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Critique de KrisPy


Suite et fin de cette étonnante trilogie, le Photographe 3, où l'on suit toujours le long voyage de Didier Lefèvre, jeune photographe français partit en 1986 avec une équipe de MSF - Médecins Sans Frontières -, afin de témoigner de cette guerre en vase clos qui se jouait entre les Russes et les Moudjahidines, à la frontière du Pakistan et de l'Afghanistan, de 1979 à 1989.
Après plusieurs semaines de longues marches pour se rendre de Peshawar au Pakistan jusqu'aux reculés villages afghans des montagnes, Didier est bien déterminé à retourner au Pakistan, quitte à rentrer seul.
Pour ce faire, Didier part donc juste accompagné par un Moudj' « prêté » par le chef de guerre de la caravane MSF. (Voir le photographe 1 et 2.) La première partie du voyage se passe bien, Didier est maintenant aguerri aux longues marches et aux restrictions. Il est même heureux d'être enfin « seul » (il n'est jamais vraiment seul, toujours un type ou plusieurs pour le suivre et l'observer…). Mais les choses ne vont pas aller comme il le souhaiterait, et son voyage de retour va s'avérer être un long calvaire tragi-comique-paranoïaque…
Tout finira bien pour lui heureusement. Cependant de retour en France, il lui faudra plusieurs mois pour se remettre physiquement de cette longue expédition de trois mois en Afghanistan: il perdra 14 dents, et aura attrapé une furonculose chronique.
Sur les quelques 6 000 clichés ramenés de cette mission, seuls 6 photos seront publiés par Libération en décembre 1986. Pour Didier, c'est déjà beaucoup. Il a accompli sa mission.
Mais il reviendra encore et encore en Afghanistan, 8 fois en tout, pour revoir les villages, les gens qu'il y avait rencontré, et voir comment ils ont évolué. Un beau livre en témoigne, parut en 2002 « Voyages en Afghanistan ».
C'est seulement 13 ans après qu'Emmanuel Guibert, dessinateur et ami de Didier, lui souffle l'idée d'un livre… le Photographe voit le jour.
Juliette Fournot, l'instigatrice et responsable de ces missions MSF, de 1979 à 1989, a elle-même filmé 18 heures d'images vidéo. Elle attendra 19 ans pour en faire un documentaire de 40 minutes « à ciel ouvert » - dont elle fait elle-même le montage, la bande-son et le commentaire –. Ce documentaire est joint au troisième tome de ce roman graphique incroyablement humain et réaliste et le ponctue d'une manière très forte.
J'ai été très touchée et très secouée par cette trilogie. Chaque tome radicalement différent du précédent, on voyage réellement avec Didier Lefèvre, et on ne peut que respecter et rendre hommage à ses hommes et femmes entièrement dévoués aux plus démunis, et qui donnent et donnent encore, indifférents aux races, religions et autres billevesées de ce genre…
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