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: " Alors, champion? Comment ça va?"
C'est l'expression consacrée des adultes. Souvent réservée aux garçons. Pour être sympa, pour se connecter rapidement avec les jeunes. Sûr que les ados détesteraient ça, parcequ'ils ne sont plus des gamins et puis parce que le caractère n'est pas toujours au beau fixe pour accueillir les tentatives de communications maladroites des adultes.
Nous aurons de la drôle de graines de champions dans ce roman aux héros multiples.
Bigre, qu'elle parle mal, cette petite!
C'est notre premier sentiment pour ce début de roman. Un ressenti vif, immédiat.
L'auteur nous mettra rapidement en place une héroïne, une adolescente de 16 ans, filles de commerçants au train de vie confortable.
Lauryanne semblera en vouloir terriblement à ses parents d'être ses parents et nous aimerions en comprendre la raison. Ces invectives envers eux, à chacune de leurs autosatisfactions matérielles, nous surprendront. Presque comme si Lauryanne cherchait à se faire remettre à sa place. Est-elle une enfant gâtée, pourrie ou en souffrance?
Serait-ce que le métier des parents les mobilise à un point tel que le rendu fort avantageux ne saurait jamais compenser leur absence?
Toujours est-il que Lauryanne a tout, et même de l'attention maladroite par sa mère( ce qui est déja ça), mais elle usera d'un langage châtié et inapproprié qui nous ferait craindre de voir débarquer " le grand frère" de la télé-réalité d'une page à l'autre.
Où cette irrévérence crasse ( qui pour l'instant n'en fera pas encore un jeune personnage qui en promet et qui cachera sa valeur ajoutée) nous mènera donc?
Christophe Léon forcera volontairement le trait, nous le sentons, mais pour quel usage et rebondissement? Attendez la suite.
L'auteur va nous lancer à sa suite une loterie de profils ados, des personnages qui vivront dans la même ville, fréquenteront le même établissement scolaire, mais aux préoccupations et inquiétudes très différentes.
Ils sembleront chacun en manque de repères fiables tout de même, à un pas du lycée ou les deux pieds déja dedans ou bientôt sur le chemin de la voie active.
Que faire? Continuer? Arrêter? Changer d'orientation?
Et les autres, ils pensent à quoi?
Qui va donc se démarquer du lot, quel sera notre vrai héros, notre champion?
Brandon est un fan de la musique techno et c'est aussi un bon athlète.
Il est poussé vers l'idée encore inédite du dopage, par un entraîneur sans scrupules.
Il a la tête occupé par sa musique pour ne pas penser, il ne voit pas la voiture arriver.
Luc est issu d'une famille d'agriculteurs. Son père lui suggèrera de suivre sa trace et de reprendre après lui son exploitation.
Luc hésite. Son frère aîné est parti et a préféré suivre sa propre voie.
Où cela nous mènera t-il? Et si il faisait un tour avec la voiture de collection de son père pour épater sa copine?
Et puis, il y a David, un peu autiste.
Il développe des obsessions et des addictions faciles, ils découvrent.
À qui est cet écran sur le bord de la route?
David va l'emporter.
Où tout cela va t-il nous mener avec leur "à quoi bon"?
Et bien tout simplement à un point de rencontres, voire de collision qui sera déterminant ou fatal pour chacun des personnages. L'auteur Christophe Léon se montrera habile dans sa narration chorale, faisant, sans qu'on s'en doute -et pourtant dans la tradition du genre- se croiser les personnages dans un même décor.
Chaque fait qui occupera chaque ado sur cette scène sera une mauvaise décision prise et aura son importance comme la pièce d'un puzzle au sujet sinistre. C'est une bêtise adolescente multipliée ci et là qui transformera le récit en thriller de la vie ordinaire.
Le suspens est finalement bien ménagé et complètement inattendu, s'intégrant dans le tricot de jeunes profils psychologiques ados.
Le roman est surprenant.
C'est à découvrir.
Critique de LoupAlunettes
: " Alors, champion? Comment ça va?"
C'est l'expression consacrée des adultes. Souvent réservée aux garçons. Pour être sympa, pour se connecter rapidement avec les jeunes. Sûr que les ados détesteraient ça, parcequ'ils ne sont plus des gamins et puis parce que le caractère n'est pas toujours au beau fixe pour accueillir les tentatives de communications maladroites des adultes.
Nous aurons de la drôle de graines de champions dans ce roman aux héros multiples.
Bigre, qu'elle parle mal, cette petite!
C'est notre premier sentiment pour ce début de roman. Un ressenti vif, immédiat.
L'auteur nous mettra rapidement en place une héroïne, une adolescente de 16 ans, filles de commerçants au train de vie confortable.
Lauryanne semblera en vouloir terriblement à ses parents d'être ses parents et nous aimerions en comprendre la raison. Ces invectives envers eux, à chacune de leurs autosatisfactions matérielles, nous surprendront. Presque comme si Lauryanne cherchait à se faire remettre à sa place. Est-elle une enfant gâtée, pourrie ou en souffrance?
Serait-ce que le métier des parents les mobilise à un point tel que le rendu fort avantageux ne saurait jamais compenser leur absence?
Toujours est-il que Lauryanne a tout, et même de l'attention maladroite par sa mère( ce qui est déja ça), mais elle usera d'un langage châtié et inapproprié qui nous ferait craindre de voir débarquer " le grand frère" de la télé-réalité d'une page à l'autre.
Où cette irrévérence crasse ( qui pour l'instant n'en fera pas encore un jeune personnage qui en promet et qui cachera sa valeur ajoutée) nous mènera donc?
Christophe Léon forcera volontairement le trait, nous le sentons, mais pour quel usage et rebondissement? Attendez la suite.
L'auteur va nous lancer à sa suite une loterie de profils ados, des personnages qui vivront dans la même ville, fréquenteront le même établissement scolaire, mais aux préoccupations et inquiétudes très différentes.
Ils sembleront chacun en manque de repères fiables tout de même, à un pas du lycée ou les deux pieds déja dedans ou bientôt sur le chemin de la voie active.
Que faire? Continuer? Arrêter? Changer d'orientation?
Et les autres, ils pensent à quoi?
Qui va donc se démarquer du lot, quel sera notre vrai héros, notre champion?
Brandon est un fan de la musique techno et c'est aussi un bon athlète.
Il est poussé vers l'idée encore inédite du dopage, par un entraîneur sans scrupules.
Il a la tête occupé par sa musique pour ne pas penser, il ne voit pas la voiture arriver.
Luc est issu d'une famille d'agriculteurs. Son père lui suggèrera de suivre sa trace et de reprendre après lui son exploitation.
Luc hésite. Son frère aîné est parti et a préféré suivre sa propre voie.
Où cela nous mènera t-il? Et si il faisait un tour avec la voiture de collection de son père pour épater sa copine?
Et puis, il y a David, un peu autiste.
Il développe des obsessions et des addictions faciles, ils découvrent.
À qui est cet écran sur le bord de la route?
David va l'emporter.
Où tout cela va t-il nous mener avec leur "à quoi bon"?
Et bien tout simplement à un point de rencontres, voire de collision qui sera déterminant ou fatal pour chacun des personnages. L'auteur Christophe Léon se montrera habile dans sa narration chorale, faisant, sans qu'on s'en doute -et pourtant dans la tradition du genre- se croiser les personnages dans un même décor.
Chaque fait qui occupera chaque ado sur cette scène sera une mauvaise décision prise et aura son importance comme la pièce d'un puzzle au sujet sinistre. C'est une bêtise adolescente multipliée ci et là qui transformera le récit en thriller de la vie ordinaire.
Le suspens est finalement bien ménagé et complètement inattendu, s'intégrant dans le tricot de jeunes profils psychologiques ados.
Le roman est surprenant.
C'est à découvrir.
