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Critique de visages


S'autorisant pour notre plus grand plaisir à prendre des libertés avec la réalité, Didier le Pêcheur dépeint dans ce roman,une formidable fresque des bas fonds de Paris dans les années 1900 . Trois personnages ayant réellement existés donnent vie à l'histoire : La belle Zélie ( Amélie Élie) célèbre prostituée incarnée par Simone Signoret au cinéma, Jules Lheros " le tombeur de Ravachol" et le commissaire Reynaud. Sur une vague d'anarchie et un souffle de Liberté , la question qui taraude tout au long du roman est celle de la possibilité d'échapper à sa condition sociale et plus particulièrement pour les femmes. " Finalement,ouvrier ou banquier, bourgeoise ou putain, on nous plaçait a la naissance dans une cage dont on nous empêchait de sortir,notre vie durant. Ne pas voir les autres,ni leur misère,ni leur chance,ni leur différence était le moyen le plus sûr de ne jamais se rebeller."
Zélie,bien qu'issue de la plus triste condition n'est pas la Cosette de V.Hugo. Elle aspire à une vie indépendante,libre et sans privation. Elle a Vite compris qu'il ne fallait compter que sur elle même et elle ne possède que son corps... Cela n'interdit pas d'aimer et son coup de foudre pour Milo,chef d'une bande d'Apaches ,apporte un regain de romantisme qui,sans faire l'impasse de la dure réalité du monde de la prostitution,renvoie l'image de l'amour à la Roméo et Juliette.
Ici la morale est revisitée ,les valeurs et lois Bourgeoises sont remises à leur juste place,celle du maintien des intérêts de classe et surtout de ceux des hommes. Tout voyous qu'ils soient,les Apaches attisent davantage l'admiration et le respect que la police et les journalistes, déjà " chien de garde" du pouvoir.
Ce roman m'a entraînée dans le grouillement du Paris populaire, m'a fait partager cette soif d'émancipation des femmes et renifler le goût de la liberté...quoi qu'il en coûte !
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