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Critique de lalahat


Il ne s'agit pas de Saumur et de ses cavaliers, ici Cadres noirs est au pluriel. C'est un polar sur fond de thème social : le chômage chez les seniors. Voilà un sujet qui m'intéresse. D'accord je suis presque sexagénaire aujourd'hui, mais le chômage, j'en connais un rayon puisque j'y suis depuis mes années de quinqua, comme le héros, Alain. Je me sens donc concernée bien que cadre, je ne l'aie jamais été. L'humour grinçant de Pierre Lemaitre apporte au thème tragique un peu de légèreté et me plait d'emblée. Il truffe son récit de situations pertinentes pour qui les a vécues. L'ouvrage est découpé en trois parties : avant, pendant, après. C'est représentatif de la vie d'Alain car il commet un acte déterminant qui engage son avenir et le fait basculer dans la violence. Convoqué pour un recrutement, alors qu'il ne croyait plus à sa chance, il se voit proposer un étrange processus de candidature. La société qui embauche imagine comme mise à l'épreuve une fausse prise d'otages. La partie "pendant" a des réminiscences du magnifique film Un après-midi de chien. Mais c'est d'un bien réel fait divers que Pierre Lemaitre s'est inspiré. L'histoire très cinématographique a d'ailleurs donné lieu à une série, Dérapages, diffusée sur Arte en 2020.
Cadres noirs appartient au genre du thriller social. Il met en évidence le fonctionnement d'un système qui produit du chômage et de monstrueuses fractures de société, mais cultive une sorte de dénie. Alain décide d'obtenir le poste qui lui est refusé d'avance. Il échafaude une stratégie aussi improbable que périlleuse. le lecteur se laisse happer par l'enchaînement infernal des évènements. Pierre Lemaître orchestre le récit de façon magistrale. Les rebondissements sont nombreux jusqu'à la toute fin du roman.
Pierre Lemaître, militant pour une meilleure répartition des richesses, n'est pas en peine pour décrire les injustices économiques énormes engendrées par un système pervers. Il y met toutefois une bonne dose d'humour. Son protagoniste porte sur sa propre situation un regard plein d'auto dérision. Mais les larmes ne sont pas loin du rire.
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