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Critique de Belykhalil


Merci beaucoup aux éditions Le Robert et à Babelio pour ce charmant partenariat.

Dès le premier coup d'oeil, le lecteur peut admirer la belle présentation de la collection à laquelle appartient cet ouvrage : dynamique et épurée, elle laisse libre le regard du lecteur qui ne s'attache pas à des détails inutiles.

Chaque lettre est précédée d'une rapide présentation de son auteur et du contexte dans lequel elle a été écrite. Didier Lett en profite pour glisser ça et là quelques éléments historiques et littéraires. L'ensemble est utile, car la plupart des lettres ne sont pas retranscrites dans leur intégralité et comme le lecteur n'a pas à faire à toute la correspondance, il est toujours agréable de savoir à quels sujets font référence les auteurs. Ainsi instruit sur leur vie et les moeurs de leur époque, on se sent plus sensible aux thèmes de leurs courriers.

J'ai été agréablement surprise du soin apporté au choix des correspondances. Didier Lett s'est, en effet, attaché à représenter le plus fidèlement possible les courriers des siècles passés en piochant dans toutes les époques, toutes les origines sociales et en s'efforçant de représenter les deux sexes. Une tâche difficile quand on sait que les femmes furent longtemps dépourvues du droit à l'éducation.

Cette sélection permet au lecteur de faire un agréable voyage à travers le temps qui met en exergue des émotions similaires et inchangées, celles de l'amour adelphique, qu'il soit de frère à frère ou de soeur à frère et vice versa, cet amour reste parmi les plus purs, car il est toujours désintéressé. C'est assez étonnant de constater que c'est peut-être le seul rapport familial qu'aucune évolution culturelle, sociétale ou morale n'ait vraiment changé.

Ce panel de courrier met aussi en avant une grande palette d'émotions qui m'ont fait passer de la tendresse aux larmes. Car, c'est au plus proche de l'intimité des gens que Didier Lett nous dépose, et le lecteur voyeur que nous sommes s'émerveille de la tendresse un peu rigide des premiers courriers (XIVe siècle) ou de la passion immorale de Lord Byron pour sa soeur Augusta, pour se heurter aux lettres déchirantes de soldats partagés entre le désir de raconter le front et d'épargner leurs proches.

J'ai été un peu plus surprise par les deux derniers choix de Didier Lett : la chanson de Maxime le Forestier au frère qu'il n'a jamais eu et une lettre de Thierry Séchand à son frère Renaud. Si je comprends la place que tient cette dernière et si je l'ai trouvé poignante, je suis moins convaincue par la chanson de le Forestier. Bizarrement, elle sonne un peu faux à mes oreilles, cette déclaration d'amour à quelqu'un qui n'a jamais existé, à cet idéal qu'il s'est forgé du frère.

La vérité se trouve dans les lettres précédentes et dans la dernière, elles démontrent cet amour presque lunatique, limite ambiguë qui lie pourtant toujours férocement les frères et les soeurs. Pour autant, je n'ai pas non plus besoin de poser le regard bien loin pour voir d'autres frères, d'autres soeurs, qui se traitent avec l'indifférence qu'on accorde aux étrangers...
Lien : http://wp.me/p1WAyz-gj
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