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Critique de Sokleine


Tout d'abord, merci à Babelio et aux Editions l'Harmattan, de m'avoir envoyé ce livre dans le cadre de la Masse Critique de janvier 2021. C'est une très belle découverte.

On a beaucoup écrit sur la première guerre mondiale et sur les Poilus ; ce nouveau roman réaliste et touchant nous fait partager le quotidien d'un jeune soldat breton, insistant sur l'aspect psychologique et humain de la situation, sans pour autant négliger les atrocités des champs de bataille et la violence des combats.

Originaire de Quéménéven, un petit village du Finistère, Louis Glazec, dit P'tit Louis, est mal aimé. Il souhaiterait devenir brodeur, alors que dans sa famille, on est bûcheron de père en fils… Voilà un métier viril et utile ! Heureusement son frère ainé, Jean, possède ces qualités et pourra assurer la succession dans l'entreprise familiale.

Pour prouver à son père qu'il est un homme, lui aussi, P'tit Louis va s'engager dans l'armée. Il a vingt ans. Août 1914, déclaration de guerre, mobilisation générale et, dans un même élan patriotique, marche vers le front de la Belgique et du nord de la France. Baptême du feu, premiers assauts et la peur qui tenaille les ventres, et déjà des morts et des blessés qu'on évacue ou abandonne sur le terrain. C'est la brutale réalité de la guerre. Mais on se bat avec ferveur contre l'ennemi. On ne comprend pas toujours les itinéraires – l'impression de reculer… Toutefois en ce début de conflit, on fait confiance aux généraux. « Ils ont certainement un plan… Les copains ne peuvent pas être tombés pour rien. »

Yveline Legrand est originaire de la commune de Quéménéven, elle est historienne et docteur en archéologie. L'histoire des poilus de la Grande Guerre lui tient à coeur, elle leur a déjà consacré une exposition puis, dans un premier livre, a retracé les parcours de ceux de son village qui sont tombés pour la France et dont les noms figurent sur le monument aux morts.

Ici, dans ce beau roman historique inspiré de faits réels, elle nous fait entrer dans le quotidien des Poilus. le lecteur suit P'tit Louis durant ces quatre longues années de guerre, la der des Ders espérait-on… on partage avec lui ses peurs et ses souffrances, ses espoirs et ses doutes, ses blessures visibles et invisibles mais aussi l'amitié et la solidarité. Les soldats continuent de se battre, d'obéir, de marcher dans des conditions inhumaines avec 30 kg de barda sur le dos et de se déplacer comme des mécaniques. On les abreuve de vin et de gnôle, on les abrutit et on les réduit au rôle de pions. Les traumatismes sont tels que beaucoup ne s'en remettront jamais.
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