Pour épargner la peur du nouveau-né, il n’est que de lui donner, constamment, des points de repère.
Et de lui dévoiler le monde, son nouveau royaume, qu’avec une infinie lenteur, d’infinies précautions.
Combien différente, combien douce l’entrée dans la vie si le cordon est respecté.
A aucun moment le cerveau n’est privé d’oxygène. Il en reçoit, au contraire, de deux côtés.
Que de chemin nous avons fait !
Nous sommes sortis des eaux, nous avons pris pied sur terre.
Le sombre domaine du poisson, de l’horizontalité, nous l’avons quitté.
La terre nous porte.
Elle nous porte, oui, mais aussi elle nous tient.
Comme nous sommes lourds !
Il faut ramper.
Le ciel est là, pourtant,
De lui la lumière nous vient, c’est elle qui nous appelait.
C’est d’elle que nous tenons la vie.
C’est elle qui nous force à nous dresser vers lui.
Cette route longue, longue…
qui mène du minéral à l’homme,
c’est celle que refait tout enfant en naissant.