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3.76/5 (sur 80 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Paris , le 13/07/1882
Mort(e) à : Paris , le 03/12/1934
Biographie :

Fille du docteur Samuel Pozzi - chirurgien, homme du monde et poète parnassien à ses heures -, Catherine Pozzi, née en 1882, a grandi dans le giron du Tout-Paris aristocratique et bourgeois de la fin du siècle dernier.

À vingt-cinq ans, elle épousa Édouard Bourdet, futur « auteur applaudi des Boulevards » ; très rapidement, le couple se déchira. Quelques années après la naissance, en 1909, de son fils Claude, elle devint tuberculeuse…

Elle apprit alors, avec la méthode et le désordre de qui sait son temps compté, l’histoire de la philosophie et des religions, les mathématiques, les sciences : elle passera son baccalauréat à trente-sept ans pendant la guerre, divorcera et rencontrera, en 1920, celui qui fut sa plus belle chance et son plus dur échec, son « très haut Amour » et son « Enfer », Paul Valéry.

Au terme de huit années d’une liaison presque secrète, mais terriblement exigeante, riche d’une réflexion commune et quotidienne, mais douloureuse et dévastatrice pour tous deux, Catherine Pozzi rompt avec le « Prince des Poètes » : elle perd ainsi son lien le plus puissant avec le Paris des Salons et avec le Paris de la politique, du journalisme et des lettres.

Désormais, c’est une solitude noire et fiévreuse, traversée de quelques amitiés amèrement fidèles : Julien Benda, Jean Paulhan, Pierre Jean Jouve, Jean Guéhenno… Désormais, c’est la maladie qui accentue ses ravages, exténuant à coups de morphine, de laudanum, le corps frêle et les nerfs à vif. Elle meurt en 1934.

Catherine Pozzi est l’auteur d’une nouvelle autobiographique anonyme, Agnès ( La NRF, 1927 ), que l’on attribua parfois à Paul Valéry, et de six Poèmes ( Mesures, 1935 ) que l’on compara à ceux de Louise Labé.

Elle travailla également à un essai philosophique, Peau d'Ame ( Corrêa,1935 ), resté inachevé. De 1913 à sa mort, elle tint son Journal : une quarantaine de cahiers écrits avec une intransigeance, une intelligence et une difficulté d’être absolues.

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Source : www.arlindo-correia.com
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Citations et extraits (41) Voir plus Ajouter une citation
Ave
Très haut amour, s'il se peut que je meure
Sans avoir su d'où je vous possédais,
En quel soleil était votre demeure
En quel passé votre temps, en quelle heure
Je vous aimais,

Très haut amour qui passez la mémoire,
Feu sans foyer dont j'ai fait tout mon jour,
En quel destin vous traciez mon histoire,
En quel sommeil se voyait votre gloire,
Ô mon séjour...

Quand je serai pour moi-même perdue
Et divisée à l'abîme infini,
Infiniment, quand je serai rompue,
Quand le présent dont je suis revêtue
Aura trahi,

Par l'univers en mille corps brisée,
De mille instants non rassemblés encor,
De cendre aux cieux jusqu'au néant vannée,
Vous referez pour une étrange année
Un seul trésor

Vous referez mon nom et mon image
De mille corps emportés par le jour,
Vive unité sans nom et sans visage,
Coeur de l'esprit, ô centre du mirage
Très haut amour.

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Dans un monde au futur du temps où j'ai la vie
Qui ne s'est pas formé dans le ciel d'aujourd'hui,
Au plus nouvel espace où le vouloir dévie
Au plus nouveau moment de l'astre que je fuis
Tu vivras, ma splendeur, mon malheur, ma survie
​​​​​​​Mon plus extrême coeur fait du sang que je suis,
Mon souffle, mon toucher, mon regard, mon envie,
Mon plus terrestre bien, perdu pour l'infini.

"Nova", extrait
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SCOPOLAMINE

Le vin qui coule dans ma veine
A noyé mon coeur et l'entraîne
Et je naviguerai le ciel
A bord d'un coeur sans capitaine
Où l'oubli fond comme du miel.

Mon coeur est un astre apparu
Qui nage au divin nonpareil.
Dérive, étrange devenu !
O voyage vers le Soleil -
Un son nouvel et continu
Est la trame de ton sommeil.

Mon coeur a quitté mon histoire
Adieu Forme je ne sens plus
Je suis sauvé je suis perdu
Je me cherche dans l'inconnu
Un nom libre de la mémoire.
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NYX

O vous mes nuits, ô noires attendues
O pays fier, ô secrets obstinés
O longs regards, ô foudroyantes nues
O vol permis outre les cieux fermés.

O grand désir, ô surprise épandue
O beau parcours de l'esprit enchanté
O pire mal, ô grâce descendue
O porte ouverte où nul n'avait passé

Je ne sais pas pourquoi je meurs et noie
Avant d'entrer à l'éternel séjour.
Je ne sais pas de qui je suis la proie.
Je ne sais pas de qui je suis l'amour.
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Mon cœur a quitté mon histoire
Adieu Forme je ne sens plus
Je suis sauvé je suis perdu
Je me cherche dans l'inconnu
Un nom libre de la mémoire.
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AVE
«  Très haut amour , s’il se peut que je meure
Sans avoir su d’où je vous possédais,
En quel soleil était votre demeure
En quel passé votre temps , en quelle heure
Je vous aimais .

Très haut amour qui passez la mémoire ,
Feu sans foyer dont j’ai fait tout mon jour ,
En quel destin vous traciez mon histoire ,
En quel sommeil se voyait votre gloire ,
Ô mon séjour....

Vous referez mon nom et mon image
De mille corps emportés par le jour ,
Vive unité sans nom et sans visage ,
Cœur de l’esprit , ô centre du mirage
Très haut amour » ...
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POÈMES RETROUVÉS


   Infusoire, infusoire,
Viens te poser sur ma main.
  Tu me diras le chemin
     De la gloire.
  Sous le soleil illusoire
  Du havre laboratoire,
  Ha, dirige ta nageoire
Vers mon transparent destin.
 Sois mon serin, mon carlin,
  Mon béguin enfin bénin
  Sois ma dernière victoire
       Infusoire !

p.78
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RÉPONSE DE MAME AU SONNET D'ALBERT P.
SOUHAITANT LA STE FÉLICITÉ.


« C'est vrai, mon cher ami, la vieillesse est venue,
Et l'enfant qui riait et dansait, en chantant
Les jolis mots patois de la ronde connue,
Est aujourd'hui l'aïeule au sourire apaisant.

Où mes quinze ans dorés ? Ma joie insouciante ?
Le bonheur d'être belle et d'ignorer le mal ?
Où les printemps naïfs, — quand vous disiez : " charmante !... " —
Où le Peyrou d'alors au parfum provençal ? …

Tout cela est bien mort, mon ami, et je rêve
Au rêve de la vie et de sa douceur brève
Qui charme seulement pour mieux faire souffrir…

— Mais je sens sur ma main une main très petite,
Une voix me dit : " Mame, amuse bébé, vite ! "
Et deux yeux purs d'enfant m'éclairent l'avenir ».
                   (Ms. inédit, hiver 1898-1899)

p.85-86

  Ce sonnet fut sans doute écrit à la demande de la grand-mère de Catherine ( « Mame »). Agée de quinze ans, Catherine emprunte la voix de sa grand-mère pour remercier Albert P. de ses vœux le jour de sa fête. Le bébé dont il est question est Jacques Pozzi, « la voix », celle de Catherine elle-même.
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Mercredi 2 mars 1898 : en écrivant ces pages, je ne voudrais pour rien au monde qu’elles fussent profanées par un regard indifférent, mais je voudrais qu’elles restent. Qu’elles restent, non pas comme un exemple de style - oh loin de moi cette idée ! je ne travaille pas ces lignes ; j’écris sans chercher ce qui me vient du cœur - mais comme un intéressant document psychologique sur ce que pouvait être l’état d’âme d’une petite fille, qui écrirait sincèrement, par cela même qu’elle écrirait pour elle, et qui dirait simplement tout ce qu’elle ressent, tout ce qu’elle souffre ou tout ce qu’elle pense. Je voudrais que ces livres restent, parce que je veux qu’on connaisse mieux les enfants - on ne les connaît pas : la plupart voient en eux de petits êtres frivoles incapables de penser - je veux dire aux indifférents combien un enfant peut souffrir, combien une jeune fille peut être seule.
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VALE


La grande amour que vous m'aviez donnée
Le vent des jours a rompu ses rayons —
Où fut la flamme, où fut la destinée
Où nous étions, où par la main serrée
Nous nous tenions

Notre soleil, dont l'ardeur fut pensée
L'orbe pour nous de l'être sans second
Le second ciel d'une âme divisée
Le double exil où le double se fond

Son lieu pour vous apparaît cendre et crainte,
Vos yeux vers lui ne l'ont pas reconnu
L'astre enchanté qui portait hors d'atteinte
L'extrême instant de notre seule étreinte
Vers l'inconnu.

Mais le futur dont vous attendez vivre
Est moins présent que le bien disparu.
Toute vendange à la fin qu'il vous livre
Vous la boirez sans pouvoir être qu'ivre
Du vin perdu…

p.25-26

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