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Critique de RobertOuvrard


Voilà un personnage comme je les aime et qui me font m'intéresser à cette période de notre Histoire. Car rien, ou presque rien, ne les prédestine à une vie si riche, si remplie d'évènements improbables.
Né au tout début de 1768, le premier enfant viable du couple Charles et Laetitia Buonaparte, aurait pu traverser le temps, tout comme ses nombreux frères et soeurs, dans l'anonymat le plus parfait. Sauf que, deux décennies plus tard, la Révolution française éclatait, engendrant, après bien des péripéties, celui qui allait, durant presque 20 ans, modifier, non seulement l'Europe, mais également la destinée de notre personnage : son propre frère cadet, Napoléon ! Et celui à qui, à la naissance, personne n'aurait véritablement prédit une vie autre que « normale », va traverser les 76 ans de son existence en suivant un parcours rien moins qu'extraordinaire. Qu'on en juge : après des « petits boulots » en Corse, qui lui mirent le pied à l'étrier de la politique, il fut successivement, notamment, ambassadeur, député, conseiller d'État, sénateur, grand électeur de l'Empire, commandant en chef d'armée, deux fois roi, lieutenant général de l'empereur, président du Conseil des ministres du même.
Certes, c'est à son frère cadet, auquel, sa vie durant, il voua un attachement particulier, peut-être, diront certains, ambigu, qu'il dut ces différentes fonctions, qu'il mena, tant bien que mal, mais plutôt bien que mal. Mais il fallait bien, on en conviendra, qu'il ait montré de réelles qualités, pour survivre dans des rôles pour lesquels il n'était pas vraiment fait, mais qui lui étaient imposés de par la politique de son frère (on pense ici essentiellement à l'Espagne).
On se dit alors qu'une telle existence aurait dû susciter, de la part des historiens, une avalanche de biographies. Que nenni ! En fait, elles se comptent presque sur les doigts d'une seule main, et, malheureusement, toutes, ou presque, à charge du personnage.
le dernier ouvrage de Thierry Lentz vient enfin combler ce vide, et sa lecture, une fois de plus, ne déçoit pas. Sans vouloir systématiquement l'absoudre, il donne de Joseph Bonaparte un portrait attachant, dont l'importance politique se révèle au fil des pages. Fidèle à sa méthode il nous offre un ouvrage extrêmement dense, sans être indigeste, accompagné de notes toujours utiles, et d'une bibliographie, qui offre des perspectives de recherche sinon infinies, du moins propres à remplir une vie entière d'historien !
Mais, malgré ses efforts, et la promesse faite dans l'Avant-Propos, « d'oublier » Napoléon, il faut bien reconnaître qu'il n'y est pas parfaitement parvenu (sauf, peut-être, après la mort de celui-ci, et encore…) : il n'est pratiquement pas de chapitre, voire de pages, où celui-ci ne soit évoqué, cité. Mais, le pouvait-il vraiment ? On peut clairement en douter ! Mais cela, bien sûr, n'enlève rien à la valeur et à l'intérêt de ce livre (je dirais même au contraire !), dont je recommande chaudement la lecture.
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