souhaite à tous de la découvrir par hasard.
