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Citations sur Sagesse d'un pauvre (16)

— Sais tu, frère, ce qu'est la pureté du cœur ?
— C'est ne pas avoir de faute à se reprocher, répondit Léon sans hésiter.
— Alors, je comprends ta tristesse, dit François. Car on a toujours quelque chose à se reprocher.
— Oui, dit Léon, et cela précisément me fait désespérer d'arriver un jour à la pureté du cœur.
— Ah ! frère Léon, crois moi, repartit François, ne te préoccupe pas tant de la pureté de ton âme. Tourne ton regard vers Dieu. Admire le. Réjouis toi de ce qu’il est, lui, toute sainteté. Rends lui grâces à cause de lui même. C'est celà même, petit frère, avoir le cœur pur.
Et quand tu es ainsi tourné vers Dieu, ne fais surtout aucun retour sur toi même. Ne te demande pas où tu en es avec Dieu. La tristesse de ne pas être parfait et de se découvrir pécheur, est encore un sentiment humain, trop humain. Il faut élever ton regard plus haut, beaucoup plus haut. Il y a Dieu, I'immensité de Dieu et son inaltérable splendeur. Le cœur pur est celui qui ne cesse d'adorer le Seigneur vivant et vrai. Il prend un intérêt profond à la vie même de Dieu et i1 est capable, au milieu de toutes ses misères, de vibrer à l'éternelle innocence et à I’éternelle joie de Dieu.
Un tel cœur est à la fois dépouillé et comblé. Il lui suffit que Dieu soit Dieu. En cela même, il trouve toute sa paix, tout son plaisir. Et Dieu lui même est alors toute sa sainteté.
— Dieu, cependant, réclame notre effort et notre fidélité, fit observer Léon.
— Oui, sans doute, répondit François. Mais la sainteté n’est pas un accomplissement de soi ni une plénitude que l'on se donne. Elle est d'abord un vide que l'on se découvre et que l'on accepte, et que Dieu vient remplir dans la mesure où l'on s'ouvre à sa plénitude.
Notre néant, vois tu, s'il est accepté, devient l'espace libre où Dieu peut encore créer. Le Seigneur ne laisse ravir sa gloire par personne. Il est le Seigneur, l'Unique, le Saint. Mais il prend le pauvre par la main, il le tire de sa boue et le fait asseoir parmi les princes de son peuple afin qu'il voie sa gloire. Dieu devient alors l'azur de son âme.
Contempler la gloire de Dieu, frère Léon, découvrir que Dieu est Dieu, éternellement Dieu, au delà de ce que nous sommes ou pouvons être, se réjouir à plein de ce qu'il est, s'extasier devant son éternelle jeunesse et lui rendre grâces à cause de lui même, à cause de son indéfectible miséricorde, telle est l'exigence la plus profonde de cet amour que l'esprit du Seigneur ne cesse de répandre en nos cœurs. C'est cela avoir le cœur pur.
Mais cette pureté ne s'obtient pas à la force des poignets et en se tendant.
— Comment faire ? demanda Léon.
— Il faut simplement ne rien garder de soi même. Tout balayer. Même ce sentiment aigu de notre détresse. Faire place nette. Accepter d'être pauvre. Renoncer à tout ce qui est pesant, même au poids de nos fautes. Ne plus voir que la gloire du Seigneur et s'en laisser irradier. Dieu est, cela suffit. Le cœur devient alors léger. Il ne se sent plus lui même, comme l’alouette enivrée d'espace et d'azur. Il a abandonné tout souci, toute inquiétude. Son désir de perfection s'est changé en un simple et pur vouloir de Dieu.
Léon écoutait gravement, tout en marchant devant son Père. Mais, à mesure qu'il avançait, il sentait son cœur devenir léger, et une grande paix l’envahir.
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Le Seigneur nous a envoyés évangéliser les hommes. Mais as-tu déjà réfléchi à ce
que c’est qu’évangéliser les hommes ? Evangéliser un homme, vois-tu, c’est lui
dire : Toi aussi, tu es aimé de Dieu dans le Seigneur Jésus. Et pas seulement le lui
dire, mais le penser réellement. Et pas seulement le penser, mais se comporter
avec cet homme de telle manière qu’il sente et découvre qu’il y a en lui quelque
chose de sauvé, quelque chose de plus grand et de plus noble que ce qu’il pensait,
et qu’il s’éveille ainsi à une nouvelle conscience de soi.
C’est cela, lui annoncer la Bonne Nouvelle.
Tu ne peux le faire qu’en lui offrant ton amitié. Une amitié réelle, désintéressée,
sans condescendance, faite de confiance et d’estime profondes.
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Ils traversèrent une clairière.A l'orée du bois,une harde de cerfs qui gitait là se leva.Immobiles,la tete dressée,les betes regardèrent passer cet homme libre qui chantait.Elles ne paraissaient nullement effrayées.(...)Oui,c'était bien vrai que ce soir la foret attendait quelqu'un. Tous ces arbres et ces animaux et toutes ces étoiles aussi attendaient le passage de l'homme fraternel.Il y avait sans doute longtemps que la nature attendait ainsi.Depuis des millénaires peut-etre.Mais ce soir,par un mystérieux instinct,elle savait qu'il devait venir.Et voilà qu'il était là au milieu d'elle et qu'il la délivrait de son chant.
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Le mot le plus terrible qui ait été prononcé contre notre temps est peut etre celui-ci:"nous avons perdu la naiveté" En perdant cette "naiveté",l'homme a aussi perdu le secret du bonheur.Toutes ses sciences et ses techniques le laissent inquiet et seul.Seul devant la mort;Seul devant ses infidélités et celles des autres,au milieu du grand troupeau humain.
Seul aux prises avec ses démons qui ne l'ont pas déserté.A certaines heures de lucidité,l'homme comprend que rien,absolument rien ne pourra lui rendre une joyeuse et profonde confiance dans la vie,à moins d' un recours à une source qui soit en meme temps un retour à l'esprit d'enfance.
Sur ce chemin qui conduit à l'esprit d'enfance,un homme aussi simple et aussi pacifié que Saint François d'Assise a quelque chose à nous dire.Ce saint du Moyen-Age nous est étonnamment proche.
Ah!nous ne le sentons que trop,il ne peut y avoir de sagesse pour nous qui sommes si riches de science sans un retour à la pure simplicité.
Mais qui donc,mieux que le Pauvre d'Assise,peut nous apprendre ce qu'est la pure simplicité?
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- C'est vrai ; nous n'avons pas le droit de demeurer indifférents devant le mal et la faute, reprit François. Mais nous ne devons pas non plus nous irriter ni nous troubler. Notre trouble et notre irritation ne peuvent que gêner la charité en nous-même et dans les autres. Il nous faut apprendre à voir le mal et la faute comme Dieu les voit. Cela précisément est difficile. Car, là où nous voyons naturellement une faute à condamner et à punir, Dieu, lui, voit tout d'abord une détresse à secourir. Le Tout-Puissant est aussi le plus doux des êtres, le plus patient. En Dieu, il n'y a pas la moindre trace de ressentiment. Quand sa créature se révolte contre lui et l'offense, elle reste toujours à ses yeux sa créature. Il pourrait la détruire, bien sûre. Mais quel plaisir Dieu peut-il trouver à détruire ce qu'il a fait avec tant d'amour? Tout ce qu'il a créé a des racines si profondes en lui. Il est le plus désarmé de tous les être en face de ses créatures. Comme une mère devant son enfant. Là est le secret de cette patience énorme qui parfois nous scandalise.
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Nous voulons toujours ajouter une coudée à notre taille, d'une manière ou d'une autre. Tel est le but de la plupart de nos actions. Même lorsque nous pensons travailler pour le Royaume de Dieu, c'est encore cela que nous recherchons bien souvent. Jusqu'au jour où, nous heurtant à l'échec, à un échec profond, il ne nous reste que cette seule réalité démesurée : Dieu est. Nous découvrons alors qu'il n'y a de tout-puissant que lui, et qu'il est le seul saint et le seul bon. L'homme qui accepte cette réalité et qui s'en réjouit à fond à trouver la paix. Dieu est, et c'est assez.
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Si l'un deux me faisait une remarque ou simplement exprimait un désir, j'en étais troublé et irrité. Je ne disais rien, mais je bouillais intérieurement. Après coup, je me calmais et me reprenais. Je m'humiliais un peu plus. Toujours par devoir.

Ainsi, je faisais tout par devoir. Je croyais que c'était cela, la vie religieuse. Mais ce n'était qu'un habit mal taillé dans lequel je m'efforçais d'entrer, sans pouvoir y demeurer. Dès que je le pouvais, je m'en libérais. Ma vie, ma vraie vie, était ailleurs. Elle était là où je me retrouvais moi-même. Chaque jour en effet, je n'avais qu'une hâte, c'était d'en avoir fini avec ces vils emplois pour me réfugier dans la solitude. [...]

Mais on s'use à ce régime. C'est fou comme on peut se tendre. Tout ce que je faisais par devoir, je le faisais sans cœur, comme un forçat qui traine son boulet. Je perdais l'appétit et le sommeil. Je commençais la journée, fatigué. [...] Je finis par être en révolte intérieure contre tout le monde.
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Il [le Seigneur] m'a fait voir que la plus haute activité de l'homme et sa maturité ne consistent pas dans la poursuite d'une idée, si élevée et si sainte soit-elle, mais dans l'acceptation humble et joyeuse de ce qui est, de tout ce qui est.
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Il n'est pas nécessaire, comme vous le voyez, de rêver à de grandes choses. Il faut toujours revenir à la simplicité de l'Evangile. Et surtout prendre au sérieux cette simplicité.
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La sainteté n'est pas un accomplissement de soi, ni une plénitude que l'on se donne. Elle est d'abord un vide que l'on accepte et que Dieu vient remplir dans la mesure où l'on s'ouvre à sa plénitude.
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