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Citations sur Rosie ou Le goût du cidre (8)

... Mère avait les doigts verts. Elle était capable de faire pousser les fleurs n?importe où, à n?importe quelle saison, et elles avaient l?air de vivre plus longtemps pour lui faire plaisir. Elles les plantait n?importe comment, avec un amour bourru, mais ses mains semblaient si bien comprendre leurs besoins qu?elles se tournaient vers un autre soleil. Elle pouvait arracher une racine desséchée dans un champ où une haie et la planter dans le jardin pour lui donner un coup de fouet - et presque aussitôt la plante fleurissait.
Notre bout de jardin en terrasse était le chef-d??uvre de Mère. Elle y travaillait avec obstination sans aucun plan. Elle ne contrôla ni ne nettoya jamais ce lopin, se contentant de chérir avec impartialité tout ce qui poussait là sans l?effet des rayons du soleil. Elle ne forçait rien, ne greffait, n?alignait rien. Elle accueillait les graines errantes, laissait chacune lever la tête et n?était l?ennemi que de quelques rares mauvaises herbes. Et c?est pourquoi le jardin était une jungle exubérante qui ne laissait pas un pouce de terrain à découvert. Le seringa montait en chandelle, le cytise pendait, les roses blanches étouffaient le pommier, les groseilles en fleur (
qui sentaient l?urine de renard) s?étalaient tout le long du sentier. Un tel chaos de floraisons abasourdissait les abeilles et stupéfiait les oiseaux. Pomme de terre et choux poussaient au hasard au milieu des digitales, des pensées et des ?illets. Souvent une espèce colonisait entièrement le jardin - une année les myosotis, les roses trémières la suivante, puis se formait un tapis de coquelicots des moissons. Quelle que fût la plante on la laissait pousser; et Mère rampait au milieu de la forêt vierge, s?arrêtant pour tapoter la tête d?une fleur sur le déclin, aussi gracieuse, aimable, curieuse et indulgente qu?une reine dans un orphelinat.
L?exubérance du dehors se prolongeait dans la cuisine toujours envahie de bouquets...

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Our village school was poor and crowded, (...) We learnt nothing abstract or tenuous there - just simple patterns of facts and letters, portable tricks of calculation, no more than we needed to measure a shed, write out a bill, read a swine-disease warning (...) "Twice-two-are-four. One-God-is-Love. One-Lord-is-King. One-King-is-George. One-George-is-Fifth..." (...) we didn't hear what we said; yet neither did we ever forget it.
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Je ne fus jamais rappelé dans le lit de ma mère. Ce fut la première trahison, la première dose de dureté que confère l'âge, la première leçon de l'impitoyable et doux refus des femmes.
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Sad Phyllis, lit by a summer night, her tangled hair aglow, quietly sitting beside our beds, hands folded, eyes far away, singing and singing of 'Happy Eden' alone with her care over us-how often to this did I drop into sleep, feel the warmth of its tide engulf me, steered by her young hoarse hymming voice and tuneless reveries...
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The girls got tea and talked about it. And I was sure it was the end of the world. All my life was the war, and the war was the world. Now the war was over. So the end of the world was come. It made no other sense to me.
(p.21)
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First names

Peace was here; but I could tell no difference. Our Mother returned from far away with excited tales of its madness, of how strangers had stopped and kissed each other in the streets and climbed statues shouting its name. But what was peace anyway? Food tasted the same, pump water was as cold, the house neither fell nor grew larger. Winter came in with a dark, hungry sadness, and the village filled up with unknown men who stood around in their braces and khaki pants, smoking short pipes, scratching their arms, and gazing in silence at the gardens.
(p.25)
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Enfant, je me vantais de la rare distinction d'avoir été baptisé deux fois. Le second baptême qui eut lieu à l'église, fut une affaire plutôt mouvementée. J'avais trois ans et, me moquant du pasteur, je m'aspergeai d'eau bénite à qui mieux mieux. La première onction fut beaucoup plus solennelle et eut lieu après ma naissance. Frêle petit tas sans vie, j'étais entré dans ce monde en silence, comme saisi par le doute.
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En pleurnichant, nous nous précipitions sur les balais, puis nous sortions en courant pour affronter la tempête. Le caniveau était déjà boucé et le cour pleine d'eau. Le bruit de la pluie noyait nos cris et nos pleurs, il n'y avait rien d'autre à faire qu'à balayer.
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