Pour certains
le marais s’étend
à perte de vue,
pour d’autres
à perte de mémoire.
Si l'oiseau sédentaire
crée l'arbre,
nul oiseau jamais n'inventera
la cage.
Dans l'âtre au centre des eaux
où brûlent des feuillages de galaxies,
des sarments de nébuleuses,
les grenouilles ont des poses
de grillon.
Quand se tait
le silence
le marais à voix basse
le remplace.
La pluie,
le marais.
Lequel blesse
et noie l’autre?
Comme le poème
mille fois recommencé,
une seule fois écrit,
cent mille fois l’eau se sépare
pour ne délivrer
qu’un détail de l’eau.