Citations sur Portrait de l'artiste au nez rouge (9)
Épitaphe
Jusqu'ici
j'ai réussi
à ne pas faire
comme tout le monde
mais là:
je renonce.
P. S. Excusez les cendres.
"Sacré" ne se dit plus de rien chez vous, finalement, qui avez tout
profané de vous même et du monde...
... On le dit encore du feu, chez nous.
Le chaud doit continuer !
Finalement si j'ai écrit ce livre, si je l'ai écrit "comme si", si je l'ai écrit comme ça, sans l'espoir d'éviter l'ennui dans le calme, ni la banalité dans les balises de la ponctuation exacte; si j'ai suivi ma "dextre", jadis meurtrière, dans le désastre de ces véhicules démodés que sont aujourd'hui les mots, "occasions" tombées des mains de tant de déserteurs pour qui je préfère être vaniteux qu'absent, si j'ai donc écrit au lieu de montrer, de proférer, de hurler... c'est par lassitude ;oui c'est par fatigue; oui c'est par... c'est parce que chaque fois que j'ai voulu parler sincèrement à mes contemporains, on m'a pris fermement, amicalement par le bras, et on m'a dit : "Ne vous énervez pas, s'il vous plaît, calmez vous !"
" Je vous vois,
je ne sais plus quoi faire
du besoin de me cacher."
p 140
Si j’ai donc écrit au lieu de proférer ou de hurler, c’est par lassitude. Oui, c’est par fatigue, c’est par… c’est parce que chaque fois que j’ai voulu parler sincèrement, on m’a pris fermement, amicalement, par le bras et on m’a dit ‘Ne vous énervez pas, s’il vous plaît, calmez-vous!…
Michel,
Tu vois,
tu n'y croyais plus
mais le livre est paru.
Tu sais,
je ne serai jamais
ce "Coluche en plus fin"
que tu voulais me transmettre,
mais je m'essaie à ce qui reste;
et je ne suis pas de reste, ni "défait"!
Je fais toujours un peu la fête !
Même on s'applique
avec Ludovic
et par chance, j'avance,
par hasard comme on a souvent choisi ;
et, puisque tu m'as toujours dit:
"La fin du monde aura lieu un mardi",
je passe lundi 17 octobre à l'Olympia; en "vedette" :moi !
Tu vois,
ce n'est pas si mal,
sauf que jamais je ne peux obtenir
cette minute de fou rire
qui, un instant te ferait revenir !
mais ce n'est pas si mal
depuis cette rupture peu banale,
à coup de roses rouges,
à Montrouge.
" Mes amis partis, je me mange les mains.
C'est comme un mois de mai qui tue avant sa fin
celui qui portait les fleurs
On connaît le temps à son air;
il n'efface pas ce qu'il cache.
Je vous tiendrai lieu de chair.
Je vous embrasse sous les lèvres,
comme un amant rêve,
fuyant le front du bout du coeur.
Vous savez, rien ne me blesse,
jamais je ne caresse
les mots obscurs.
Je suis sûr comme on dure.
Qu'on ne frappe plus à mon coeur
ce n'est que de mes coups qu'il bat.
La porte était ouverte,
mais mon sang vous mentira.
Mon âme n'est même pas à moi,
et si ma vie vous est offerte,
elle est sous les pierres.
Entrez: vous ne trouverez pas la lumière,
cachée derrière.
La vie ment au songe.
Mes amis partis,
je me moque de moi.
p 80
Je suis comme tous les hommes, mais comme je suis plus inquiet, tous les hommes en moi prennent des proportions plus terribles. Et inversement. Dans tous les sens.
Je suis bailli par une ombre plus profonde en moi que moi-même, pour exercer cette magie d’être plus lumineux, voire plus brillant que les innombrables soleils qui m’éclairent. A d’autres le soin de me sortir des souillures qui ne viennent que d’eux, à d’autres de me “détacher” s’ils veulent s’approprier.