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EAN : 9782715807204
174 pages
Balland (01/01/1988)
3.88/5   12 notes
Résumé :

Résumé :

Lire le résumé du livre d'occasion Portrait de l'artiste au nez rouge de Philippe Léotard « Je suis devenu vieux sans être adulte et je remercie les dieux qui n'ont pas encore voulu ma perte. Je n'ai pas de métier. Je ne travaille pas, mais je ne fais rien d'autre. Je suis un comédien ou un acteur, car l'un et l'autre s'écrient. C'est "à la criée" que je prends ma vie, jouée à la perte, à l'écroulement, à la saignée. Je me suis reprod... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Portrait de l'artiste au nez rouge.
Rouge comme le rouge qui me monte aux joues, ce rouge qui teinte de regrets la honte que j'ai d'avoir un jour hurlé avec les loups. Comme je l'ai déjà dit dans un billet (Clinique de la raison close), il n'y a encore pas si longtemps, Philippe Léotard incarnait pour moi le prototype même de l'acteur qui se la joue poète maudit, provocateur à deux balles jouant un rôle de plus, nanti parmi les nantis sortant de belles théories plus ou moins compréhensibles suivant l'heure de la journée et le taux de sang présent dans son alcool.
C'est en lisant « Clinique de la raison close » que, la gorge serrée, mes premières rougeurs faciales sont apparues et que la raison close, parasitée pendant toutes ces années par l'apparence, le coté coeur s'est ouvert.
Plus qu'un coup de coeur, un coup au coeur. L'artiste au nez rouge, rouge sang ou plutôt rouge sans.
Sans repères, pour lui et sa quête d'absolu. Extrémiste de l'Amour.
Artiste au nez rouge, cet appendice proéminent derrière lequel l'homme cache une fragilité extrême. Un nez rouge comme un phare dans la nuit, l'artiste comme un naufrageur qui par ses outrances révèle à l'autre l'écueil sur lequel notre société d'apparence est venue s'échouer.
Un nez rouge comme une caricature que nous sommes, si loin de l'essentiel pour lui l'inadapté et son incompatibilité avec notre monde ou plutôt avec ce que nous faisons de la vie.
L'artiste se fait caricature lui même pour montrer l'extravagance de nos préoccupations. Excès pour excès, que le meilleur gagne…

Je mentirai si je disais que j'ai compris le sens de tous les textes mais j'ai bien perçu tous les appels au secours, toutes les déclamations d'Amour, les peurs et les éternels espoirs de cet homme détruit pour avoir gardé sa naïveté d'enfant jusqu'à son dernier souffle.

Pour une fois, je vais citer une quatrième de couverture signée JP G (de Première, je ne sais pas qui est JP G) qui dit tout :
« De ses maux il fait des mots, de sa déprime du sublime. Ce livre se lit par bribes, dans le désordre, et on ne le quitte jamais que parce qu'on sait qu'on va y revenir. Avec toujours la même boule dans la gorge » .

Clinique de la raison close, Pas un jour sans une ligne, Portrait de l'artiste au nez rouge, trois lectures et toujours la même émotion, les mêmes sensations.
Peut être qu'un jour un de ces titres tombera entre vos mains (ce que je vous souhaite) et que si ce n'est déjà fait, comme moi, vous aimerez Léo… tard.
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On parle peu de poé­sie en ce siècle. Pour­tant ce ne sont pas les poètes qui manquent… peut-être les lec­teurs de poé­sie. Ce poète, Ange-Philippe Léo­tard Tomasi, a le nez rouge. Ce même nez qui trône au milieu de la face du clown, appen­dice fac­tice et joyeux qui sert de façade bur­lesque, mais qui est en réa­lité n'est qu'un mirage qui cache le visage et la gau­che­rie d'un ivrogne dont la folie désa­bu­sée fait rire.

Auto­por­trait du “je” par Léo­tard qui se consi­dé­rait avant tout comme un comé­dien de la vie (« Je suis bailli par une ombre plus pro­fonde en moi que moi-même, pour exer­cer cette magie d'être plus lumi­neux, voire plus brillant que les innom­brables soleils qui m'éclairent. A d'autres le soin de me sor­tir des souillures qui ne viennent que d'eux, à d'autres de me “déta­cher” s'ils veulent s'approprier. », p. 107)… Un comé­dien, un clown, un poète, quelle dif­fé­rence ? Tout cela ne sert à rien. Irré­sis­ti­ble­ment roman­tique, né sans doute un siècle trop tard, ce Léo­tard est un croi­se­ment anar­chique et assumé entre Rim­baud et Pré­vert, entre Jim Mor­ri­son et Léo Ferré, un sal­tim­banque de l'infortune, aux vers brû­lés, à l'haleine lourde et au regard lucide et inquiet (« Je suis comme tous les hommes, mais comme je suis plus inquiet, tous les hommes en moi prennent des pro­por­tions plus ter­ribles. Et inver­se­ment. Dans tous les sens. », p.155). Ce livre, s'il est plein de verve et de phrases qu'on retien­drait volon­tiers, ne révo­lu­tionne pas la forme poé­tique, certes non! Mais il offre un lyrisme de fin de siècle (de fin de par­tie dirait Beckett) sai­sis­sant, où le “je”, plein de hargne et d'amour, de « demis-mots amers », déborde du car­can qui l'emprisonne (« Si j'ai donc écrit au lieu de pro­fé­rer ou de hur­ler, c'est par las­si­tude. Oui, c'est par fatigue, c'est par… c'est parce que chaque fois que j'ai voulu par­ler sin­cè­re­ment, on m'a pris fer­me­ment, ami­ca­le­ment, par le bras et on m'a dit ‘Ne vous éner­vez pas, s'il vous plaît, calmez-vous!…' » pré­face de l'auteur). On y croise les fan­tômes, des « amis par­tis » trop tôt qui hantent la mémoire et le verbe du poète, on y ren­contre l'amour, le cinéma…
Lien : http://www.labyrinthiques.ne..
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Finalement si j'ai écrit ce livre, si je l'ai écrit "comme si", si je l'ai écrit comme ça, sans l'espoir d'éviter l'ennui dans le calme, ni la banalité dans les balises de la ponctuation exacte; si j'ai suivi ma "dextre", jadis meurtrière, dans le désastre de ces véhicules démodés que sont aujourd'hui les mots, "occasions" tombées des mains de tant de déserteurs pour qui je préfère être vaniteux qu'absent, si j'ai donc écrit au lieu de montrer, de proférer, de hurler... c'est par lassitude ;oui c'est par fatigue; oui c'est par... c'est parce que chaque fois que j'ai voulu parler sincèrement à mes contemporains, on m'a pris fermement, amicalement par le bras, et on m'a dit : "Ne vous énervez pas, s'il vous plaît, calmez vous !"
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Michel,

Tu vois,
tu n'y croyais plus
mais le livre est paru.
Tu sais,
je ne serai jamais
ce "Coluche en plus fin"
que tu voulais me transmettre,
mais je m'essaie à ce qui reste;
et je ne suis pas de reste, ni "défait"!
Je fais toujours un peu la fête !
Même on s'applique
avec Ludovic
et par chance, j'avance,
par hasard comme on a souvent choisi ;
et, puisque tu m'as toujours dit:
"La fin du monde aura lieu un mardi",
je passe lundi 17 octobre à l'Olympia; en "vedette" :moi !

Tu vois,
ce n'est pas si mal,
sauf que jamais je ne peux obtenir
cette minute de fou rire
qui, un instant te ferait revenir !
mais ce n'est pas si mal
depuis cette rupture peu banale,
à coup de roses rouges,
à Montrouge.
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" Mes amis partis, je me mange les mains.
C'est comme un mois de mai qui tue avant sa fin
celui qui portait les fleurs

On connaît le temps à son air;
il n'efface pas ce qu'il cache.
Je vous tiendrai lieu de chair.

Je vous embrasse sous les lèvres,
comme un amant rêve,
fuyant le front du bout du coeur.

Vous savez, rien ne me blesse,
jamais je ne caresse
les mots obscurs.
Je suis sûr comme on dure.

Qu'on ne frappe plus à mon coeur
ce n'est que de mes coups qu'il bat.
La porte était ouverte,
mais mon sang vous mentira.
Mon âme n'est même pas à moi,
et si ma vie vous est offerte,
elle est sous les pierres.
Entrez: vous ne trouverez pas la lumière,
cachée derrière.

La vie ment au songe.
Mes amis partis,
je me moque de moi.

p 80
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Si j’ai donc écrit au lieu de pro­fé­rer ou de hur­ler, c’est par las­si­tude. Oui, c’est par fatigue, c’est par… c’est parce que chaque fois que j’ai voulu par­ler sin­cè­re­ment, on m’a pris fer­me­ment, ami­ca­le­ment, par le bras et on m’a dit ‘Ne vous éner­vez pas, s’il vous plaît, calmez-vous!…
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"Sacré" ne se dit plus de rien chez vous, finalement, qui avez tout
profané de vous même et du monde...

... On le dit encore du feu, chez nous.
Le chaud doit continuer !
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Vidéo de Philippe Léotard
Une chanson de Léo Ferré interprété par l'acteur et écrivain Philippe Léotard.
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