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Citations sur Une enquête du commissaire Brunetti : Le cantique des i.. (40)

Le ton de Vianello, tout autant que la teneur de son message, lui faisait savoir qu’il n’avait pas d’autre choix que d’aller retrouver l’inspecteur à l’hôpital. « Et quel genre de sale affaire ?
– Un des médecins d’ici, un pédiatre. Il est aux urgences et ses collègues craignent un traumatisme crânien. » Cela n’avait aucun sens pour Brunetti – indépendamment du brouillard dans lequel il était encore –, mais il savait que Vianello n’allait pas tarder à compléter ses explications, si bien qu’il ne dit rien.
« Il a été agressé à son domicile, poursuivit l’inspecteur, qui marqua alors une longue pause. Par la police.
– Par nous ? demanda un Brunetti étonné.
– Non, par les carabiniers.
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Le téléphone sonna.
À cinq reprises, avant que Brunetti ne décroche et réponde, de la voix enrouée d’un drogué ou d’un ivrogne. « Oui ? » marmonna-t-il, son esprit reprenant les commandes et aussitôt rassuré de se rappeler avoir souhaité la bonne nuit à ses deux enfants avant qu’ils aillent au lit.
« C’est Vianello, fit la voix familière. Je suis à l’hôpital. On a une sale affaire. »
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La tension fut rompue par l’homme masqué allongé sur le sol qui gémit et se remit laborieusement debout, comme s’il était ivre. Il porta une main gantée à son nez et, lorsqu’il l’examina, parut choqué à la vue de son sang. « Il m’a cassé le nez », marmonna-t-il d’une voix étouffée. Sur quoi il retira son passe-montagne et le laissa tomber au sol. Le sang continuait à couler de son nez et gouttait sur le devant de son gilet. Lorsqu’il se tourna vers celui qui paraissait être leur chef, la femme vit alors le mot cousu en lettres fluo dans le dos de son gilet pare-balles.
« Les carabiniers ? demanda-t-elle, sa voix à peine audible à cause des cris incessants du bébé.
– Oui, signora. Les carabiniers », répondit l’homme qui lui avait déjà adressé la parole. « Ne saviez-vous pas que nous allions venir ? » ajouta-t-il avec quelque chose de proche de la sympathie dans sa voix.
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La femme hurla et, de la chambre voisine, lui répondirent les pleurs du bébé – ces pleurs pleins de panique que poussent les tout jeunes enfants. Elle repoussa les couvertures et, poussée par l’instinct, n’ayant plus conscience de sa nudité, elle courut vers la porte.
Elle s’arrêta brusquement : l’homme au visage découvert venait de s’encadrer dans le chambranle, lui barrant le passage. Elle cacha ses seins de ses bras en un geste qu’elle n’eut même pas conscience de faire. Voyant la scène, le nouveau venu s’approcha vivement de l’homme armé qui tenait en joue le médecin immobile gisant à ses pieds. « Espèce d’imbécile ! » lui dit-il en l’agrippant par l’épais tissu de sa veste. Lui faisant décrire un brusque demi-cercle, il le repoussa sèchement. Puis il se tourna vers la femme et leva les mains, paumes ouvertes vers elle. « Le bébé va bien, signora. Il ne lui arrivera rien. »
Pétrifiée sur place, elle était incapable de crier.
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Le deuxième intrus masqué brandit son arme et la braqua sur Pedrolli. Il prononça quelques paroles, mais le passe-montagne étouffa ses mots et personne n’aurait pu comprendre ce qu’il avait dit. De toute façon, Pedrolli était au-delà de tout appel à la raison et se précipita, mains en avant, pour attaquer. L’intrus masqué réagit instinctivement, tourna son arme et porta un coup de crosse au-dessus de l’oreille gauche à la tête de son assaillant.
La femme hurla et, de la chambre voisine, lui répondirent les pleurs du bébé – ces pleurs pleins de panique que poussent les tout jeunes enfants. Elle repoussa les couvertures et, poussée par l’instinct, n’ayant plus conscience de sa nudité, elle courut vers la porte.
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Le deuxième homme masqué s’approcha de la porte en face. Tenant toujours sa mitraillette, il se précipita à l’intérieur, son acolyte sur les talons. Les deux personnes couchées là se redressèrent brusquement, réveillées par le bruit et la lumière du couloir, car le personnage au visage découvert venait d’allumer avant d’entrer dans la chambre où dormait le bébé.
La femme hurla et tira les draps devant sa poitrine. Le dottor Pedrolli bondit si vivement du lit que le premier intrus fut pris par surprise. Avant qu’il ait le temps de réagir, l’homme nu fut sur lui ; un poing s’écrasa sur sa tête, un deuxième sur son nez. L’intrus hurla de douleur et s’effondra, tandis que Pedrolli criait à sa femme : « Appelle la police ! Appelle la police ! »
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Les deux hommes masqués traversèrent le séjour en courant et s’engagèrent dans le couloir desservant les chambres. L’homme au visage découvert les suivit, mais plus précautionneusement. L’un des hommes masqués ouvrit la première porte qu’il vit, constata que c’était la salle de bains, ne referma pas et se dirigea vers une autre porte laissée entrouverte. Il vit le berceau, les mobiles qui tournaient lentement dans un léger courant d’air.
« Il est là », lança l’homme, sans chercher à parler à voix basse.
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La nuit explosa. La porte d’entrée s’ouvrit avec fracas et alla heurter le mur, la poignée entamant le revêtement de plâtre. Un homme s’engouffra dans l’appartement. Il portait un passe-montagne, une tenue qui ressemblait à un uniforme camouflé et de lourdes bottes ; il tenait une mitraillette à la main. Un autre homme, masqué et dans le même accoutrement, était sur ses talons. Ils furent suivis d’un troisième homme en uniforme sombre mais non masqué. Deux autres personnages, également en uniforme sombre, restèrent à l’extérieur.
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Quand il entra dans la cuisine, Bianca lui tournait le dos : elle était occupée à égoutter les penne dans la passoire. Il ouvrit le réfrigérateur et en sortit une bouteille de Moët & Chandon qu’il posa sur le comptoir. Puis il prit deux flûtes de cristal du service de douze que leur avait offert la sœur de Bianca comme cadeau de mariage.
« Du champagne ? demanda-t-elle, à la fois curieuse et ravie.
– Mon fils m’a appelé papa », répondit-il en dégageant le bouchon de la feuille dorée. Évitant son regard sceptique, il ajouta : « Notre fils. Mais juste pour cette fois, comme il m’a appelé papa, j’ai envie de dire mon fils pendant une heure – d’accord ? »
Voyant son expression, elle abandonna les pâtes fumantes et s’approcha de lui. « Remplis-les, dit-elle, que nous puissions porter un toast à ton fils. » Puis elle se pencha sur lui et l’embrassa sur les lèvres.
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Il avait déjà connu des bonheurs, certes – celui d’obtenir son doctorat en médecine, puis d’être nommé chef de clinique en pédiatrie –, mais des bonheurs bien loin des flots de joie qui l’avaient envahi juste avant le dîner, lorsqu’il avait fini de donner son bain à Alfredo. Il avait attaché les deux côtés de sa couche-culotte d’une main experte et enfilé le bas du pyjama de son fils, puis avait fait passer le haut (avec ses motifs de canards) par-dessus la tête du bébé ; lorsque celui-ci en avait émergé, ils avaient joué comme d’habitude à chercher les petites mains pour les faire passer par les manches. Alfredo poussait des glapissements ravis, aussi surpris que son père à la vue des minuscules doigts apparaissant par l’ouverture.
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