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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
« Je l'affirme haut et fort : les mots peuvent tuer »
Liane, la petite soeur de Louise a été harcelée pendant des années, collège puis lycée, et juste avant le vingt-cinquième anniversaire de sa soeur, elle se tue. Et au lieu de souhaits d'anniversaire, c'est cette nouvelle terrible que va apprendre Louise par ce premier coup de fil en ce jour qui aurait du être un jour de fête.

Louise vit à Singapour, loin des siens. elle revient en France pour quelques temps, mais repart, contraintes professionnelles obligent. Elle est obsédée par la mort de sa soeur, veut comprendre, doute de la cause, fouille dans ses mails et ses comptes avec l'aide de la petite amie de celle-ci. Et elle va sombrer, abandonnant son travail, désespérant son fiancé...

Un roman autant sur le deuil et la difficulté à surmonter le suicide d'un proche que sur le harcèlement, les deux problématiques étant très liées dans ce roman, basé sur une histoire vraie. Louise n'arrive pas à tourner la page, parce qu'elle se sent coupable, parce qu'elle n'a rien vu, parce que sa soeur était seule face aux personnes qui l'ont harcelée. Et de la même façon Louise, en dehors de son fiancé, me semble très seule. Sa famille n'apparait pas ou très peu dans ce récit. Cela m'a laissé une impression de malaise : Où étaient-ils tous quand Liane se faisait harceler, se scarifiait, où sont-ils quand Louise sombre. Je ne sais pas si cette absence est voulue par l'autrice pour centrer son récit sur Liane et Louise, les deux soeurs, ou si cela reflète une situation vécue, mais cela m'a profondément marquée. Je me demandais sans cesse: mais où étaient les parents pour Liane, mais où sont les parents pour Louise.

J'ai eu du mal à éprouver de l'empathie pour ces deux femmes. J'ai bien compris la souffrance de Liane via les extraits retrouvés dans son ordinateur, mais il m'a manqué un peu du contexte dans lequel les faits étaient arrivés. J'ai aussi compris celle de Louise, faite de culpabilité et d'incompréhension, mais cela est resté plus au niveau raison que sentiment.

Je ne saurais expliquer vraiment pourquoi j'ai été aussi peu touchée par ces deux personnages, peut-être la structure du récit, peut-être aussi cette sensation de malaise éprouvée au vu de la solitude de Louise et celle passée de Liane. et puis aussi, cette esquisse de suspense avec cet homme inconnu qui revient dans le récit dont le rôle sera dévoilé dans le tout dernier chapitre, qui nuit pour moi à la cohérence du livre.

Un livre qui ne m'a donc pas convaincue, mais qui reste nécessaire de par le sujet qu'il aborde et qui a su toucher d'autres lecteurs.

Merci aux éditions Harper Collins et à Babelio pour l'envoi de ce roman dans le cadre d'une Masse critique privilégiée.
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Le livre de Liane s'inspire au plus près d'une histoire vécue. La très brève introduction dit beaucoup. Je paraphrase : ce roman est basé sur une histoire vécue racontée à quatre mains par deux soeurs, victimes toutes les deux, bien que de manière différente. le roman est divisé en 7 chapitres qui font entendre les voix de Louise (Agathe dans la vraie vie), celle de Liane (pseudo transparent pour Diane) et, à partir du chapitre 5, plusieurs autres voix tenant parfois le rôle d'un narrateur, parfois celui d'un personnage secondaire, voire mineur. Louise, plus âgée que sa soeur, vit à Singapour avec James, son fiancé, et surveille son téléphone : c'est le soir de son anniversaire, et elle a hâte de savoir qui l'appellera en premier pour le lui souhaiter. Elle reçoit un message de son père qui lui demande de le rappeler d'urgence. Elle s'exécute et son père lui apprend le suicide de Liane. Elle refuse d'abord d'y croire, mais finit par se rendre à l'évidence et décide de rejoindre sa famille en France pour partager les difficiles épreuves présentes et à venir. Louise raconte cette histoire au présent. Liane intervient au passé. Une note de l'autrice précise que, sauf dans le dernier chapitre, tous les textes de Liane sont authentiques. Seuls les noms et les dates ont été modifiés.

***

J'ai eu de la difficulté à partager la panique de Liane comme les horreurs qu'elle a vécues, sans doute parce que les trois parties en jeu dans les cas de harcèlement scolaire (harceleur, victime, témoin) ne sont pas assez développées. Les harceleurs, Célia plus encore que Valentin, n'ont jamais vraiment pris corps et les textes de Liane n'éclairent évidemment pas les motivations de ceux-ci. Victime, Liane explique sa souffrance, parle de ce qu'elle ressent, mais s'étend relativement peu sur le harcèlement proprement dit. le témoin, Raphaël, est à peine effleuré et à aucun moment on ne perçoit ce qu'il ressent. On ne sait trop s'il est indifférent, prudent ou exaspéré par la situation. Pour moi, d'avantage que le harcèlement, le roman met en lumière les ravages qu'un suicide produit sur les proches. Louise nous fait plonger avec elle dans le désespoir, perdre pied en même temps qu'elle et partager comme une évidence sa folle enquête. Même cet aspect présente des manques : la mère est transparente, les deux autres soeurs jouent les utilités, le fiancé disparaît. Quant au délirant chapitre 7, il est en partie justifié dans la postface. Je referme ce roman avec un goût d'inachevé. Je ne suis peut-être tout simplement pas le public visé par ce roman.
 ***
Merci aux éditions Harper Collins et à toute l'équipe de Masse critique privilégiée pour l'envoi de ce roman qui a complètement séduit d'autres lectrices.
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Lorsque la nouvelle est arrivée, après un SMS laconique, l'univers de louise s'est effondré. Sa soeur, sa presque jumelle avait mis fin à ses jours. L'enquête rapide confirme l'hypothèse mais elle ne peut se résoudre à chercher au-delà des apparences une autre cause à cette fin prématurée. Au risque de perdre encore plus, en négligeant ce que constitue encore le socle de sa vie, son fiancé, son travail.

Une silhouette aperçue lors de la cérémonie des obsèques, des mails et des appels étranges , tout cela constitue un terreau fertile pour une alternative aux conclusions initiales. On suit donc avec la narratrice la progression de son enquête personnelle.

Il y a dans ce roman, un mélange des genres qui m'a perturbée. Toute la première partie est présentée comme un témoignage, documents à l'appui, de ce qui s'est réellement passé dans cette famille touchée par la disparition brutale de la jeune femme.
Le propos est aussi un plaidoyer pour que cesse le harcèlement scolaire, si délétère à long terme et en ce sens , est tout à fait méritoire.

La quête éperdue d'une autre vérité et du deuil pathologique qui en découle donne au roman une allure de thriller qui dénote avec l'atmosphère initiale. Par ailleurs j'ai eu du mal avec la fin fantasmée qui ne résout pas le problème de fond.

Avis en demi-teinte donc pour ce premier roman, qui présente malgré tout l'intérêt de mettre l'accent sur le sujet bien actuel du harcèlement.

304 pages Harper collins 1er mars 2023

Lien : https://kittylamouette.blogs..
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J'ai eu le sentiment d'un manque de chair, de peaux, de sensations. Je suis restée à l'écart, peut-être que les choix narratifs ont tenu ma lecture à distance.
Le truc des extraits dans le PC, par exemple. Je n'ai eu aucun ressenti. - Comme lire un rapport - ce qui est dommageable puisque nous sommes dans un moment clé du roman.

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Le harcèlement scolaire est trop fréquent et il laisse des traces. Il pousse même un certain nombre de jeune gens à l'irréparable. Je ne l'ai pas connu et si ma fille aînée y fut confrontée, elle a eu le courage de nous en parler assez vite. On lui avait, comme à sa soeur, maintes fois dit que si un jour, un truc ne se passait pas normalement, il fallait en parler à un adulte. A nous, ses parents ou à toute autre personne pouvant l'aider. On a effectivement ouvert d'emblée cette possibilité car il est parfois plus simple, moins intimidant de se confier à un tiers. le problème fut réglé en quelques semaines car tout le monde a pris les choses au sérieux. Nous avons eu de la chance.

Le roman d'Agathe Lemaitre témoigne que d'autres fois, c'est bien plus tragique.
Cet écrit traite d'ailleurs à mon sens plus du questionnement sur le mal être qui pousse la victime à ce geste ultime que sur le harcèlement proprement dit. Il traite également du deuil quasi impossible quand on n'a pas vu les signes avant-coureurs du drame.
Durant ma lecture, j'ai plus été prise par Louise que par Liane sauf quand celle-ci parlait des faits mêmes liés au harcèlement qu'elle a subi des années durant dans une indifférence qui faisait certainement plus mal encore que les brimades verbales, les railleries, les gestes déplacés, les messages insultants… Je pense qu'à un moment donné, il est impossible de se taire ou de ne pas intervenir. Cela peut prendre plusieurs formes et cette absence est assourdissante. Alors quid des autres élèves, adultes ?

Le style et la construction du roman est bien pensée. Elle laisse la possibilité d'entendre Liane, mais encore une fois, en dehors de certains passages évoquant les différentes phases du harcèlement, beaucoup des « extraits » de ses écrits ne sont pas assez forts. Ils ne m'ont pas permis de me sentir plus proche d'elle. Ils étaient pourtant dits plus personnels, moins directement liés à la narration des faits qui l'ont poussé au suicide. Certains m'ont même paru sans intérêt… Pourquoi ? Je ne saurai le dire.
Louise et son impossibilité de faire son deuil m'a touché aussi, mais ensuite, je ne l'ai plus comprise. Ses proches non plus, qui échaudés auraient dû intervenir dans sa propre chute.
Le final de l'ouvrage est… surprenant. Barré, mais pourquoi pas. C'est là que la fiction a le plus repris ses droits et c'est une idée.

C'est un livre important qui pourra parler à plus d'une personne. Je pense qu'il serait intéressant que les médiathèques ou les CDI des établissements scolaires en possède un exemplaire. C'est aussi typiquement le genre de texte contemporain que l'on peut étudier en classe français.


Lien : https://espace-temps-libre.b..
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Le livre de Liane.
Agathe LEMAITRE

Ça y'est, à partir de cette minute c'est l'anniversaire de Louise.
Exilée pour le travail à l'autre bout du monde (Singapour), elle attend avec impatience de voir qui lui souhaitera en premier.
Le coup de fil vient de son père qui lui annonce que sa petite soeur vient de mourir.
Elle s'est suicidée.
Le monde vacille auteur de Louise qui décide de rentrer en France avec James son petit ami.
Des écrits de Liane sont retrouvés dans son studio, son ordinateur et son portable.
La découverte est terrible pour chacun : Liane était harcelée depuis le collège puis au lycée et même encore après.
Elle était prise en charge par un centre psychologique mais personne de sa famille ne le savait…
Pour survivre à cette épreuve Louise va mener de front plusieurs combats afin de découvrir qui étaient les agresseurs de Liane, comment, pourquoi avec l'aide de Maeva la petite amie de Liane.
Pour la mémoire et en hommage à Liane.
Un livre de plus, un cas de plus malheureusement de harcèlement scolaire.
Un véritable fléau meurtrier.
Le roman est écrit à 4 mains , celles de Liane qui a laissé des lettres, des poèmes, des réflexions et celles de Louise qui écrit ce roman comme une enquête.
Un sujet terrible s'il en est mais qui moi ne m'a pas touchée plus que ça.
Peut-être est-ce le côté écrit à quatre mains ? Ou bien l'enquête ?
La mère me semble très effacée, la petite soeur un peu absente et finalement le thème central est la dépression des proches après un suicide plutôt que le harcèlement (les auteurs sont peu présents).
C'est une histoire vraie alors j'imagine qu'il y a des raisons à ça.
Le thème mérite d'être abordé bien évidemment mais je suis restée sur le côté.
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Tout d'abord, un grand merci à Masse Critique et aux éditions Harper Collins pour la découverte de ce roman, un de ceux qui sont vraiment nécessaires, notamment pour éduquer les jeunes contre le harcèlement.
En lisant les critiques avant de me plonger dans le récit, je m'attendais à un énorme coup de coeur, un livre qui prend aux tripes parce qu'il est inspiré de l'histoire vraie de Diane, soeur défunte de l'autrice.
J'avoue ne pas avoir été aussi conquise que la majorité et il m'est difficile de faire cette critique que j'aimerais pleinement positive. Tout d'abord, ce récit se porte à mon sens davantage sur les conséquences du suicide d'un proche que sur le harcèlement, trop survolé: la harceleuse apparait de loin en loin, les témoins et les parents également. Nous suivons donc l'évolution de la narratrice qui apprend brutalement le suicide de sa soeur Liane le matin de son anniversaire. Nous constatons sa perte de repère, sa descente aux enfers, sa culpabilité, sa dépression profonde. En même temps, nous suivons son enquête pour chercher à comprendre. Et là, le fil rouge d'un homme mystérieux, présent aux obsèques, me fait décrocher du pur témoignage sur le harcèlement. J'ai eu l'impression que celui-ci était un prétexte pour provoquer un suspense qui tiendrait en haleine le lecteur. Mais je n'étais pas dans ce livre pour ça, moi!!!! de même, la fin ne colle pas avec le sujet qui m'avait attirée de prime abord. Heureusement que certains faits me rappelaient la gravité à laquelle je m'attends en me plongeant dans ce type de roman: j'ai particulièrement aimé les extraits réels des journaux intimes de Liane. Autre chose qui m'a dérangée: le récit centré sur la narratrice qui apparait seule. Que son petit ami soit là en filigrane, je peux comprendre: cela montre à quel point la dépression peut séparer un couple. Mais je ne comprends pas pourquoi le père, la mère et la soeur de la narratrice, vivant eux-mêmes ce deuil subit, sont si peu présents.
En bref: un thème évidemment accrocheur, mais mal mené (en tous cas pas à mon goût!).
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