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Critique de Trollibi
J'avoue : si ce livre n'avait pas été choisi pour la lecture commune d'un challenge auquel je participe, je n'aurais sans doute pas lu « Au revoir là-haut »... Malgré toutes les critiques élogieuses que je voyais passer, je n'étais attirée ni par l'auteur (« Robe de marié » ne m'avait pas laissé un excellent souvenir), ni par le sujet (avoir lu « Un long dimanche de fiançailles » et « La Chambre des officiers » suffisait à mon érudition romanesque de la guerre 14-18). Après lecture et réflexion, je me dis que passer à côté de ce roman aurait été une bêtise...
L'histoire est intéressante : Albert et Édouard, héros ordinaires d'une guerre horrible, d'une boucherie, sont liés à jamais le jour où Édouard sauve la vie d'Albert, en y laissant la moitié de son visage. Leur histoire, c'est celle des démobilisés, des gueules cassées, des laissés pour compte qui doivent se reconstruire comme ils le peuvent, quitte à devenir des « escrocs ». Leur escroquerie sonne comme une revanche tandis que d'autres escrocs, comme le capitaine Henri d'Aulney-Pradelle, sont à la recherche perpétuelle de la gloire et de la fortune, quitte à en devenir totalement inhumains. On plonge au coeur de l'après-guerre, de la reconstruction de ceux qui ont survécu à l'horreur, et de la reconstruction d'une nation tout entière qui pleure et compte ses morts. Les personnages sont définitivement humains, qu'ils soient motivés par l'orgueil, la culpabilité, l'amitié, l'amour, la honte, la pitié... J'ai été surprise car je ne m'attendais pas à une telle intrigue. Il m'a fallu un peu de temps, au début du roman, pour me plonger pleinement dans l'histoire mais j'ai finalement été tenue en haleine et j'ai apprécié l'alternance points de vue et les destins qui se croisent.
Pierre Lemaître écrit vraiment bien, ça, c'est indéniable. le style est travaillé, recherché et très agréable à lire, la lecture ne m'a pas semblé ardue, elle coule toute seule et j'y ai pris beaucoup de plaisir. le narrateur semble tantôt très détaché des personnages et des faits qu'il évoque ; tantôt, il porte un regard cynique sur les actes des protagonistes, avec quelques commentaires bien sentis. Son cynisme m'a fait sourire et rend certains personnages franchement cocasses ou odieux.
Une impression diffuse, que je suis bien en peine d'expliquer, m'a néanmoins empêchée d'être pleinement convaincue par « Au revoir là-haut), une fois le roman refermé... Sans doute est-ce dû à l'histoire qui reste focalisée sur deux rescapés de la Grande Guerre et sur un arriviste qui se croisent un peu trop souvent tout de même : il m'a semblé que l'auteur accumulait les coïncidences au risque de rendre l'intrigue un peu moins crédible. Ou peut-être parce que l'ensemble, malgré le style, manque à certains moments de sentiments et m'a semblé parfois un peu froid.
Quoi qu'il en soit, même s'il m'a manqué une petite étincelle pour faire de ce roman un coup de coeur, je ne regrette pas de l'avoir lu.
L'histoire est intéressante : Albert et Édouard, héros ordinaires d'une guerre horrible, d'une boucherie, sont liés à jamais le jour où Édouard sauve la vie d'Albert, en y laissant la moitié de son visage. Leur histoire, c'est celle des démobilisés, des gueules cassées, des laissés pour compte qui doivent se reconstruire comme ils le peuvent, quitte à devenir des « escrocs ». Leur escroquerie sonne comme une revanche tandis que d'autres escrocs, comme le capitaine Henri d'Aulney-Pradelle, sont à la recherche perpétuelle de la gloire et de la fortune, quitte à en devenir totalement inhumains. On plonge au coeur de l'après-guerre, de la reconstruction de ceux qui ont survécu à l'horreur, et de la reconstruction d'une nation tout entière qui pleure et compte ses morts. Les personnages sont définitivement humains, qu'ils soient motivés par l'orgueil, la culpabilité, l'amitié, l'amour, la honte, la pitié... J'ai été surprise car je ne m'attendais pas à une telle intrigue. Il m'a fallu un peu de temps, au début du roman, pour me plonger pleinement dans l'histoire mais j'ai finalement été tenue en haleine et j'ai apprécié l'alternance points de vue et les destins qui se croisent.
Pierre Lemaître écrit vraiment bien, ça, c'est indéniable. le style est travaillé, recherché et très agréable à lire, la lecture ne m'a pas semblé ardue, elle coule toute seule et j'y ai pris beaucoup de plaisir. le narrateur semble tantôt très détaché des personnages et des faits qu'il évoque ; tantôt, il porte un regard cynique sur les actes des protagonistes, avec quelques commentaires bien sentis. Son cynisme m'a fait sourire et rend certains personnages franchement cocasses ou odieux.
Une impression diffuse, que je suis bien en peine d'expliquer, m'a néanmoins empêchée d'être pleinement convaincue par « Au revoir là-haut), une fois le roman refermé... Sans doute est-ce dû à l'histoire qui reste focalisée sur deux rescapés de la Grande Guerre et sur un arriviste qui se croisent un peu trop souvent tout de même : il m'a semblé que l'auteur accumulait les coïncidences au risque de rendre l'intrigue un peu moins crédible. Ou peut-être parce que l'ensemble, malgré le style, manque à certains moments de sentiments et m'a semblé parfois un peu froid.
Quoi qu'il en soit, même s'il m'a manqué une petite étincelle pour faire de ce roman un coup de coeur, je ne regrette pas de l'avoir lu.
