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Critique de Fleitour


Cher Michel,

Comme tu peux l'imaginer, j'ai acheté ton livre Scènes réflexions, auquel je vais adresser une chronique plus personnelle, mais non moins critique.

Je vais commencer par la Cour des miracles, celle que nous avons connue rue de l'Isère à Bagneux, où comme tu le suggérais, dans « Ma Valise en Croco », le personnel enseignant et le personnel de service semblaient sortir d'un roman de Zola.

Néanmoins nous avons eu la chance de suivre en français l'enseignement de Pierre Gillet, et de croiser un remarquable sculpteur Pierre de Grauw.
Pierre Gillet, t'a offert ton premier rôle au théâtre, t'en souviens-tu, et derrière toi il y avait la maîtrise conduite par Pierre de Grauw. Je pense aussi aux textes de Rimbaud que tu savais si habilement délier pour les rendre familiers.
Est-ce par pudeur, que tu as zappé ce qui, à cette époque t'a apporté une aisance, une souplesse naturelle de ta diction. Ces deux grands formateurs sont partis, il nous reste des souvenirs, que j'aurais tant aimé voir évoqués, comme de saines réflexions, peut-être gardées par pudeur.

Mais souviens-toi ; Pierre Gillet t'a permis de découvrir la montagne, il a du sans doute te tenir au bout de sa corde. J'évoquais avec Paul et Philippe notre expédition dans le massif de l'Oisan, tu aurais eu toute ta place, nous avons fêté ensemble notre Bac et remercié Pierre.
N'a-il pas couvert nos facéties au basket, en revenant du spectacle des Globes Trotteurs !


Page 31 tu m'as fait sursauter, car je ne peut que m'inscrire en faux sur cette phrase : "moi j'ai passé toute ma scolarité au fond de la classe", et d'ajouter c'est toujours au fond de la classe qu'on chuchote, qu'on pouffe, qu'on déconne !!
Bien placé pour le savoir, en troisième tu étais bien souvent au tableau à faire des imitations désopilantes de nos différents professeurs. Averti de leur arrivée, tu te jetais à ta place, au premier rang, nous étions voisins, pratique en effet pour un apprenti acteur.

Nous formions d'ailleurs un couple, originaires de Sceaux, il me restait mon père, il te restait une mère, et une charmante soeur. J'étais bon en maths tu étais excellent en français, puis complices sur le terrain de basket.

Il n'y a pas de chronique sans éloge, et je comprends que ta famille soit si présente dans ce volume. Pour commencer je pensais que ton succès serait venu de la littérature, au même titre que la musique, tu avais des doigts de pianiste, tu avais la mémoire, tu étais déjà capable de jouer des thèmes de jazz fabuleux.

J'ai aimé "ETC", ou le huit est le chiffre de l' infini. Étonnant! " Suivez le Huit", bien sûr tu ne te rappelles plus ma date de naissance le huit, huit, 1948, à huit heures, j'habitais 8, rue de Bagneux. Henry fonda ou le huitième juré. Tu écris cette magnifique phrase : "car être conscient de soi, c'est s'échapper de la nature, pour mieux s'en inspirer et par conséquent, mieux la réinventer".
Et d'ajouter ; "le personnage vient éclairer les zones de notre conscience qui restent encore opaques brumeuses ou carrément sombres".
Ces trois pages 28 29 30 m'ont éblouies.

D'autres petits textes sont subtils et plein d'intelligence ; être un arbre, le jazz, André le Sage, et d'autres comme Maurice "avec ses mots empalés au bout de sa lance".

Tu n'as pas changé, nous nous sommes croisé au Théatre Marigny, tu m'as suggéré de laisser un message au théâtre, ma lettre est bien tardive, je suis en Bretagne à Vannes, tu es à Oppède le vieux, qui sait pour jouer un huitième acte.

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