AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de brusc


La première fois que j'ai lu Hervé le Tellier, ce fut une franche partie de plaisir. Avec en mains les Joconde jusqu'à 100, ou sur votre indulgence… je me tortillais littéralement de rire sur la banquette du métro, alors que précisément ce jour-là (cela se lit très vite) toutes les tuiles du monde s'étaient abattues sur moi. La force de cette expérience, son caractère exceptionnel et paradoxal m'ont fait me jeter sur son avant-dernier roman paru en 2009, d'autant que son titre "Assez parlé d'amour" me garantissait de jouir encore de l'humour et de la finesse de ce membre éminent de l'Oulipo. Patatra, la déception fut à la mesure de l'enthousiasme précédent. Non pas parce que ce livre n'est pas drôle - Hervé le Tellier a le droit d'écrire autre chose que des oulipettes à la Joconde et on n'est pas obligé de rire tout le temps même intelligemment... - mais plutôt que ces deux histoires d'amour croisées sont d'un profond ennui. Hervé le Tellier devait d'ailleurs s'en douter car il commence son livre par cette drôle de phrase : ''La planète connut cette année-là son automne le plus chaud depuis cinq siècles. Mais de la clémence providentielle du climat qui joua peut-être son rôle, il ne sera plus question. Ce récit couvre l'espace de trois mois et même un peu plus. Que celle - ou celui - qui ne veut pas - ou plus - entendre parler d'amour repose ce livre.'' Je n'ai pas reposé le livre tout de suite - je ne réponds pas si facilement aux injonctions - mais n'ai pu, malgré toute ma bonne volonté et l'élégance de l'écriture, m'intéresser aux ces pauvres personnages ridicules et caricaturaux, si étroitement localisés dans l'espace, le social, le psychologique. Avec le temps, j'avais évidemment un peu oublié toute cette histoire, avais mis un peu au placard son auteur… Mais lorsque j'ai vu sur les tables de ma librairie le cru 2011 de HLT, je me suis dit qu'il était trop bête de rester sur cette impression désagréable, que l'auteur devait avoir une nouvelle chance de me séduire. Et voilà, pari réussi. Electrico W - les titres des livres de HLT sont à eux-seuls des romans-, a tenu toutes ses promesses. Les ambiances, les lieux, les personnages (les femmes malgré tout me semblent encore un peu stéréotypées...) avaient quelque chose cette fois-ci à me raconter de l'amour, sûrement, de la ville de Lisbonne, c'est sûr, des hommes, peut-être, de l'Histoire, des souvenirs et ce qu' ils nous obligent à vivre. Allez-y, c'est un bon livre.

Commenter  J’apprécie          50



Ont apprécié cette critique (3)voir plus




{* *}