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Critique de Tandarica


Voici une double "embolisation" littéraire. Je vais surprendre bon nombre d'entre vous en disant que le nouveau Roman de Linda Lê est un livre optimiste ou plutôt plein d'espoir, un livre de la lumière qui rompt avec les ténèbres, mais leur reste reconnaissant, "tant" il plaide pour les ruptures qui libèrent. Une contre-emprise réussie "tant et si bien" que la magie de la fiction apaise l'inconsolée et inconsolante réalité des "doux dingues". Les écrits de Linda Lê ne sont pas à mettre entre toutes les mains, car ils sont souvent pétris de cette noirceur grave de la lucidité extraite de la substantifique moelle des abîmes intérieurs. Ils tétanisent et en cela revigorent plus d'une âme écorchée. Si l'on les dépose, une fois la lecture terminée, aux côtés des "amulettes" de la littérature du "désastre", ce n'est, en ce qui me concerne, jamais avec détachement. La force de ses pages me menotte à la littérature, et m'accuse avec justesse d'ignorer plus d'un(e) écrivain(e) ou artiste dont l'oeuvre se détache dans le paysage, pas toujours clair de nos quotidiens.
L. la narratrice, après avoir ressuscité les trois amoureuses clandestines dans un essai, fait nouvelle oeuvre de charité littéraire dans un autre livre, sorte d'enchâssement où elle évoque la figure de Roman, "[son] intention étant de l'amener [cet inadapté] progressivement à se détacher d'elle".
L. survit à une rupture d'anévrisme (j'ai lu dans une encyclopédie médicale que l'anévrisme serait toujours causé par un traumatisme) sans séquelles et parvient presque aussi miraculeusement à rompre avec de vieux démons et à se "lancer seule dans cette aventure" qu'est l'exploration de "l'autre face des choses".
Subsidiairement et par un subtil et attachant jeu de mise en abîme, Linda Lê écrit aussi, dans le but de les ressusciter (et de rompre pour leur compte), sur "les amours occultées de Taos Amrouche, Catherine Pozzi et Camille Claudel". Pour ceux qui douteraient de l'humour de Linda Lê, le chirurgien s'appelle docteur T.
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