L'appellation de "
Contes de fées", parfois donnée aux
contes de Perrault, ne doit pas nous tromper :
les contes de Perrault ne sont pas des récits roses bonbons, bien au contraire !
Il n'y a qu'à lire, par exemple, "
Le Petit poucet", où sans même s'en rendre compte, un père assassine ses propres filles, ou "
Peau d'âne", dont tout le début est consacré à l'amour incestueux d'un père pour sa fille… Et la morale du "Petit chaperon rouge" n'est pas vraiment rose bonbon et niaise… Si bien qu'on est ( ou, du moins, que j'en suis ) amené à penser que, sous des dehors de féérie, les "
Contes", de Perrault aborde, en réalité, de façon métaphorique, des thématiques très graves…
Cela n'enlève rien au charme des "
Contes", lié au charme un peu désuet du style et au plaisir de ce monde merveilleux qu'a su créer Perrault. Ces "
Contes", à la fois simples et compliqués, font briller l'imagination et l'inventivité de leur auteur… Ils sont tout simples, mais délicieusement bien faits. Ce qu'on dit peu, quant aux "
Contes", de Perrault, c'est qu'en règle générale, à l'exception notable de "Grisélidis", il n'y a pratiquement rien à retrancher ; chaque phrase est à sa place, ou presque, chaque phrase est là et a une fonction bien précise, chaque phrase contribue, à sa manière au conte, que ce soit pour aider à créer une atmosphère, pour faire avancer la marche de l'intrigue, pour insister sur un aspect d'un personnage, d'un événement ou d'un objet. C'est d'ailleurs en cela que
Charles Perrault est-on le dit trop peu-un maître de la construction narrative, car ces "
Contes" sont un chef-d'oeuvre d'orfèvrerie, qui, à tous points de vue, a le plus grand intérêt.
Une oeuvre majeure.