En définitive, nous sommes tous déformés. Défigurés par les épreuves de la vie. Mais différemment.
Le dessin, mon unique passion, m’offrait l’opportunité de m’évader de mon quotidien terne…
… Ses mots d’aujourd’hui arrivèrent à passer à travers ma méfiance en béton grâce à sa magie. Le trou était infime, mais bien présent. Cette ouverture, pas plus épaisse qu’un point noir sur une feuille blanche, laissa s’infiltrer de l’espoir quant à sa sincérité.
Chaque personne sur cette putain de terre a le droit d’exister.
-Tu es sexy dans ta maladresse, Poppy.
Des monstres venaient bien peupler mes rêves. Ils me terrifiaient en ravivant mes souvenirs enfouis. Parfois avec exactitude. D’autres fois en modifiant le scénario initial. Et ces films provenaient tout droit de la vidéothèque de ma vie.
Vis. Apprends, tombe et relève-toi. Mais ne t’enchaîne pas à quelqu’un qui pourrait te détruire. Ne me donne pas le pouvoir de le faire. Sous son regard suppliant, je hoquetai en m’accrochant à ses poignets.
— C’est ce-ce que je fais. Ad-adieu Tae-Tae-Min.
Puisant dans mes dernières forces, je délivrai mon visage et sortis de la voiture comme si j’avais été poursuivie par un tueur en série.
— Je suis gourmand, Poppy. Je veux autant apprendre à connaître l’artiste en toi que la femme. Je veux savoir reconnaître ton travail juste en l’apercevant et je ne veux plus qu’aucune veine sur ton corps n’ait de secret pour moi. Tu me captives.
Tu es comme une toile vide de toutes couleurs. Je suis excité à l’idée de te colorier. D’être le premier à le faire.