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Critique de jeinus


Ce bouquin il m'est tombé entre les mains par "hasard", et celui-ci fait bien les choses puisque étant un fan inconditionnel de David Simon, je me suis littéralement délecté de ces 440 pages de lecture.

J'en ai peut-être perdu en route, alors un petit point David Simon s'impose. Journaliste au Baltimore Sun pendant 12 ans, il a profité de cette expérience et de son année passé au sein de la brigade criminelle de la Police de Baltimore, pour un écrire un must read dans le genre ouvrage d'enquête en immersion :"Homicide: A Year on the Killing Streets".
Livre qui a d'ailleurs servi de base documentaire à la série Homicide, et surtout à The Wire, son plus grand fait d'arme selon moi, tellement cette série m'a marqué, de par son réalisme et les aspects sociétaux américains qu'elle aborde.

Bon bref on est pas là pour parler de Simon, mais si il m'a semblé utile de le faire c'est pour montrer que Jill Leovy a mené ici sensiblement le même travail. Simon est axé sur les enquêteurs, Jill Leovy aussi, mais avec la particularité de vouloir avant tout mettre un nom sur tout ceux qui ont perdu la vie et dont personne n'a cure, surtout pas les médias.

On est donc projeté ici à South Central, Los Angeles, la West Coast, la vraie, pas celle des clips de ricains où ça rigole dans des jacuzzis. Ici tu peux mourir parce que t'as pas la bonne couleur de casquette dans le mauvais quartier. Ici le nombre d'homicides par balles atteint un nombre supérieur à tout ce qu'on peut connaître partout ailleurs aux Etats Unis.
Et je vous le donne dans le mille, la communauté noire est la plus touchée, Rodney King n'avait qu'a bien se tenir... Ici un jeune de 15 ans d'origine afro américaine est malheureusement une proie facile, les gangs ou simplement la violence permanente et les représailles aléatoires en sont les premiers prédateurs. le nombre impressionnant de décès le prouve, n'importe qui est une cible potentielle, surtout ceux qui n'ont rien à voir avec ça.

"Sans loi, les gens ont recours à la violence collective pour trancher les conflits et réparer les torts, et ils se réfèrent généralement à la violence comme à leur propre loi. Partout où la loi est absente ou atrophiée - partout où elle est détériorée, inefficace ou contestée -, une forme d'autorégulation ou de justice communautaire finit par apparaître."

Dans ce quartier où l'Etat a donc baissé les bras et laissé le Monstre (nom donné par les Policiers à cette violence quotidienne) proliférer, Jill Leovy dresse le portrait de Policiers, qui eux, bien loin de l'image violente que l'on peut s'en faire, tentent, avec des moyens dérisoires, d'enquêter et de résoudre ces innombrables crimes impunis, essayant de rendre à ces familles déchirées par la tristesse, un semblant de dignité.

Le meurtre d'un jeune homme de seize ans, Bryant Tennelle, fils du policier Wally Tennelle, va pousser le pugnace John Skaggs a mener l'enquête d'une façon extrêmement poussée.
Se lisant comme un thriller basé sur des milliers d'heures de témoignage, ce livre est (malheureusement) basé sur des faits trop réels, il faut s'accrocher, mais le travail de Jill Leovy est salvateur ne serait-ce que pour montrer au grand public les conditions déplorables de vie des habitants de South Central et la violence qui y règne en permanence, mais aussi pour montrer que la Police, quand on lui donne les moyens de le faire, peut s'avérer être un véritable pansement pour toutes ses familles endeuillées.

#JillLeovy #CotéGhetto #TheCorner
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