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Critique de Nat_85


Je remercie Pascale Lécosse pour l'envoi de son roman.
Pascale Lécosse publie son premier roman » Mademoiselle, à la folie ! « aux éditions De La Martinière en 2017. Une histoire douce-amère, dans laquelle se mêlent rires et larmes, dans une écriture délicate et élégante.
Catherine Delcour est une grande comédienne de théâtre, talentueuse et admirée. A l'approche de la cinquantaine, elle ne doit son succès qu'à son travail et sa ténacité.
p. 7 : » Je ne crois pas au destin, ce que je veux, je le prends. J'ai depuis toujours le goût de l'effort, du travail, sans lesquels le talent ne suffit pas. «
Son assistante et amie dévouée, Mina, constate progressivement des troubles de la mémoire chez Catherine. En vivant à ses côtés pour des raisons pratiques, elle s'aperçoit d'une dégradation manifeste de son état. Mais le tandem de ces deux femmes fonctionne comme un vieux couple. Leur complicité est à la fois drôle et touchante.
p. 21 : » Je m'appelle Mina Flamand. Il y a dix-huit ans, j'ai laissé ma vie pour accompagner Catherine. Notre attachement repose principalement sur le respect et sur l'admiration. […] Après toutes ces années passées ensemble, je sais que notre collaboration comme notre amitié soit une évidence. «
Jean, l'amant épisodique de Catherine depuis quinze ans, fait des apparitions entre son poste au Ministère de la Culture et sa vie auprès de sa femme. Mais Catherine accepte cette situation. Même si un drame dans sa vie de femme a provoqué chez elle une fragilité, que seule Mina a su comprendre, soutenir et accompagner. Mina n'apprécie pas la double vie menée par cet homme, et ne se prive pas de lui faire savoir.
p. 60 : » En quoi pourrions-nous être comparables ? En rien, je pense. Il exhibe Catherine comme un trophée quand je la protège des regards envieux. Il s'étonne de ses troubles, quand je m'en inquiète. Il l'applaudit aux premières quand je l'encourage aux répétitions. Il est là-bas quand elle est ici, il est ses nuits blanches, je suis ses nuits d'encre. «
Mais ils ne sont pas les seuls à prendre conscience des soucis de santé de Catherine. Dans des moments de lucidité, elle sent que quelque chose se dérègle en elle, qu'elle en perd le contrôle.
p. 13 : » Je ressens quelque chose d'inhabituel encombrer mon esprit et s'acharner à me diminuer. «
Mina l'emmène consulter le professeur Zweibaum, un neurologue réputé. le diagnostic est sans appel. La maladie a pris possession de la mémoire de Catherine, la privant petit à petit de son autonomie et de sa grandeur.
p. 50 : » Aurais-je la force de bouter cet ennemi sournois qui envahit mon intelligence pour s'emparer de ma liberté ? Ce que j'aimais faire, je ne m'en souviens pas ; ce que l'on attend de moi, je n'en ai pas la moindre idée. «
Entièrement dévouée à son amie, Mina assiste, impuissante à l'évolution de la maladie.
p. 80 : » Si je le pouvais, je retiendrais pour elle le temps qui file et je l'enfermerais avant qu'il ne nous détruise. Je lui donnerais mes souvenirs en remplacement des siens. Mais la vérité, c'est que je ne peux rien, rien du tout. «
C'est une histoire d'amitié bouleversante, à double narration, où les voix de Catherine et de Mina se mêlent au gré de cette maladie, dévastatrice. Cet amour inconditionnel est la force de l'une comme de l'autre.
p. 13 : » Je parle, elle écoute, je cherche, elle trouve, nous sommes une paire, un tout. «
Si l'une a su s'effacer pour porter l'autre dans une grande carrière, elles ont l'une pour l'autre un respect total. Catherine semble sensible à l'extrême dévouement de Mina, et c'est là toute la clé de ce roman. Cette relation est magnifique. Les dialogues m'ont fait rire autant que pleurer. Ce roman est une belle découverte.
Lien : https://missbook85.wordpress..
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