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Citations sur Histoire naturelle des Oiseaux (2)

{N. B. : Voici un petit exemple de ce que NE doit PAS être un scientifique digne de ce nom, aujourd'hui comme hier et même à l'époque de Buffon ; c'est-à-dire émettre des jugements spéculatifs ou subjectifs et en tirer des conclusions définitives quant aux aptitudes supposées sans jamais avoir vu évoluer un individu dans son milieu naturel. En d'autres termes, quand il s'agit d'humains, on appelle cela juger au faciès. Cela témoigne d'importants préjugés, d'un usage important de syllogismes et de méthodes d'investigation dignes des pseudo-sciences. Les quasi contemporains de Buffon que sont Lamarck et Cuvier le surclassent très nettement sur le plan de la rigueur et de la posture scientifique adoptée.}

Ce qu'on peut appeler physionomie dans tous les êtres vivants, dépend de l'aspect que leur tête présente lorsqu'on les regarde de face. Ce qu'on désigne par les noms de forme, de figure, de taille, etc. se rapporte à l'aspect du corps et des membres. Dans les oiseaux, si l'on recherche cette physionomie, on s'apercevra aisément que tous ceux qui, relativement à la grosseur de leur corps, ont une tête légère avec un bec court et fin, ont en même temps la physionomie fine, agréable et presque spirituelle ; tandis que ceux au contraire qui, comme les barbus, ont une grosse tête, ou qui, comme les toucans, ont un bec aussi gros que la tête, se présentent avec un air stupide, rarement démenti par leurs habitudes naturelles. Mais il y a plus, ces grosses têtes et ces becs énormes, dont la longueur excède quelquefois celle du corps entier de l'oiseau, sont des parties si disproportionnées et des exubérances de nature si marquées, qu'on peut les regarder comme des monstruosités d'espèce qui ne diffèrent des monstruosités individuelles qu'en ce qu'elles se perpétuent sans altération ; en sorte qu'on est obligé de les admettre aussi nécessairement que toutes les autres formes des corps, et de les compter parmi les caractères spécifiques des êtres auxquels ces mêmes parties difformes appartiennent. Si quelqu'un voyait un toucan pour la première fois, il prendrait sa tête et son bec, vus de face, pour un de ces masques à long nez dont on épouvante les enfants ; mais considérant ensuite sérieusement la structure et l'usage de cette production démesurée, il ne pourra s'empêcher d'être étonné que la Nature ait fait la dépense d'un bec aussi prodigieux pour un oiseau de médiocre grandeur, et l'étonnement augmentera en reconnaissant que ce bec mince et faible, loin de servir ne fait que nuire à l'oiseau qui ne peut en effet rien saisir, rien entamer, rien diviser.

Les Toucans.
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De tous les êtres animés, voici le plus élégant pour la forme, et le plus brillant pour les couleurs. Les pierres et les métaux polis par notre art, ne sont pas comparables à ce bijou de la Nature ; elle l’a placé dans l’ordre des oiseaux, au dernier degré de l’échelle de grandeur, maxime miranda in minimis ; son chef-d’œuvre est le petit oiseau-mouche ; elle l’a comblé de tous les dons qu’elle n’a fait que partager aux autres oiseaux, légèreté, rapidité, prestesse, grâce et riche parure, tout appartient à ce petit favori. L’émeraude, le rubis, la topaze brillent sur ses habits, il ne les souille jamais de la poussière de la terre, et dans sa vie toute aërienne on le voit à peine toucher le gazon par instans; il est toujours en l’air, volant de fleurs en fleurs ; il a leur fraîcheur comme il a leur éclat : il vit de leur nectar et n’habite que les climats où sans cesse elles se renouvellent.
C’est dans les contrées les plus chaudes du nouveau monde que se trouvent toutes les espèces d’oiseaux‑mouches ; elles sont assez nombreuses et paroissent confinées entre les deux tropiques, car ceux qui s’avancent en été dans les zones tempérées n’y font qu’un court séjour ; ils semblent suivre le soleil, s’avancer, se retirer avec lui, et voler sur l’aile des zéphirs à la suite d’un printemps éternel.
Rien n'égale la vivacité de ces petits oiseaux, si ce n'est leur courage, ou plutôt leur audace.On les voit poursuivre avec furie des oiseaux vingt fois plus gros qu'eux, s'attacher à leur corps, et, se laissant emporter parleur vol, les becqueter à coups redoublés jusqu'à ce qu'ils aient assouvi leur petite colère.Quelquefois même ils se livrent à de très vifs combats; l'impatience paraît être leur âme ; s'ils s'approchent d'une fleur et qu'ils la trouvent fanée, ils lui arrachent les pétales avec une précipitation qui marque leur dépit.Ils n'ont point d'autre voix qu'un petit cri, scep, screp, fréquent et répété ; ils le font entendre dans les bois dès l'aurore, jusqu'à ce qu'aux premiers rayons du soleil tous prennent l' essor et se dispersent dans les campagnes.
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